Dieu ne sait compter que jusqu'à un
C'est le thème le plus profond abordé dans la rubrique hebdomadaire de la Bussola, "A tavola" avec Vittorio Messori. (12/4/2011)
Cette semaine, Vittorio Messori parle entre autre de l'Afrique, ce continent oublié de tous, sauf de l'Eglise, "qui regarde les personnes, et pas le pétrole".
Mais le sujet le plus intéressant à mes yeux tournait autour d'une question d'Andrea Tornielli faisant état d'un sondage selon lequel les jeunes italiens "du nord-est" s'adonneraient à la boisson - tiens donc, eux aussi?
Messori avouait ne pas savoir ce qu'il fallait faire... mais plutôt, ce qu'il ne fallait en aucun cas faire: tomber dans une tentation prohibitioniste.
La conversation prend alors un tour plus... religieux, avec cette question d'Andrea Tornielli, et sa réponse.
Article en entier ici: http://www.labussolaquotidiana.it/...
Q: Le problème signalé par ces statistiques, dit cependant autre chose: il parle, me semble-t-il, d'un malaise diffus ...
R: Là encore, il convient d'être prudents et ne pas penser tout résoudre avec quelques cours à l'école, pour mettre les jeunes en garde. L'éternelle utopie des Lumières, à la Rousseau, l'éducation, (publique, donc!) comme panacée! On me dit que cette organisation internationale appelée «Alcooliques anonymes» obtient quelques résultats. Je les ai vus à Lourdes, j'ai été touché par l'humilité avec laquelle ils vont par la ville, hommes et femmes, avec une pancarte autour du cou "Seigneur, délivre-moi de l'alcool! Merci".
N'ayant jamais été un homme d'utopies, je partage ce que m'a dit mon ami André Frossard: "Rappelons-nous que le Dieu chrétien ne sait compter que jusqu'à un". Dieu s'adresse à des personnes individuelles, avec un nom et un prénom, il aime le face à face. Donc, j'affonterais le problème au cas par cas. Que chacun s'active pour son jeune, son fils, son neveu, le fils du voisin ou de son ami. Qu'il essaie de comprendre quelle est la question sous-jacente à cet abus d'alcool. Très souvent, on n'a pas le courage de dire qu'au moins certains de ceux qui boivent ou "sniffent" le font simplement pour éprouver des sensations agréables ou anesthésier leur conscience, parce que la dureté de la vie apparaît ainsi, de manière illusoire, moins présente.
Je te rappelle de toutes façons que Jésus lui-même n'a jamais voulu changer la société en tant que telle, mais chaque personne individuelle. Son message n'est pas un message collectif, mais individuel: la société, on peut et doit la changer, mais en changeant un par un, en commençant par nous-mêmes.
