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L'échec du protestantisme libéral.

Après la "claque" qu'aurait administré le Saint-Père à nos "frères séparés", en les rencontrant à Erfurt, un nouveau texte du journaliste espagnol Pablo Ginés, traduit par Carlota (2/10/2011)

-> Voir cet autre article: Vous altérez la foi et vous n'évangélisez pas (http://benoit-et-moi.fr/ete2011/).

Carlota:

Pablo Ginés poursuit son exploration du monde protestant (et anglican) « progressiste » avec un nouvel article sur le site www.religionenlibertad.com.
Sans doute la sécularisation est-elle un facteur déterminant, mais il convient aussi de se poser la question sur le message de l’Évangile et comment a été conservé l’Héritage de ce message chez les frères séparés (voire même chez les catholiques). Quel était l’héritage accepté au moment de la séparation ? Comment était-il mis en valeur pour permettre aux fidèles de résister au mieux à l’érosion de leur foi notamment dans le monde moderne ou post-moderne?

Ce texte donne beaucoup de chiffres.
Il n’y a pas bien sûr que les chiffres car mieux vaut parfois une petite communauté discrète mais bien fervente qui va permettre l’éclosion de belles vocations qu’une communauté qui semble dynamique et prospère mais dont l’action parfois d’ailleurs très version animateurs sociaux, ONG, voire showbiz, est plutôt une agitation qui cache un vide spirituel. Ces questions concernent toute la Chrétienté, en Occident, où elle est en passe de devenir minoritaire et ou dans le monde les chrétiens (et notamment les catholiques) sont n’ont jamais été aussi persécutés (Lors de la conférence donnée par l’organisation « Luci sull´ Est » à l’Université Pontificale du Latran le 26 septembre dernier – Compte Rendu en version italienne et espagnole par Zenit, il a été rappelé que 105 000 chrétiens sont annuellement condamnés au martyr soit un toutes les cinq minutes). Combien de responsables religieux non chrétiens (et ne parlons pas des politiques même chrétiens !) n’élèvent pas la voix devant ces faits. Et même si le prochain Assise ne servait qu’à leur rappeler cela, cela suffirait à justifier cette rencontre.

(Nota : Dans le texte les termes comme évêques, curie, etc. sont à considérer entre guillemets car ils n’ont pas la même teneur que pour les catholiques).

Les chiffres montrent que la « religion progressiste » ne marche pas
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La théologie « progressiste » vide les paroisses. Et la preuve la plus évidente en est l’Église Épiscopalienne, les anglicans des Etats-Unis, autrefois une communauté en développement et actuellement dans un déclin tellement grave qu’un tiers de ses paroisses sera fermé dans les cinq ans à venir, selon un récent rapport du portail anglican conservateur (ndt voir ici le portail de l’anglicanisme orthodoxe http://www.virtueonline.org/portal/index.php ) qui analyse les chiffres officiels de cette église.

La dérive « progressiste » en dates !

Les épiscopaliens ont approuvé tout ce que les « progressistes » exigent et plus encore. Mais cela n’a pas attiré les fidèles. Au XVIe siècle l’anglicanisme a accepté le clergé marié. En 1930 il a accepté la contraception. En 1976 les épiscopaliens ont accepté le clergé féminin. En 1989 a été ordonné la première « évêque » épiscopalienne. En 1994, a été interdite toute thérapie pour abandonner l’homosexualité (ndt dans le sens qu’ils ont « condamné » les médecins proposant des thérapies, bien évidemment, sur demande de ceux qui se considéraient comme des patients et qui voulaient suivre une thérapie). En 2000 est accepté le sexe hors du mariage. En 2003 ils ont ordonné comme « évêque » Gene Robinson, un monsieur divorcé avec deux enfants qui vivait « maritalement » avec un autre homme (il a laissé sa charge en 2011). En 2006 l’épiscopalisme admettait le mariage homosexuel. En 2010 il se présumait d’ordonner à Los Angeles une « évêque » lesbienne active (ndt je pense que c’est ainsi désormais que l’on parle d’une dame ayant des tendances homosexuelles et qui les met en pratique). Le 1er janvier 2011 un « évêque » épiscopalien mariait avec un faste médiatique deux « prêtresses » lesbiennes épiscopaliennes, l’une d’elle célèbre comme militante pro-avortement, Katherine Ragsdale.

Rien de tout cela n’a attiré des gens vers cette église. Dans sa dérive libérale, l’épiscopalisme a perdu plus d’un tiers de ses fidèles. Si en 2001, ils avaient 3,4 millions de fidèles auto-déclarés, en 2009, ils n’étaient plus que 2 millions. Il s’agit surtout de personnes âgées qui décèdent et que personne ne remplace, et de beaucoup d’autres qui cessent d’aller à l’église. Quelques uns vont vers les églises conservatrices.

Les chiffres qu’analyse le rapport de VirtueOnline sont encore plus catégoriques. Y est mesurée « l’assistance moyenne dominicale » (le nombre de fidèles qu’on peut compter un dimanche donné dans les différents services religieux de ce jour dans chaque temple). C’est un chiffre très concret. Eh bien, en 2010 il y avait à peine 683 000 épiscopaliens à se trouver le dimanche dans leurs églises. En 2009 ils étaient 705 000 et en 2007, 727 000.
20 000 fidèles pratiquant réels se perdent donc chaque année (Ndt: même si les chiffres n’ont qu’une valeur de chiffre, l’on peut constater que 20% des épiscopaliens pratiquent en 2009, ce chiffre peut paraître élevé mais démontre aussi une façon de vivre très nord-américaine de vie sociale qui ne se manifeste pas de la même façon en France par exemple). Ce rapport montre, par exemple, qu’il y a sept diocèses avec moins de mille fidèles pratiquants réels et sept autres qui n’arrivent pas à 2000. Il ne semble pas nécessaire d’y maintenir la « curie » et « l’évêque ». Une paroisse sur trois (sur un total de 6 800) n’atteint même pas 40 assistants le dimanche, ce qui fait que cela deviendra insoutenable démographiquement et économiquement et que la paroisse fermera avant les cinq ans, selon le rapport. En outre il y a 2 380 paroisses qui ont entre 40 et 100 paroissiens dominicaux, et qui devront fermés du fait du vieillissement des fidèles : leur âge moyen est de 60 ans. Il y a aussi 1 450 paroisses, avec 100 et 200 paroissiens réellement présent le dimanche, qui pourraient se maintenir s’il y avait une génération jeune de fidèles pour aider, mais elle ne se présente pas. Il y a même 36 cathédrales épiscopaliennes qui n’arrivent même pas à voir deux cents fidèles le dimanche.

Les épiscopaliens essaient de dissimuler leurs chiffres avec des missions à l’étranger. Par exemple, dans la très pauvre Haïti (ndt avec que des paroisses catholiques bien évidemment jusqu’à son indépendance en 1804-. Les premiers missionnaires protestants sont arrivés en 1816. Certaines statistiques actuellement parlent de 40 à 51% d’Haïtiens appartenant aux différentes églises protestantes, néo-protestantes ou anglicanes-épiscopaliennes), ils maintiennent 99 paroisses avec 16 000 fidèles qui probablement ne savent rien des « évêquesses » lesbiennes. Cela signifie qu’en Haïti il y a plus « d’épiscopaliens » que dans 14 « diocèses » des Etats-Unis (plus que ceux du Dakota du Nord, de l’Alaska, de l’Idaho, de l’Utah, du Kansas Occidental, etc…réunis). En Honduras ils maintiennent 140 communautés (11 500 fidèles), 58 en République Dominicaine (3 000 fidèles), 48 à Porto Rico (2400 fidèles) etc… Au total 40 000 hors des Etats-Unis (ndt sans préjuger de la formation des pasteurs épiscopaliens progressistes, lils ne se recrutent pas selon les mêmes conditions que nos séminaristes, ce qui peut expliquer le nombre important de paroisses de créations récentes notamment dans les pays hispanophones américains cités).

L’anglicanisme conservateur se développe

Les personnes de tradition anglicane et de morale conservatrice (ndt est-ce morale dans le cas contraire !) qui en ont assez de la dérive libérale de l’épiscopalianisme ont diverses options. D’une part s’est créée l’Église Anglicane du Nord (ACNA) avec quelques 100 000 fidèles et presque 700 paroisses. Ce sont des conservateurs en morale, pro-vie et pro-famille, de style évangélique (ndt je suppose dans le sens nord-américain et non traditionnel d’Europe du Nord) fatigués du harcèlement auquel les soumettaient depuis 1997 les autorités épiscopaliennes « progressistes ». Une autre option pour les épiscopaliens et les anglicans conservateurs c’est de rejoindre les « ordinariats » catholiques que le Pape a proposé et que sont en train de se former à partir des groupes d’anglo-catholiques (ndt une partie des anglicans qui étaient restés les plus fidèles au catholicisme après la rupture entre le Roi Henri VIII d’Angleterre et Rome), en maintenant une partie de leur liturgie et de leurs habitudes

Les « progressistes » luthériens, presbytériens et unitaristes … même chose.

L’alliance des luthériens libéraux des Etats-Unis (l’ELCA) a permis officiellement l’avortement en 1991. La moitié de son clergé croit que l’avortement doit être légal dans la plupart des cas, 14% pensent qu’il doit être toujours légal et seulement 3% pensent qu’il doit être illégal. Le spécialiste de l’avortement jusqu’à 6 mois de grossesse, un certain George Tiller, assassiné il y quelques deux ans, fréquentait les paroisses de l’ELCA. En 1991, l’ELCA avait 5,2 millions de fidèles, en 2009 il restait 4,5 millions de « baptisés » et parmi eux à peine 2,5 « membres actifs ».
Les Presbytériens (PCUSA), qui en l’an 2000 comptaient 2,5 millions de membres, n’en avaient plus que 2 millions en 2010. De 2006 à 2009 quelques 60 de ses paroisses ont rallié des églises d’autres dénominations, tandis que seulement 5 communautés se sont jointes à la PCUSA attirées par leur dérive libérale. Il y a encore 200 paroisses et communautés conservatrices qui sont en train de réfléchir à la création de leur propre église, depuis que cette année même le synode presbytérien a décidé que « les personnes en relations du même sexe peuvent être candidates à l’ordination ou désignés comme diacres, anciens ou ministres » sans le demander aucun engagement, ni monogamie, ni hétérosexualité ni exclusivité (Ndt: ce n’est pas forcément le vocabulaire qu’on employait il y encore peu de décennies, mais on croit comprendre dont il est question).

L’église la plus libérale des Etats-Unis est l’unitariste (UCC, United Church of Christ), que fréquentait Barak Obama avant son déménagement pour Washington. Selon le rapport « Clergy Voices 2008 », 79% du clergé unitariste pense que l’avortement doit être légal toujours ou presque toujours, 83% sont en faveur de l’adoption d’enfants par des homosexuels vivant en couple et 74% de ces ecclesiastiques se définissent comme « politiquement libéraaux » (aux EU on appelle « libéral » ce qu’en Europe nous appelons « progressistes »à. L’UCC née en 1957 dispose à Dallas d’une « cathédrale » spécialement pour les homosexuels avec quelques 3 500 fidèles. En 2001 les unitaristes étaient 1,3 millions de Nord-Américains, en 2008 ils n’étaient plus que 736 000.

Et en Angleterre c’est la même chose

En Angleterre sur 50 millions d’habitants à peine 13,4 millions se déclarent anglicans (Ndt: ce qui, même avec une dénatalité considérables chez les Anglicans d’origine, est un chiffre particulièrement bas dans un pays où le souverain est aussi chef de cette église). Et seulement un million assiste au service religieux du dimanche. Selon le rapport « Cost of Conscience » de 2002 qui a rencontré 2000 clercs anglicans seulement un tiers croit à la maternité virginale de Marie, près de la moitié ne croit pas en la résurrection du Christ, un tiers ne reconnaît pas la Trinité, et un quart ne croit pas en « Dieu, le Père Tout Puissant » ni en « Dieu Esprit Saint ».


Remarque finale du traducteur :
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Bien évidemment ces chiffres ne sont pas là pour faire du triomphalisme, car nous catholiques avons aussi à bien balayer devant notre porte, même si nous avons été un peu mieux préservés de toutes ces divisions en « églises », grâce au soutien sans relâche des Souverains Pontifes et au corps de l’Église, les prêtres. Cependant ces chiffres donnent à réfléchir - si seulement ils pouvaient aider certains (clercs comme fidèles) à écouter avec toujours plus d’attention ce que dit le Saint Père, et qu'il a si magistralement répété en Allemagne. Et peut-être qu’un préambule doctrinal un peu à la manière de celui qui a été remis à Monseigneur Fellay de la FSSPX, serait bien utile à faire signer à certains clercs catholiques dont les déclarations sont parfois très curieuses..

La Révolution Benoît Le discours caché du Pape en Allemagne