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Quand le Pape parle du (et en) latin!

Lu sur un nouveau (et très beau) blog italien, une explication de texte, et un angle inédit, de l'Angelus du 13 mars dernier (19/3/2011)

J'ai découvert, grâce à Raffaella, un nouveau blog intitulé Dal Vaticano.
L'illustration de la page d'accueil souligne bien la qualité de l'intention (même si la représentation du Saint-Père est... contestable)
L'auteur, Matteo Orlando, se présente lui-même comme "journaliste vaticaniste".
Au vu des premiers articles en ligne, c'est une source de qualité.

Sans les racines chrétiennes, elle coule

- Et le reste de l'Europe?



J'ai traduit cette très bonne "explication de texte" de l'Angelus de dimanche dernier (texte ici: http://www.vatican.va/).
L'auteur insiste sur deux thèmes abordés qui ont été peu soulignés, et qui sont pourtants récurrents chez le Pape: le péché, et le démon.
Et, ce que l'on ne lit jamais dans les compte-rendus, il cite une partie des saluts de conclusion. A des étudiants hollandais, Benoît XVI a fait l'éloge du latin... en latin! (1)

Un courageux Benoît XVI parle au monde de sujets qui gênent: Satan, le péché et .. le latin
http://dalvaticano.blogspot.com/2011/03/un-coraggioso-benedetto-xvi-parla-al.html

Dans un salut final remarquable, le Saint-Père, au terme de l'Angélus du premier dimanche de Carême 2011 a voulu rappeler à ceux qui s'opposent au latin, y compris à la Curie, l'amour du pape pour cette langue.
En effet, aux étudiants et étudiantes du Lycée chrétien de Veenendaal (province d'Utrecht, aux Pays-Bas), venus avec leurs professeurs, le Pape, dans un latin rigoureux, a déclaré: "Valde laetamur eos Romam advenisse, ut in proposito linguae Latinae colendae confirmarentur. His namque sermo multum conferre potest tum ad antiquiora altius vestiganda, tum ad recentiora acrius ponderanda" (Je suis heureux que vous soyiez venus à Rome pour confirmer votre intention de cultiver la langue latine. En effet, cette langue peut beaucoup contribuer, à la fois à l'étude approndie de l'antiquité, et aussi à l'approfondissement de l'histoire plus récente).

Revenant à Angélus de ce premier dimanche de Carême, Benoît XVI a parlé du "temps liturgique de quarante jours qui constitue dans l'Eglise un itinéraire spirituel de préparation à Pâques" rappelant qu' "il s'agit en substance de suivre Jésus qui se dirige résolument vers la Croix, sommet de sa mission de salut".
Le Pape s'interroge, et nous interroge: "pourquoi le Carême? pourquoi la Croix?".
Et à cette question aussi lapidaire que radicale, il répond: "parce que le mal existe, ou plutôt le péché qui, selon les Ecritures, est la cause profonde de tout mal".
En très grand théologien et philosophe, en plus d'être un grand connaisseur de l'homme post-moderne, il ajoute: "Mais cette affirmation n'est pas tout à fait acquise, et ce mot même de «péché» n'est pas accepté par beaucoup, parce qu'il présuppose une vision religieuse du monde et de l'homme. En effet, c'est vrai: si on élimine Dieu de l'horizon du monde, on ne peut pas parler de péché. Comme quand le soleil se cache, les ombres disparaissent; l'ombre n'apparaît que s'il y a le soleil; ainsi l'éclipse de Dieu comporte nécessairement l'éclipse du péché. C'est pourquoi le sens du péché — qui est très différent du «sentiment de culpabilité» comme l'entend la psychologie — s'acquiert en retrouvant le sens de Dieu.... Face au mal moral, l'attitude de Dieu est celle de s'opposer au péché et de sauver le pécheur. Dieu ne tolère pas le mal parce qu'il est Amour, Justice, Fidélité; c'est justement pour cela qu'il ne veut pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive. Pour sauver l'humanité, Dieu intervient: nous le voyons dans toute l'histoire du peuple juif, à partir de la libération d'Egypte. Dieu est déterminé à libérer ses fils de l'esclavage pour les conduire à la liberté. Et l'esclavage le plus grave et le plus profond est justement celui du péché".

Paroles claires et précises, bibliquement fondée, du Saint-Père pour toute l'humanité. Mais le point culminant de la sagesse, le Pape l'atteint dans le passage suivant. Face à une inculture, parfois même ecclésiastique, qui nie l'existence de Satan, il affirme clairement: "Il l'a envoyé dans notre chair mortelle pour qu'il devienne victime d'expiation, en mourant pour nous sur la croix. Le diable s'est opposé de toutes ses forces à ce plan de salut définitif et universel, comme le démontre en particulier l'Evangile des tentations de Jésus dans le désert, qui est proclamé chaque année le premier dimanche de Carême. En effet, entrer dans ce temps liturgique signifie chaque fois se mettre du côté du Christ contre le péché, affronter — comme personne ou comme Eglise — le combat spirituel contre l'esprit du Mal".

Après l'Angélus le pape a dit en italien que "les images du tremblement de terre tragique et du tsunami qui s'en est suivi au Japon nous ont laissé tous fortement impressionnés. Je tiens à renouveler ma proximité spirituelle aux chères populations de ce pays, qui, avec dignité et courage font face aux conséquences de ces catastrophes. Je prie pour les victimes et leurs familles, et pour ceux qui souffrent de ces terribles événements. J'encourage ceux qui, avec une promptitude remarquable, travaillent à apporter de l'aide. Restons unis dans la prière. Le Seigneur est proche de nous".
Aux francophones, il a rappelé que "la foi chrétienne implique le combat contre le Tentateur toujours à l'œuvre. Reconnaissons humblement nos tentations et apprenons de Jésus comment y résister, par la prière, le jeûne et le partage."
[ndt: l'article se poursuit par la recension minutieuses des saluts dans les différentes langues]

(1) A propos du latin

Nous l'avons dit (cf. Joseph Ratzinger: Mon Concile), la Vie publiait récemment des extraits d'un recueil de textes parus entre 1962 et 1966 "Mon Concile Vatican II", par Joseph Ratzinger.

Citant le patriarche melchite Maximos (ce ne sont donc pas ses propres mots, mais il précise que c'est un moment où "les débats atteignirent une réelle profondeur", ce qui ne veut pas forcément dire qu'ils reflètent son opinion), Joseph Ratzinger, témoin et acteur de premier plan du Concile, écrivait, à propos de la réforme liturgique:
"Toutes les raisons que l’on produit en faveur d’un latin intangible – langue liturgique, certes, mais langue morte aussi – doivent s’incliner devant l’argumentation claire, univoque et précise de l’Apôtre… La langue latine est morte, mais l’Église, elle, est vivante. Si bien que la langue, vecteur de la grâce et de l’Esprit Saint, doit être une langue vivante, car elle est faite pour les hommes et pas pour les anges."

Lybie Le memo du 9 Février 70 sur le célibat sacerdotal