Une vraie fausse interviewe du Pape
L'exercice littéraire à risque de Jean Mercier, dans " la Vie", dans la perspective de la rencontre d'Assise (23/10/2011)
Source: www.lavie.fr/
Le journaliste de La Vie, que j'apprécie souvent par ailleurs (voir "sites amis" ci-contre), a cédé à la tentatation de la vraie fausse interviewe - un genre à la mode, "facile": récemment, une station de radio commerciale a même interviewé Georges Brassens, allant jusqu'à lui demander son avis sur les primaires socialistes, et pour qui il voterait aux prochaines éléctions!!!
Voici la présentation:
Oui mais... les réponses ne correspondent pas nécessairement aux questions (à ces mêmes questions, le Saint-Père aurait probablement apporté d'autres réponses..) et chacun sait que sortir des propos de leur contexte est la meilleure façon d'ouvrir la voie aux interprétations les plus délirantes.
Notre ère hypertechnologique permet tous les trucages d'images et de son, les gens sont de plus en plus fragiles, par manque de culture, alors, pourquoi rajouter la confusion à la confusion? Avec le risque d'édulcorer les propos du Pape, voire même de lui faire dire toute autre chose que ce qui était son intention.
Par ailleurs, je ne doute pas des bonnes intentions de Jean Mercier .
Pour preuve le dernier échange imaginaire:
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- Quel appel souhaitez vous lancer aux lecteurs de La Vie ?
- Soyez des ponts de dialogue et de coopération constructive pour l’édification d’une culture de paix qui doit remplacer l’impasse actuelle des peurs et des agressions. Soyez des pierres vivantes de vos églises, faisant d’elles des ateliers de dialogue, de tolérance et d’espérance, en même temps que des havres de solidarité et de charité concrètes. (13 mai 2009, Bethléem).
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Ajout:
Terminant la rédaction de ce petit texte, je tombe sur ce commentaire à l'article de Jean Mercier, qui dit bien mieux que moi les réserves que peut imposer l'artifice de la vraie fausse interviewe.
Je me permets de le citer, car il en vaut la peine:
Benoît XVI ou François Hollande ?
21/10/2011
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Benoît XVI n'accorde pas d'entretien aux journalistes mais il écrit beaucoup, mieux vaudrait donc le lire et le citer plutôt que de se livrer à un genre littéraire bien connu mais un peu difficile et souvent périlleux. Ce procédé est toujours factice car il s'agit à travers un personnage de livrer nos propres réflexions et pensées. Je vais donc relire avec plus d'attention les questions-réponses mais je n'ai pu m'empêcher d'écrire car j'ai cru qu'il s'agissait d'un entretien avec François Hollande...
Certes notre pape est un homme doux mais son écriture est toujours, elle, très précise et ferme, classique. Pourquoi alors prendre ce ton doucereux et mielleux dans les réponses ? cela me force après ce premier jet à relire vos réponses car à vrai dire quelle bouillie !! les vrais dialogues sont constructifs et argumentés et vont au fond des choses, donc demandent une pensée ferme (celle de Benoît XVI), là nous avons des réponses genre "marcher sur les oeufs".
(...) Je ne vois dans la rencontre d'Assise ni le mal absolu qui provoque des réactions hytériques chez certains, ni les discours "illuminés" et béats d'autres. Je n'y vois ni acte prophétique, ni dialogue de fond, il s'agit (je vais choquer) d'une rencontre de courtoisie, ce qui dans un monde de brutes est déjà un événement...
