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JL Restàn commente l'homélie de la Pentecôte

... et les prochains "défis" du Saint-Père. Magnifique réflexion! Traduction de Carlota (14/6/2011)

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> Article original en espagnol: www.paginasdigital.es/..
-> Homélie de la messe de la Pentecôte: Zenit.



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Elle se serait éteinte depuis longtemps
José Luis Restán
14/06/2011
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L’Église ne procède pas de la volonté humaine, de la réflexion, de l’habilité de l’homme, de sa capacité d’organisation, car s’il en était ainsi elle se serait éteinte depuis longtemps, comme ce qui arrive pour tout ce qui est humain. Parole du Pape, parole de Benoît XVI dans l’homélie de la Pentecôte. C’est le regard d’un homme qui consume son énergie, minute après minute, au service de cette curieuse compagnie qui traverse les siècles. Et qui contemple l’histoire récente, avec tous ses méandres, du haut de ses quatre-vingt quatre ans.

Si tu ne viens pas avec nous, Seigneur, ce serait mieux que tu ne nous fasses pas sortir à découvert, disait Moïse conscient des faiblesses de son peuple et des siennes. Et tous les psaumes sont traversés par cette sagesse d’Israël : en vain s’échinent les maçons, en vain surveillent les sentinelles. Bien sûr le Pape travaille et se fatigue, il veille et fait le guet. Mais en sachant que la fantaisie de Dieu est illimitée et dépasse tous nos schémas. À peine de retour de Croatie, il prépare ses prochains voyages.
D’abord Madrid, pour montrer aux jeunes qu’il n’y a que le Christ ressuscité qui répond à l’ampleur et à la profondeur de leurs désirs, et que ce Christ ne peut se rencontrer que dans le corps de l’Église, aussi antipathique et déformé que certains le présentent.
Ensuite l’Allemagne, un voyage dramatique parce que dramatique est là-bas la situation du christianisme. Un voyage pour conjurer les vieux démons de la protestation anti-romaine, pour soulager les blessures de la rupture protestante, pour illuminer les bourgeons d’une nouvelle présence catholique disposée à se mesurer avec le milieu post-moderniste. Ce n’est pas l’aventure personnelle du Pape, une espèce de défi monumental : c’est l’Église entière qui lance son pari avec Pierre à sa tête.

Mais il y a plus de travail encore qui attend. Ces jours-ci se décide la nomination clef pour Milan, le siège ambrosien, peut-être le diocèse le plus important d’Europe. La riche capitale de la Lombardie est le vivier d’une histoire dynamique de catholicisme populaire, imbriquée dans un tissu culturel et d’entreprises. C’est aussi un lieu de fort débat culturel, d’impulsions créatives, mais aussi d’inerties et de stagnations au sein de l’Église elle-même. Le Pape Ratzinger ne veut pas plaire aux gourous des différents salons du pouvoir ni obtenir un fragile équilibre : il veut un changement qui fasse que la créativité milanaise se tende dans la direction fondamentale du pontificat. Et cela signifiera endurer sacrifice et blessures.

Et aussi attendu, le résultat des longs colloques avec la Fraternité Saint Pie X. Il faut mieux éviter les pronostics. Il suffit de se rappeler combien Benoît XVI a risqué (dans sa propre chair, dans son propre cœur) pour guérir la blessure provoquée par le geste de Marcel Lefebvre. Il s’agit de promouvoir jusqu’au sang le bien précieux de l’unité, et à son côté, clarifier tous les malentendus suscités par l’après-concile tourmenté. Le Pape sait qu’il est vital de s’engager dans ce XXIème siècle avec une clarté partagée sur la relation entre le christianisme et la raison, la liberté et la science, comme il vient de le répéter à Zagreb. Il sera difficile de trouver un autre timonier plus doué pour cette clarification, et le temps presse.

Pour le futur le Seigneur se réserve une grande liberté, a-t-il répondu une fois à des demandes de formulation d’un pronostic. Il a sur sa table la grande question du dialogue avec le monde laïque, la réconciliation tant désirée avec l’Orthodoxie, l’impulsion d’une nouvelle génération de théologiens pour éclairer une nouvelle culture de la foi. Tant de choses…et le temps presse.

Je ne sais pas si tout cela aura passé comme un éclair dans l’esprit de Benoît XVI en ce matin de Pentecôte, quand il rappelait que laissé seulement sous la protection des hommes, l’Église aurait été balayée de l’histoire, il y a déjà longtemps. Mais elle n’est pas comme les autres entreprises humaines quoi qu’en puissent sourire les cyniques, elle est le corps du Christ animé par l’Esprit Saint.
En vérité nous ne pouvons pas dire qu’elle est sainte par la capacité de ses membres, « mais parce Dieu lui-même la crée et la purifie en permanence ».
Parole de Benoît.



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