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Venise, grand village Potemkine


Eh oui, n'en déplaise aux grincheux, tout était beau et parfait, même le temps était au diapason, et aucune mise en scène n'était nécessaire. Deux beaux témoignages dans la presse locale. (9/5/2011)

Dans un livre paru récemment sous la plume d'une journaliste, ex-envoyée spéciale à Rome de l'AFP, l'auteur parlait des "villages Potemkine" que l'on présentait au Saint-Père lors de ses déplacements en Italie.
Façon de dire, sans doute, que les défilés clownesques brandissant des pancartes avec des slogans haineux ne sont généralement pas au rendez-vous, mais qu'au contraire, de grandes foules festives et colorées viennent, souvent même de loin, pour l'accueillir, et patientent pendant des heures dans la bonne humeur pour témoigner rien qu'un instant leur affection "au successeur de Pierre", (et non à lui, comme il le croit lui-même).

Hier, donc, Venise s'est transformée l'espace d'une journée, en un vaste "village Potemkine": et pourtant, le maire, Giorgio Orsoni, est de gauche... c'est curieux!.

Comme je l'ai dit, le Corriere del Veneto, édition régionale du Corriere della Sera, a ouvert un site spécial, des pages réactives en temps réel, mine d'images et d'échos de toute sorte.
Parmi eux, j'en ai relevé deux.
Le témoignage des gondoliers qui ont conduit le Pape de la Place Saint-Marc à l'Eglise Santa Maria della Salute, et celui d'une ouvrière de l'industrie chimique qui risque de perdre son emploi, et qui a pu l'embrasser après son discours au monde de la culture.

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Les quatre coureurs de régate (le mot italien est regatante ) de la Dogaressa:
"Plus émouvant qu'une régate historique".
D'Este: "Il s'est amusé". Bruno Dei Rossi: "Je voulais l'aider, mais il est monté tout seul avec une grande agilité". Vignotto: "heureusement, tout s'est bien passé".
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"C'est plus émouvant qu'une course historique" dit Bruno Dei Rossi, l'un des quatre régateurs, tous gondoliers, qui ont conduit Benoît XVI du môle de Saint Marc à la Basilique de la Salute, sur l'autre rive du Grand Canal, à bord de la Dogaressa, grande gondole avec quatre rames. "Je la sens bien - dit Dei Rossi - aussi en souvenir de mon père, Albino "Strigheta" Dei Rossi, aujourd'ui, je fais ce que mon père a fait avec le précédent pape. Ce n'est pas tous les jours qu'on conduit le pape en gondole, je pense que c'est vraiment la plus grande émotion de ma carrière". "Il n'y a pas de régates qui tiennent, cette chose-là, je la ressens à l'intérieur - conclut-il - cela fait deux jours que je ne peux pas dormir, c'est une grande responsabilité."

Le régateur Giampaolo D'Este , pour sa part, estime que "représenter notre confrérie et la ville, est une émotion qui ne se produit pas tous les jours".
La tenue porté par les quatre régateurs est de cérémonie, pour marquer l'occasion, blanche et jaune, les couleurs du pape, dit-il.
"Un grand honneur», dit à son tour Igor Vignotto, le quatrième régateur du Pontife. "Ce matin, j'ai voulu aller à la messe à Saint-Julien, mais j'ai eu peur qu'il y ait des problèmes pour revenir, c'est ma famille qui y est allée - dit-il - Je suis très ému, hier, je me suis confessé, cela fait un peu de temps que je m'étais rapproché de la religion, et maintenant je vais emmener le Pape. "

A peine le Pape descendu, pour les quatre, l'émotion était encore vive .
"Tout s'est bien passé - des mots prononcés, bien sûr en dialecte, par Giampaolo D'Este - sûrement, cela a plu au Pape, et je dirais presque qu'il s'est amusé. Pour moi? Cela valait la peine de se battre (ndt: pour remporter le droit de transporter le Pape), parce que je ne sais pas combien de fois j'aurai cette opportunité".
Parmi eux, le plus ému est Bruno Rossi. "J'ai encore la chair de poule: en général, dans une compétition, une fois partis, toute l'émotion s'en va, mais cette fois cela ne s'est pas produit". Il révèle une anecdote: "Giampaolo et moi, nous voulions aider le Saint-Père à monter à bord: nous avions peur, mais je dirais qu'il a sauté dans la barque seul, sans aucun problème et même avec une agilité remarquable".
"C'est une personne exceptionnelle - ajoute son frère Franco - il nous a dit de remercier aussi tous nos collègues et a voulu serrer la main à tous les gondoliers présents.
Enfin Igor Vignotto: "sa réputation de dur, cette fois, n'a vraiment pas émergé. Ils nous a remerciés à plusieurs reprises. Encore quelques moments avant de recevoir le pape à bord, je n'étais pas très ému, mais l'émotion est venue après et elle était réelle. Heureusement, tout s'est bien passé. " ( Ansa )

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Nicoletta, qui travaille à Vinyls (ndt: usine chimique en proie à un grave conflit social; les ouvriers, n'ont pas reçu de salaire depuis plusieurs mois)
"Alors j'ai embrassé le pape"
"Il m'a dit: courage, ne perdez pas espoir, et il m'a serré fort la main"
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Le premier SMS a été d'une collègue: Bien! tu es télégénique, qui sait, s'il faisait un miracle!
Nicola Zago est l'ouvrière de l'usine Vinyls, devenue le symbole de la crise de Marghera (ndt: emplacement de l'usine). Elle est également l'une des trente qui ont eu l'honneur du baise-main au pape. Mais Nicole ne s'est pas limitée à un baise-main, elle voulait l'embrasser.
- Aviez-vous peur?
"Mais non - dit-elle - Papa Wojtyla était le pape des signes, celui-ci est un pape différent, mais j'ai vu dans ses yeux quand il m'a salué, un regard, qui me remplit d'espoir. Le patriarche m'a présentée comme l'un des travailleurs qui risquent de perdre leur poste, il lui a dit de façon si convaincue. Et quand je l'ai embrassé, je lui ai dit de se souvenir de nous et nos familles qui vivent ce moment de détresse. Et il m'a dit: courage, ne perdez pas espoir et il m'a serré fort la main. Je rentre à la maison avec un cœur plein de joie et d'espérance. "
(...)

NDT: Parmi les personnes venues le saluer, et le premier de la file, il y avait Amos Luzzatto (cf. Relations judéo-catholiques ), et le Saint-Père, dans son discours, l'a cité par son nom. Preuve que la susceptibilité du président de la communauté juive était sans objet, et le Saint-Père... un hôte d'une courtoisie parfaite.





Venise Benoît XVI à Venise. Images (2)