Articles Images La voix du Pape Lecture, DVD Visiteurs Sites reliés Recherche St-Siège
Page d'accueil Articles

Articles


60 ans de sacerdoce Saint-Marin, 19 juin Avec les tsiganes, 11 juin Croatie, 4-5 juin 2011 A bord de la Navette spatiale 7-8 mai: Aquilée et Venise Béatification de JP II Voyages 2011

La raclée de Silvio Berlusconi

et l'amnésie sélective des medias - en particulier français (31/5/2011)

Depuis ce matin, nous entendons en boucle dans les medias français l'information selon laquelle le méchant Berlusconi, au moment de comparaître en justice pour ses présumées turpitudes sexuelles (mais je précise: sans violence!) aurait reçu une "claque magistrale" à l'occasion des élections municipales du week-end dernier, et que les bons électeurs italiens de gauche (surtout ceux de son "fief", Milan... comme si le fait d'être né dans une ville y assurait sine die à un homme politique des succès électoraux... ces gens ignorent-ils l'adage populaire "nul n'est prophète en son pays"?) avaient fêté dans la liesse la fin de "l'occupation" !! (1)

Ces amnésiques sélectifs ont-ils déjà oublié que les dernières élection locales (élections cantonales en France , élections locales en Allemagne, et tout récemment en Espagne, où l'on a été beaucoup plus discret pour évoquer la "raclée" de Zapatero) ont toutes vu des défaites des partis de gouvernement, et que dans le cas de l'Espagne, ce n'était pas la droite!
Et que dire du messie américain, Obama, qui a subi lui aussi une défaite cinglante aux élections de mi-mandat en novembre dernier (voir ici)?
Indépendamment de problèmes purement locaux (comme, à Naples, celui des déchets), il est possible que l'engagement des forces italiennes en Lybie ait pesé lourd dans la défaite du parti de Berlusconi.
Mais ces aspects sont complètement occultés par nos (dés)informateurs.

Dans son dernier article de La Bussola, Massimo Introvigne, fin connaisseur et observateur attentif de la politique de son pays (forcément!) analyse les chiffres. Il ne peut certes pas être accusé de Berluscolâtrie, ayant mieu que quiconque étudié le phénomème Berlusconi (Enquête sur le berlusconisme) , et la distinction entre la vraie et de la fausse droite (ici).

Il reconnaît pour commencer qu'il s'agit bien d'un "Coup dur pour le centre-droit", mais constate que, comme chez nous, pour des élections locales "la victoire est aux abstentions"... et que la sanction électorale contre le parti de gouvernement est un gransd classique:

"Il y a pourtant un certain nombre de facteurs oubliés dans les commentaires de la première heure, que l'analyse des chiffres, comme d'habitude, permet de mettre en évidence.
Le premier est que le principal vainqueur est le parti des abstentionistes. Le résultat de Naples est certes extrêmemrnt négatif pour le centre-droit. Mais si on fait le calcul sur le nombre total des inscrits, c'est l'abstention qui triomphe, avec 50%. ....
Lorsque, comme cela est arrivé à Naples, la moitié des électeurs ne votent pas, la valeur de protestation du vote émerge de façon flagrante, et toute analyse sur qui a gagné doit être menée avec beaucoup de prudence.

Deuxièmement, la protestation contre le gouvernement au pouvoir secoue tous les pays européens qui sont touchés par la pire crise économique depuis la Deuxième Guerre mondiale, ainsi que par une crise politique et morale mise en évidence par les divisions sur l'immigration et la guerre en Libye. Lors des élections du 20 Février 2011 à Hambourg, le Parti démocrate chrétien du Premier ministre, Angela Merkel, a chuté, par exemple, de 42 à 21%, réduisant exactement de moitié les votes des précédentes élections. Lors des élections administratives en mars suivant, le même parti a continué à reculer de manière significative.
Vent de gauche? Non. En Espagne, les socialistes du Premier ministre José Luis Rodríguez Zapatero ont été balayés par les élections locales du 22 mai dernier, finissant dix points derrière le centre-droit d'opposition au niveau national. Certes, c'est une maigre consolation pour lui, mais Berlusconi en Italie a perdu moins de voix que ce qu'ont perdu Merkel en Allemagne, et Zapatero en Espagne. «Il pleut, le gouvernement vole», en temps de crise économique, c'est une loi inéluctable que ceux qui gouvernent sont punis par les électeurs".

Massimo Introvigne souligne aussi le caractère relatif de cette "victoire" de la gauche: le PD (gauche) peut avoir des victoires aux élections locales, mais il a du mal à être un parti de gouvernement.

"Il peut s'allier avec la gauche radicale et exclure l'UDC (Union du Centre) et d'autres forces centristes, ou il peut former une alliance avec les centristes et exclure la gauche radicale. Dans ces cas, pour autant qu'il puisse gagner des élections locales, il a de la difficulté à l'emporter à l'échelle nationale.
Qu'en s'alliant soit avec la gauche radicale soit avec les forces de centre, le PD puisse l'emporter n'est pas nouveau. Romano Prodi a bâti ses victoires ainsi. Mais, une fois la victoire obtenue, une «sainte alliance» qui va de l' «extrême centre» à l'extrême gauche, constituée par des députés qui pensent différemment sur de nombreux points essentiels, aura beaucoup de difficultés à gouverner. pLe remier gouvernement Prodi a duré deux ans et demi, le second moins de deux ans.

L'article dans sa totalité est à lire ici: www.labussolaquotidiana.it/...
La fin se réfère plus spécifiquement à la vie politique italienne.

Notes

(1) Sur la défaite de Berlusconi à Milan et à Naples, un commentaire caricatural, mais intéressant: fr.myeurop.info/...
-------------------

-> Sur les partis politiques italiens: www.europe-politique.eu/partis-politiques-italiens.htm

Confidences, et leçon improvisée de piété mariale N'oublions pas les vraies victimes