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Blogueurs: vers une opinion publique dans l'Eglise

Après la rencontre du 2 mai, un entretien avec le Président du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales, Mgr Claudio Maria Celli (26/5/2011)

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En lisant un peu entre les lignes l'article traduit ci-dessous, j'ai l'impression que le prélat n'a pas été emballé (il a même dit que certains blogs présents n'avaient pas vraiment le niveau, un fait à imputer au choix de les sélectionner en partie par tirage au sort...), au point d'affirmer qu'une éventuelle prochaine rencontre ne pourra se dérouler que selon d'autres modalités.
Son ton pas vraiment diplomatique (ce que j'apprécie) tranche avec celui du Président de l'autre dicastère impliqué - le Conseil Pontifical pour la culture - l'élégant et consensuel Cardinal Ravasi, tel qu'il appraît dans l'entretien qu'il a accordé à l'OR et qui est résumé dans Zenit ( Le blog : un lieu où les espaces profane et sacré se retrouvent. Le cardinal Ravasi revient sur la rencontre des blogueurs au Vatican).

Deux points émergent ici, à partir des questions du journaliste: d'une part les reproches faits aux blogs du courant traditionaliste, souvent agressifs, selon lui, auxquels il recommande, suivant le modèle du Saint-Père, de ne pas "crier" dans leur "annonce" (mais il me semble que l'agressivité, comme le sentiment de détenir LA vérité, n'est pas leur exclusivité, je pourrais facilement donner des exemples). Et de l'autre, l'opportunité (?) de prendre en compte, pour le magistère, une "opinion publique dans l'Eglise".

Quoi qu'il en soit, ses réserves peuvent appeler à un examen de conscience ceux qui sont d'une façon ou d'une autre présents sur Internet - moi y compris - pour y servir le Saint-Père et l'Eglise.
Je les ai donc lues avec attention, et j'en ai tiré la conviction d'être en dehors des écrans radar, à la fois par le langage dont je me sers, et par la non-utilisation des nouveautés comme les réseaux sociaux. Sans doute question de génération. Suis-je à classer parmi ceux qui crient? Peut-être parfois, mais quand je le fais, c'est dans la spontanéité d'un indignation qui n'est souvent pas sans objet!.
Quant à l'auto-référentialité qu'il évoque, je ne vois pas bien ce qu'il veut dire par là. Il est naturel que les blogs rebondissent entre eux, afin de faire circuler l'info. Les autres medias ne font rien d'autre, mais la caisse de résonnance est sans commune mesure.
Personnellement, ce que je trouve intéressant, dans la présence sur Internet, c'est de donner du Saint-Père une autre image (c'était, au départ, mon unique but); et aussi, servir de passerelle entre les langues. Donc, de choisir dans les différentes aires linguistiques, les articles les plus à même de faire passer des idées.

Enfin, à propos du "style chrétien" de présence sur Internet auquel il est fait allusion, le Saint-Père disait très précisément, dans le message 2011 pour la Journée des Communications sociales:
Il se concrétise dans une forme de communication honnête et ouverte, responsable et respectueuse de l'autre. Communiquer l'Évangile à travers les nouveaux media signifie non seulement insérer des contenus ouvertement religieux dans les plates-formes des divers moyens, mais aussi témoigner avec cohérence, dans son profil numérique et dans la manière de communiquer, choix, préférences, jugements qui soient profondément cohérents avec l'Évangile, même lorsqu'on n’en parle pas explicitement. " (benoit-et-moi.fr/2011-I/... )

Entretien avec le Président du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales
Celli: les blogueurs ? Les chrétiens ne hurlent pas (http://www.ilconsulentere.it/... )
Giuseppe Rusconi
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Dans l'interviewe, l'archevêque fait le point sur la récente première rencontre mondiale avec 150 blogueurs au Vatican; il explique qu'il n'y a pas eu de favoritisme ou d'ostracisme dans les critères de sélection, confirme que le style chrétien de communication est non-agressif, ni "hurlé", relève l'opportunité de poursuivre les rencontres mais de façon différente et réfléchit sur l'étendue de l'examen de d'une opinion publique catholique dans les prises de décision du Magistère

Né à Rimini, il y a près de soixante-dix ans, Mgr Claudio Maria Celli (rêve cultivé de longue date: Nonce à Pékin) est entré dans la diplomatie vaticane en 1970, servant l'Eglise universelle au Honduras, aux Philippines et en Argentine. En 1981, il retourne au Vatican en tant que collaborateur du cardinal Casaroli, Secrétaire d'Etat de JP II et il est envoyé pour des missions ponctuelles dans dans les divers "points chauds" du monde (par exemple le Vietnam). En 1990, il est nommé sous-secrétaire pour les relations avec les États et trois ans après, il signe le premier accord (Accord fondamental) entre le Saint-Siège et Israël. Expert de la question chinoise, il a voulu entre autres une version du site du pape dans cette langue (2007). Entre temps, le jour de l'Épiphanie 1996, il reçoit de Jean-Paul II l'ordination épiscopale et devient secrétaire de l'APSA (Administration du Patrimoine du Siège Apostolique). C'est un poste qu'il occupe jusqu'en 2007, quand il est choisi par le Pape Benoît XVI comme successeur du cardinal Foley à la tête du Conseil pontifical pour les Communications Sociales.

Ce département a été très impliqué dans l'organisation de la première rencontre internationale (l'idée est venue du Conseil Pontifical de la Culture) avec la blogueurs tenue au Vatican le 2 mai. Dans l'interview qui suit, Mgr Celli dresse le bilan de la journée et prévoit d'autres rencontres, selon des modalités différentes.
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- Mgr Celli, le 2 mai s'est déroulé au Vatican la rencontre mondiale des blogueurs (Blog Meeting) , la première jamais organisée par le Saint-Siège. Qui a eu l'idée?

- L'initiative est venue du Conseil Pontifical de la Culture (ndt: le cardinal Ravasi). Ensuite, la prise de conscience que la réalité des blogs affecte la communication, a conduit ce dicastère à nous demander de faire partie du projet, comme collaborateurs. C'est une proposition que nous avons accepté immédiatement, et avec plaisir: Le blog joue un rôle particulier dans le contexte actuel de la communication.
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- Comme l'initiative a-t-elle été rendue publique?

- En fait, il n'y a pas eu de grande publicité. Toutefois, on a constaté qu'à peine connue, l'initiative a rebondi dans la blogosphère, nous avons eu de nombreuses adhésions enthousiastes ...
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- Combien?

- Environ 750 demandes de participation. Ici, nous devons commencer par souligner que l'invitation était adressée non seulement aux blogueurs catholiques, mais à tous les blogueurs à l'échelle internationale.
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- Lors de la rencontre du 2 mai, seuls 150 blogueurs ont été admis ...

- Oui, nous avons réduit de 750 à 150 ...
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- Selon quels critères?

- Le Conseil Pontifical pour la Culture a accepté notre suggestion de procéder par tirage au sort ...
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- Vous dites que 150 personnes ont été bénies par le sort?

- Le Conseil Pontifical pour la Culture a choisi cinquante blogueurs pour assurer une représentation géographique et thématique; les 100 autres ont été choisis par tirage au sort.
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- Donc, il n'y a pas eu d'exclusions préconçues ...

- Non, il n'y a pas eu de choix ou d'exclusions ciblées. Par exemple, dans l'aire francophone, un certain malaise s'est exprimé pour la présence de deux blogueurs parmi les invités tirés au sort. Cela n'a pas vraiment été apprécié dans certains secteurs du monde catholique. Ce n'est pas un hasard si dans l'un des nos communiqués de presse, nous avons décidé de préciser - de manière très explicite - que la participation à la rencontre ne signifiait pas, de la part du Vatican, une approbation d'un blog et, au contraire, que ceux qui avaient été exclus n'avaient aucune raison de penser à un malaise du Vatican pour son contenu.
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- En Italie, au contraire, c'est l'aire «traditionaliste» qu a protesté et donc, les polémiques ont été à l'opposé de celles des Français ...

- Exactement. Mais tout a dépendu du tirage au sort.
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- La question sur l'Italie, je l'ai posée en me souvenant d'un passage de votre discours du 24 Janvier dernier (Ndt: cf. zenit), à la conférence de presse pour commenter le message de Benoît XVI pour la Journée mondiale des communications sociales (benoit-et-moi.fr/2011-I/.. ). A cette occasion, vous avez observé que la sollicitation du Pape pour "un style chrétien de présence dans le monde numérique" (concrétisé "dans la forme d'une communication honnête et ouverte, responsable et respectueuse de l'autre ") pourrait également être considérée comme un avertissement "pour ces sites et blogs catholiques agressifs, qui excommunient et n'ont pas un style chrétien de présence "au point qu'on se demande si ces sites et blogs sont vraiment catholiques" ...

- Je confirme ce qui a été dit lors de la conférence de presse en Janvier. Nous voyons parfois des sites et des blogs qui, tout en se marquant comme d'ardents défenseurs de l'orthodoxie catholique, sont très agressifs dans leur langage envers ceux qui pensent différemment. Moi aussi, je considère que la vérité doit être proclamée dans sa totalité, sans rabais ni camouflage, mais cela doit être fait avec un style respectueux des autres. Si vous me le permettez, dans ce domaine, le pape Benoît donne un grand exemple: son style n'est ni agressif, ni caustique ni lourd, mais calme: il dit tout, mais sans crier. Il annonce quelque chose de plus grand que lui, avec humilité et discrétion, considérant les autres comme des personnes qui écoutent, non comme des ennemis à détruire. Par exemple, le 12 mai de l'an dernier, lors de la rencontre avec le monde de la culture portugaise au Centre Culturel de Belém, le pape a dit quelque chose qui m'a frappé: "L’existence dans l'Église de sa ferme adhésion au caractère pérenne de la vérité avec le respect pour les autres ‘vérités’ ou avec la vérité des autres, est un apprentissage que l'Église elle-même est en train de faire. Dans ce dialogue respectueux peuvent s’ouvrir de nouvelles portes pour la transmission de la vérité".
Ainsi, le style agressif de certains sites et blogs ne semble pas du tout en harmonie avec le style du Magistère, incarné par le pape comme son expression la plus haute.
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- Certains objecteront que dans un monde qui crie, ceux qui ne le font pas sont destinés à ne pas être, ne disons pas écoutés, mais même pas entendus ...

- Je considère que l'annonce évangélique ne doit pas être criée. Dans la publicité, je peux crier, mais ici, l'annonce est témoignage, communication de vie, accueil de l'autre, attitude d'écoute et en même temps expression intégrale de cette vérité que je porte dans mon cœur catholique. Regardez, le Pape est à cet égard comme un modèle de style, le Pape propose, il ne crie pas. Je pense que dans notre monde d'aujourd'hui il faut l'humilité de ceux qui savent proposer, savent offrir sans aucun rabais mais avec respect, ne crient jamais. Nous nous disqualifierions si nous le faisions.
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- A ce propos, vous avez annoncé avant la fin de cette année un document qui réfléchira aux modalités de la présence chrétienne sur le web, donnant des instructions précises. Où en est la préparation du texte?

- Nous y travaillons encore. À la dernière séance plénière du dicastère, nous avons présenté le second projet du document, qui concerne la présence chrétienne dans le milieu de la communication: donc aussi sur le web. Il ne faut pas oublier que dans de nombreux endroits, le web n'est pas encore disponible ou pas largement utilisé, le document portera donc sur les modalités de présence dans la presse écrite, quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, à la radio et la télévision, dans les différents supports audio-visuels. Ce n'est pas un document facile à rédiger, étant donné la complexité du monde de la communication, qui comprend des moyens très différent entre eux.
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- Parmi les objections qui ont été faites à l'organisation de la rencontre du 2 mai, il y a aussi celles qui touchent la nature du blog, expression d'une "société liquide" (ndt: expression utilisée par le Pape lors de la rencontre avec le milieu de la culture, le 8 mai dernier) avec un risque élevé d'égocentrisme et de dispersion, suspendu entre la vérité et le mensonge, la connaissance et l'ignorance. Et on a donc mis en doute que l'Eglise puisse vraiment établir un dialogue solide avec les blogueurs ...

- La rencontre a voulu être avant tout une sorte de reconnaissance par l'Église du rôle, de la place, de l'importance que la blogosphère a aujourd'hui acquis dans le domaine de la communication. Il était juste, en plus d'être opportun, que les deux dicastères du Vatican de la culture et des communications fassent publiquement un geste conjoint d'accueil et d'écoute envers un phénomène qui a déjà bien pénétré le monde catholique. A présent, il s'agit de voir comment continuer dans l'écoute ...
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- Sur ce sujet, dans une interview à L'Osservatore Romano du 6 mai, vous avez constaté pour commencer "l'impact très positif de la rencontre avec le monde de la blogosphère"; mais vous avez ensuite noté qu' "il n'y aura pas d'autres rencontres comme celle qui vient de se terminer". C'est pourquoi, avez-vous dit, "nous devons trouver une formule différente et je pense que les blogueurs eux-mêmes pourraient nous aider à la trouver". Pourquoi la rencontre du 2 mai devrait-elle, pour vous, rester un unicum?

- Nous approfondissons déjà la question avec le Conseil Pontifical de la Culture. Je pense que nous avons déjà épuisé, avec la rencontre du 2 mai, la première phase de la stratégie de l'attention envers le monde des blogueurs , qui est aussi très auto-référentiel. Je pense donc qu'une répétition du 2 mai, selon les mêmes modalités, n'ajouterait rien à ce qui a déjà vu le jour à cette occasion. Nous devrions au contraire étudier la possibilité d'un dialogue concret, opérationnel avec le monde sur des sujets spécifiques. Il est indéniable, comme vous le dites, que le monde de la blogosphère, se distingue par sa liquidité . Nous serions intéressés de savoir dans quelle mesure certaines propositions déterminées peuvent rebondir sur le réseau. Regardez, par exemple, lors de la rencontre du 2 mai, les participants ont communiqué à leurs amis en temps réel, via twitter, ce qui se passait. Et ceux-ci recevaient, réagissaient, discutaient, à nouveau via twitter . Sous quelle forme réussirons-nous, la prochaine fois, à impliquer d'autres personnes? Peut-être devrons-nous changer la méthode du tirage au sort, car nous avons réalisé que les blogueurs invités n'étaient pas tous d'un bon niveau (ndt. Liste ici). Nous savions q'avec cette méthode, que nous avons adoptée malgré tout comme la plus «juste», et la plus «respectueuse», on risquait de laisser chez eux les blogueurs de plus haut niveau. Nous savions que quelqus-uns protesteraient vigoureusement, peut-être à raison, si nous regardions le niveau, mais avec la méthode du tirage au sort, nous voulions absolument éviter qu'on pense à des choix de notre part privilègiant les uns et dépréciant les autres. A présent, il s'agit de voir si, la prochaine fois, il ne faudrait pas inviter à dialoguer sur des thèmes spécifiques de grand intérêt certains blogs que nous connaissons, méritoires pour leur compétence dans ce domaine.
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- Il y a un autre aspect qui mérite qu'on s'y attarde un instant, celui du langage. D'un côté le langage ecclésial, de l'autre, une liberté infinie d'expression ...

- Nous avons eu une séance plénière sur le thème du langage (de même que le Conseil Pontifical de la Culture). Le Pape lui-même, dans ses textes, a fait allusion à cette question hyper-délicate pour un dialogue incisif. Bien sûr, nous comprenons parfaitement la difficulté de concilier d'une certaine manière deux types de langage si différents; mais nous nous employons à fond pour trouver une solution satisfaisante.
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- Terminons avec le Père Federico Lombardi, qui, en souhaitant la bienvenue aux blogueurs, a abordé une autre question très délicate, celle de la valeur à donner à l'opinion publique dans l'Eglise . Le Directeur du Bureau de Presse du Saint-Siège, après avoir reconnu "l'importance des blogueurs" pour l'Eglise et rappelé l'instruction Communio et Progressio (ndt: instruction de 1971 sur les relations entre les medias et l'Eglise, notice Wikipedia en anglais) a également remarqué: "Le magistère doit aussi se développer dans le dialogue avec l'opinion publique des fidèles dans l'Église. Cela ne veut pas dire qu'il perd sa fonction de guide, mais il y a aussi une formation de l'opinion parmi les fidèles", pour aider à la constitution d'une pensée catholique, "en particulier dans le dialogue avec le monde d'aujourd'hui". Le père Lombardi a ajouté: "Ce thème de l'opinion publique dans l'Église ne s'était pas tellement développé dans les dernières décennies". Vous, Mgr Celli, vous êtes d'accord avec le père Lombardi?

- Le Père Lombardi a fait à juste titre référence à Communio et Progressio ...
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- Cependant, sur certaines questions anthropologique très délicates d'aujourd'hui, l'opinion publique des fidèles pourrait entrer en fort conflit avec le Magistère ...

- L'Eglise a certainement une fonction de magistère. Mais cela me rappelle quelqu'un qui, dans les années soixante-dix, m'a dit en souriant: Si je dois enseigner les mathématiques à Pepito, je dois non seulement connaître les mathématiques, mais aussi Pepito. Et en plus, de dois savoir comment enseigner les mathématiques à Pepito. Donc, si l'Eglise est un Maître, je suis convaincu que même les fidèles, sur lesquels souffle le vent de l'Esprit, peuvent travailler ensemble à former une opinion sur des sujets déterminés...
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- Cependant il est indéniable que le peuple de Dieu vivant dans une société donnée, respire la culture de l'époque, il en est - à son insu, ou non - influencés ...

- C'est vrai, sans aucun doute. Mais l'Esprit de Dieu est toujours là. Il vivifie le corps mystique de l'Église. Il est indéniable qu'historiquement, souvent le peuple de Dieu - dans le sens le plus vrai et le plus riche de l'expression - a contribué à la perception de la vérité. J'ai beaucoup aimé l'intervention du père Lombardi. Il est clair qu'en dernier lieu, le nécessaire discernement revient au Magistère. Qui saura certainement comment tenir compte de l'opinion publique des fidèles, elle aussi aidée et inspirée par le vent de l'Esprit.
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Changement d'époque Quatre timbres pour le Pape