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Naufrage au large de Lampedusa

Riccardo Cascioli, dans la Bussola, pose la vraie question: à qui la faute? (9/4/2011)

Titre de l'Humanité (!!)

Le journal communiste..

n'accable pas les autorités italiennes



(...)
« L'embarcation en détresse a alerté dans la nuit les autorités maltaises grâce à un téléphone satellitaire et la capitainerie du port de Lampedusa a envoyé rapidement deux vedettes et un hélicoptère. L'obscurité et les conditions météo ont rendu difficiles les opérations de recherche des naufragés qui sont encore en cours avec l'aide des vedettes et d'un bateau de pêche dérouté vers la zone », a indiqué un communiqué des garde-côtes italiens.

Malgré des vents forts et une mer très agitée, les secouristes italiens ont réussi à repêcher 48 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants. Á cause de la tempête, de la houle et de « l'excitation à bord de l'embarcation », « le bateau s'est retourné et les personnes à bord sont tombées à l'eau », a expliqué le capitaine le capitaine de vaisseau Vittorio Alessandro, porte-parole des garde-côtes.
(Source)

Ne laissez pas partir ces barges

Riccardo Cascioli, La Bussola
08-04-2011
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Cinquante-trois survivants, environ 250 morts ou disparus. C'est le bilan de la nouvelle tragédie qui s'est produite il y a deux nuits à 39 miles au large des côtes de Lampedusa, une barque (barcone) partie du port libyen de Zuwarah, avec des des Somaliens, des Érythréens, d'autres Africains de différentes nationalités. Des vedettes italiennes parties immédiatement à la rescousse après le signalement reçu par les autorités maltaises, des scènes déchirantes à leur arrivée, avec une tentative désespérée de sauver autant de personnes que possible. Parmi les victimes, comme c'est malheureusement prévisible dans ces circonstances, des femmes enceintes et des enfants.

Disons-le tout de suite: nous ne nous habituerons jamais à des drames humains comme celui-ci, même s'il s'agit d'une constante tragique dans l'histoire et la chronique. Des gens qui fuient des situations difficiles, parfois terribles, qui défient consciemment la mort juste pour avoir une perspective de vie, ne peuvent nous laisser indifférents. Ce désir d'une possibilité différente et plus humaine, qui se traduit dans des aventures extrêmement risquées en mer; qui conduit à remettre sa vie entre les mains de trafiquants sans scrupules, en Afrique, comme en Asie et en Amérique latine; qui se brise au fond de la mer; c'est aussi une question sur nous, sur le sens que nous donnons à notre existence. C'est un appel à l'engagement pour que de telles tragédies ne se reproduisent pas, pour que le désir de liberté, de justice, le respect de la dignité qui est inscrit dans le cœur de chaque homme, puisse se réaliser sans risquer la mort.

Ce qui est arrivé devrait également imposer d'urgence à nos politiques de répondre à la question: comment empêcher ou tout au moins, réduire au minimum, la répétition de telles tragédies? Parce que nous devons nous rendre compte, avec ce qui se passe, que c'est déjà un miracle si depuis Janvier, il n'y a eu qu'un seul accident grave. Le ministre Maroni (ndt: de l'intérieur) a donné hier les chiffres officiels: depuis le 1er Janvier, 390 embarcations sont arrivés, avec près de 30.000 personnes. Quatre barges par jour, en moyenne, traversent la Méditerranée et la tendance est à la hausse. Pour éviter ces morts, il faut donc commencer par mettre un frein immédiat à ces voyages.

Comment est-ce possible?
Certains, ces jours-ci, ont crié qu'on ne faisait pas assez pour accueillir ces désespérés. Avec tout le respect dû, si on meurt en Méditerranée, ce n'est pas parce qu'on est repoussé de la mer d'Italie, mais parce qu'on laisse partir de la côte nord africaine. En d'autres termes, il est nécessaire de ne plus laisser partir ces bateaux. Et si le contrôle de ces côtes nécessite un discours à part, un moyen sûr pour encourager ces départs consiste justement à laisser croire qu'il y a un espoir de rester en Italie et en Europe, bien que la loi ne le permette pas. Nous l'avons dit depuis longtemps: si on ne donne pas de signaux clairs et sans ambiguïté sur le respect des normes nationales et internationales qui prévoient le rapatriement de ceux qui n'ont pas droit au statut de réfugié ou au regroupement familial, on encourage le traffic dêtres humains avec comme conséquence d'augmenter la probabilité de tragédies comme celle de ces derniers jours. Il ne faut jamais oublier que la certitude du droit est une forme de protection des droits de l'homme, et une garantie pour les plus faibles.

En second lieu, il ne peut échapper que les victimes de cette tragédie sont parties de Libye à la suite de la guerre déclenchée par les Français et les Anglais avec le soutien d'autres pays, y compris le nôtre.
L'Italie et la Libye avaient en effet signé un traité qui, entre autres choses, prévoyait l'engagement libyen pour éviter le départ des migrants africains de ses côtes. Un accord qui fonctionnait, mais la pression des événements a fait "sauter" le bouchon, et aujourd'hui, on peut raisonnablement s'attendre à ce que la situation empire. C'était un fait aisément prévisible, mais il a été coupablement ignoré par ceux qui soutenaient que n'importe quel changement serait préférable à Kadhafi. Comme si la protection des civils ne devrait pas s'étendre aussi à ces personnes désespérées.

Penser pouvoir rétablir aujourd'hui la situation d'avant la guerre est évidemment illusoire, mais peut-être y a t-il la possibilité de retourner en un sens positif une aventure militaire mal engagée, et conduite pire encore. Si on veut vraiment éviter d'autres tragédies en mer, les forces de l'OTAN pourraient au moins prendre le contrôle des ports libyens pour permettre aux institutions spécialisées des Nations Unies, en coopération avec les gouvernements européens, de mettre en place un site de rassemblement et d'identification des réfugiés, afin de pouvoir ensuite trier les personnes ayant le droit d'asile dans les pays européens, et rapatrier en toute sécurité les autres. Voilà qui serait une intervention qui pourrait passer pour une «intervention humanitaire».

Il y a une autre question qui exige un engagement précis, même si c'est à plus long terme: si des Somaliens, des Erythréens, des Ethiopiens, des Nigérians et beaucoup d'autres affrontent le danger incroyable de traverser pendant des mois l'Afrique à pied ou avec des moyens fortune à la recherche d'un pays qui puisse les accueillir, cela signifie que dans leur pays la situation est intenable, et certainement pas récemment. Certes, chaque pays a sa propre histoire, les causes de la pauvreté et la guerre sont variées, mais les pays européens doivent s'engager sérieusement pour une oeuvre de paix et de développement intégral de l'Afrique; si ce n'est par un sens de la justice, au moins, par commodité.

Si ensuite, il n'y a pas la volonté politique de regarder la réalité et de résoudre les problèmes de fond, au moins qu'on nous épargne les larmes de crocodile qui ponctuellement sont versées à chaque tragédie comme celle de ces derniers jours. Sans parler du cynisme sans pudeur de ceux qui parviennent à instrumentaliser toute tragédie pour leurs propres fins politiques.

Rencontre avec les blogueurs, le 2 mai, à Rome Pourquoi j'aime Benoît XVI