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L'outrage et la gloire

Mgr Léonard, primat de Belgique, a été outragé récemment à plusieurs reprises, en étant "entarté". Le magnifique article de José Luis Restàn, traduit par Carlota (14/4/2011)

Sur ce sujet, voir aussi:

Carlota:


Je lis ici des textes peu flatteurs concernant les dernières nominations de prélats en Belgique, choix jugés malheureux et qui retombent sur Mgr Léonard. Certes je comprends l’impatience de certains catholiques à le voir redresser la barre, en Belgique, l’une des barques de Pierre, mais il ne dispose peut-être pas d’un équipage, pour rester dans la métaphore nautique, de premier choix et il lui faut néanmoins essayer d’arriver à bon port en préservant au mieux ses passagers qui eux-mêmes dans la tempête ont montré bien peu de solidarité.
Cependant, les outrages dont il est l’objet actuellement en toute impunité ou presque, semble-t-il, pour leurs auteurs, ne font que le porter toujours plus haut et plus près du Royaume de Dieu.
José Restán, à ce sujet, nous livre ses impressions.
Texte en espagnol: http://www.paginasdigital.es/...

L’outrage et la gloire
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José Luis Restán
13/04/2011

Il s’appelle André Léonard et il lui incombe une bien pénible mission. Être le pasteur de Bruxelles, l’un des diocèses à la plus illustre histoire, qui aujourd’hui vit ses heures les moins glorieuses.
La grosse presse belge n’aime pas Léonard, de même qu’une partie des intellectuels du pays. Jusqu’à une bonne partie du clergé et des professeurs catholiques, sa personnalité déplaît. La raison en est simple : il annonce sans faire de manières l’Évangile, il enseigne en communion avec le Pape, il n’élude pas la confrontation quand il s’agit des contenus de la foi et de la morale chrétienne. Il ne s’agit pas de se gagner un placet à tout prix auprès des médias.

Depuis qu’il est arrivé à ce siège par une décision explicite de Benoît XVI, un ramassis d’héroïques anarchistes le poursuit pour l’entarter. Geste vaillant, tellement original et libre! Quand il apparaît, on l’insulte avec des épithètes comme « homophobe » « pédophile », ou simplement « espèce de merde ». Parce qu’il défend l’inviolabilité de toute vie humaine, la base hétérosexuelle du mariage et le célibat du clergé. Questions pour lesquelles il ne semble pas très original. D’abord des insultes de gros calibre, puis l’entartage. La dernière fois c’est arrivé à l’Université de Louvain la Neuve, où il était arrivé pour disserter sur la relation entre la foi et la science. C’était son université, celle-là même où il avait été formé comme grand théologien. À peine arrivé dans le hall, il a reçu son premier impact. Avec une grande humilité et autant de sang froid, l’archevêque s’est essuyé le visage avec un mouchoir et a poursuivi son chemin vers la salle de conférence. Là, l’histoire s’est répétée. Avant d’avoir pu prononcer une parole, il a reçu la seconde tarte à la crème en pleine figure. À mourir de rire, vraiment à mourir de rire. Les courageux activistes avaient atteint une fois de plus leur objectif.

Imaginons la situation psychologique dans laquelle, dans le temple de la raison et de la liberté de pensée, la conférence de l’archevêque Léonard a pu commencer.
Eh bien même ainsi, il l’a prononcée tranquillement, en déroulant les uns après les autres ses arguments de théologien intelligent et ouvert, sans un reproche, comme si rien ne s’était passé. Benoît XVI a parlé dans son Message pour la Journée Mondiale de la Paix de 2007 de « l’outrage culturel » auquel sont aujourd’hui soumis fréquemment les chrétiens en Occident. Peut-être n’existe-t-il pas de meilleur mot pour décrire tout cela : outrage. C’est cela, oui, barbouillé de meringue pour que la démolition de l’image publique soit plus efficace, plus dans le ton de ce « nihilisme gay » qui est le mot d’ordre de ces révolutionnaires de pacotille. Pendant ce temps, les centres du pouvoir regardent dans un mélange de commisération et de satisfaction dissimulée, bien que la vieille Belgique qu’autrefois nous avons admirée en soit arrivée au point d’appliquer l’euthanasie, bien que la raison n’y soit plus qu’un sudoku (ndt sorte de mots croisés japonais avec des chiffres) pour après-midi de dimanche, et les grandes entreprises de la nation un rêve vain qui s’évanouit dans des disputes pleine de ladrerie.

Mais peut-être que la proposition de la foi chrétienne en Belgique a touché le fond, de sorte que ce n’est qu’à partir de cette vulnérabilité, de cette humilité qu’a incarnée André Léonard, qu’on peut commencer à reconstruire quelque chose. En fait, sous le rire grotesque, ont commencé à percer le respect et l’admiration(...) Et ce vieux prêtre qui chemine à poitrine découverte, avec plus de titres et plus de livres sur le dos que ses pathétiques détracteurs, le fait pour le bien de tous. Et quand il parle du sens de la vie et de la sainteté de la famille, et de la limite de la toute puissance de l’État et surtout du Christ mort et ressuscité, il contribue avec fermeté au bien de tout un pays. On raconte que beaucoup de fidèles de la brumeuse et froide Bruxelles commencent à sortir de leurs tanières parce qu’ils ont entendu la voix d’un pasteur. Vilipendé et outragé, oui, mais avec la liberté et le courage des premiers apôtres.






Témoignage d'un prêtre "Gaudium et Spes" Habemus Papam