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Libéralisation du Canabis: le non de l'Eglise


Ce n'est pas un hasard si le Pape a rencontré hier le directeur de l'ONUDC (Office des Nations unies contre la drogue et le crime). Et le même jour, l'OR y consacre son éditorial. (9/6/2011)

Il ne vous a pas échappé que nos medias mènent en ce moment une campagne plus ou moins camouflée - mais qui va crescendo - en faveur de la libéralisation du canabis. Comme d'habitude, on pose un vrai problème, on argumente avec quelques considérations qui paraissent raisonnables (voir plus bas), en évitant soigneusement les contre-arguments et au prix de quelques mensonges, utilisant des statistiques difficiles à vérifier, on insinue progressivement dans l'opinion publique qu'il n'y a pas d'autre option que celle qui est suggérée en douce. Je ne regarde plus la télévision, mais il m'étonnerait que quelque téléfilm bien primaire ne soit, ou n'ait été mis en boîte pour achever de convaincre les réticents issus des milieux les plus modestes.
Ne nous leurrons pas, cette campagne est mondiale, mais elle a trouvé au moins un prétexte en France. Le maire "vert" de Sevran, auteur d'un livre opportunément sorti "Pour en finir avec les dealers", réclame, (dans un article de Libération intitulé de façon emblématique «Nos politiques ont une vision moralisatrice de la société») "l’instauration d’un marché régulé du cannabis, pour mettre fin aux dérives délinquantes que sa ville subit" (1)
Car c'est évidemment le bien nommé Libération qui est le fer de lance de cette campagne en France.
Lire par exemple cet article: "Drogues: comment faire bouger les lignes. Une commission internationale a présenté hier des alternatives à la lutte antidrogues jusqu’ici presque exclusivement répressive."
L'article fait état d'un rapport rédigé par la Global Commission on Drug Policy , {ndlr: un "bidule" créé en 2010, présidé par Fernando Henrique Cardoso, l’ex-chef d’Etat brésilien; parmi ses membres, on compte Louise Arbour, ex-procureure du tribunal de La Haye, l’ancien président colombien César Gaviria, et l'appel a été soutenu par l’ex-secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan} qui se prononce en faveur de "l’expérimentation par les gouvernements de différents modèles destinés à la régulation légale des drogues, le cannabis par exemple.... Le rapport ne va pas jusqu’à prôner une légalisation générale, mais parle de «dépénalisation»".
{ndlr: le procédé est classique: on ne va pas risquer de tout compromettre en annonçant d'emblée franchement la couleur}
....
"Le rapport pousse aux expérimentations, comme organiser un marché régulé du cannabis - à l’image de ce qui se fait partiellement aux Pays-Bas - ou développer la distribution médicalisée d’héroïne - en Suisse, ce programme a entraîné une baisse de la consommation et de la délinquance. Pour la Commission, la communauté internationale doit donc «soutenir et faciliter» ces voies."

La position de l'Eglise

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Benoît XVI a reçu aujourd'hui Yury Fedotov directeur exécutif de l'Office des Nations Unies pour la drogue et le crime (ONUDC).
La rencontre a eu lieu immédiatement après l'audience générale.
Le même jour, l'Osservatore Romano a consacré son éditorial à la drogue.
(d'après Salvatore Izzo, (AGI) , le 8 Juin)

Article sur l'OR ici: www.osservatoreromano.va...
Ma traduction.

La campagne pour la libéralisation des drogues
Le véritable remède est la prévention
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Les jeunes qui consomment des drogues se rendent vite compte sur leur peau (dans leur chair) des dommages qui en dérivent, et ils savent les décrire avec exactitude: c'est ce qui ressort d'une étude suisse qui vient d'être publiée par le "Swiss Medical Weekly", analysant les troubles relationnels ou sexuels provoqués par les stupéfiants.

Les jeunes paient, mais certains «maîtres» prêchent encore la légalisation des drogues, en utilisant même l'image à la télévision pour attirer l'audience. D'autres - comme l'ont soutenu dans un récent document (ndt: le fameux rapport de la Global Commission on Drug Policy, cf. ci-dessus), d'anciens chefs d'Etat, politiciens et personnalités publiques - pensent qu'en libéralisant, on soustrait le marché à la délinquance.

Tous les deux ont tort: les premiers, parce qu'ils spéculent en toute mauvaise foi sur la faiblesse de l'adolescence, les seconds parce que la libéralisation n'a, par exemple, pas fait disparaître les jeux clandestins et n'a pas réduit la consommation d'alcool. La drogue, en effet, n'est pas d'abord un problème de délinquance, mais de vide d'espérance et de projet, comblé par un bonheur artificiel qui détruit le cerveau.

Oui, parce que la drogue fait du mal. Et la science le prouve.
Une étude sortie ce mois-ci sur le "British Journal of Psychiatry", montre que, plus tôt on commence à se droguer et pires seront les conséquences neurocognitives futures. Confirmant ce qu'on savait déjà, à savoir que les compétences de la mémoire et de l'attention sortent endommagées du contact avec la drogue, même des années plus tard («Journal of Psychopharmachology», janvier 2010). La conséquence pratique est que, pour ceux qui se droguent, il ne suffit pas d'éviter de le faire au travail pour éviter des préjudices graves, comme dans le cas de conducteurs ou de catégories similaires.

Sans oublier des liens entre le cannabis et l'apparition de la schizophrénie, une psychose extrêmement grave, en relation avec la «drogue douce» tant vantée: le «Lancet» de Juillet 2007 a montré qu'en éliminant la marijuana, les psychoses dans la population diminueraient de 14 pour cent. Pour ces raisons, et à cause de l'échec des politiques dépénalisantes, l'American Academy of Pediatrics a clairement pris position contre la libéralisation du cannabis. En raison de ses effets sur les jeunes, et pas des moindres, le risque de cancer, et contre l'idée du cannabis thérapeutique, qui s'avère finalement être seulement une porte ouverte à la libéralisation plutôt qu'une véritable arme contre la douleur.

Dans ce scénario d'urgence sanitaire, apparaissent pathétiques les tentatives pour brouiller les pistes en mettant dans le chaudron des classifications des droguess un peu de tout - du vin au LSD - pour dire qu'après tout, dans la drogue, il suffit de savoir se réguler, sans rappeler évidemment que le vin est un aliment, et que le tabac ne rend pas fou, mais la marijuana si. Nous sommes les premiers à être scandalisés par l'accès précoce des enfants au tabac et à l'alcool, et nous appelons à des restrictions plus sévères sur les jeunes, et des campagnes de dissuasion claire contre le binge drinking ou la nicotine; mais cela ne signifie pas qu'à deux catastrophes, on doive en ajouter une troisième, en particulier à un moment où la lutte contre les deux premières rencontre quelque succès.

La libéralisation d'une substance nocive finit par faire percevoir comme injuste la lutte contre une autre.
Et elle ne peut être souhaitée que par une idéologie périmée, celle des "anciens combattants" des années de contestation qui prêchent encore le manque de responsabilité. Ignorant les pleurs des victimes d'accidents de voiture causés par les jeunes toxicomanes, les lamentations des parents des suicidés ou les larmes des intoxiqués qui finisent, au mieux, dans des centres de réadaptation.

C'est l'idéologie de ceux qui, comme l'a écrit Pier Paolo Pasolinit, "ont joué à la révolution, et maintenant, parvenus à l'âge de la vieillesse, réalisent qu'ils ont servi le monde contre lequel ils luttaient avec zèle" (Trasumanar e organizzar, 1971). Elle n'offre aux jeunes que la solitude, les regrets et les drogues, autrement dit, «folletti di vetro (lutins de verre), che ti spiano davanti (qui te guettent par devant) e ti ridono dietro (et rient derrière ton dos)», , comme l'a écrit, en une image efficace, Fabrizio De André, dans le Cantique des drogués (1968).
C'est une idéologie boîteuse, qui échoue également dans la lutte contre la contrebande, comme le souligne l'office américain chargé de la lutte contre les trafiquants, qui nous apprend qu'aux Pays-Bas, depuis l'ouverture des «marijuana bar» en 1976, non seulement la consommation de cette drogue a triplé, mais aussi celle de l'héroïne. Sans oublier des expériences suisses, qui ont lamentablement échoué, des parcs réservés aux toxicomanes.
La soif de sens et d'amour ne peut pas être comblée en donnant de l'alcool et la drogue.
De cette façon, on ne crée que l'exclusion .

Carlo Bellieni

Note

(1) Sur Europe 1, le 26 mars dernier, Stéphane Gatignon exigeait:

Dénonçant "une économie parallèle" qui tourne autour de ces drogues, Stéphane Gatignon juge en effet qu’il faut "ouvrir le débat pour aller vers leur légalisation". "Il faut s’en sortir, ce n’est plus possible", a-t-il ajouté précisant que "ce marché parallèle" était source de trafics et de violences. "Il faut qu’il y ait un débat à l’Assemblée nationale sur la prohibition, sinon on n'arrivera jamais à trouver des solutions", a-t-il conclu.
(source)

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