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Porta Fidei

La porte de la foi

Le portail de l'abbatiale Saint-Pierre de Beaulieu-sur-Dordogne (photo Yves Daoudal)

Mon ami Yves Daoudal, sur son bulletin "Daoudal hebdo" donne une belle lecture théologique du Motu proprio "Porta Fidei" (26/10/2011)

-> Lire aussi: Benoît XVI et la porte de la foi

     



Une rencontre a eu lieu au Vatican les 15 et 16 octobre, organisée par le Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle évangélisation. Dans l'homélie de la messe de clôture, le pape Benoît XVI a annoncé qu'il allait convoquer une « Année de la foi » (cf. 2012, année de la foi). Il l'a répété peu après, au peuple venu dire avec lui l'Angélus, annonçant pour les jours suivants la publication d'une lettre apostolique exposant « les motivations, les finalités et les lignes directrices », de cette Année de la foi, qui commencera le 11 octobre 2012, 50e anniversaire de l'ouverture du concile Vatican 11, et se terminera le 24 novembre 2013, solennité du Christ Roi de l'univers dans le nouveau calendrier.
La lettre apostolique a été publiée dès le lendemain. Elle est intitulée Porta fidei, parce qu'elle commence par ces mots, la porte de la foi, qui renvoient à la fin du chapitre 14 des Actes des Apôtres. II n'est pas inutile de s'y référer. Car le texte sacré dit que Paul et Barnabé, revenant à Antioche, « assemblèrent l'Eglise, et racontèrent les grandes choses que Dieu avait faites avec eux, et comment ils avaient ouvert aux gentils la porte de la foi. »
La lettre apostolique s'adresse aux catholiques. Mais l'on voit que le thème de l'évangélisation des non-chrétiens demeure sous-jacent, et la citation des Actes des apôtres fait penser à une autre initiative de Benoît XVI, le « parvis des gentils », qui n'est pas sans rapport avec le fait que le pape ait invité des non-croyants à son pèlerinage d'Assise.

Le premier paragraphe de cette lettre est d'une beauté exceptionnelle:
c'est, présenté de ce point de vue original de la porte de la foi, un résumé du kérygme digne d'un saint Léon le Grand, par sa précision, sa densité, sa concision:

* * *

La porte de la foi qui introduit à la vie de communion avec Dieu et permet l'entrée dans son Église est toujours ouverte pour nous. Il est possible de franchir ce seuil quand la Parole de Dieu est annoncée et que le cœur se laisse modeler par la grâce qui transforme. Traverser cette porte implique de s'engager sur ce chemin qui dure toute la vie. Il commence par le baptême, par lequel nous pouvons appeler Dieu du nom de Père, et s'achève par le passage de la mort à la vie éternelle, fruit de la résurrection du Seigneur Jésus qui, par le don de l'Esprit Saint, a voulu associer à sa gloire elle-même tous ceux qui croient en lui.
Professer la foi dans la Trinité - Père, Fils et Saint-Esprit - équivaut à croire en un seul Dieu qui est Amour: le Père, qui dans la plénitude des temps a envoyé son Fils pour notre salut; Jésus-Christ, qui dans le mystère de sa mort et de sa résurrection a racheté le monde; le Saint-Esprit, qui conduit l'Église à travers les siècles dans l'attente du retour glorieux du Seigneur.

* * *

Parmi les autres éléments remarquables de ce texte, il y a cette litanie des paragraphes qui commencent ainsi: « Par la foi... ».
Curieusement, alors que le texte est bourré de références à la Sainte Ecriture, il n'y a pas ici de référence au chapitre 11 de l'épître aux Hébreux, qui a pourtant manifestement inspiré le Pape.
Un grand nombre de versets de ce chapitre de l'épître aux Hébreux commence par « Par la foi... ». Ce texte a une importance particulière dans la liturgie byzantine: c'est (en partie) l'épître du premier dimanche de carême. Parce que ce dimanche on célébrait originellement les « saints prophètes », Moïse, Aaron et Samuel. Puis il devint le dimanche célébrant les icônes, après l'hérésie iconoclaste, et le « dimanche de l'orthodoxie », contre toutes les hérésies. Autrement dit le dimanche de la vraie foi...
Le chapitre 11 de l'épître aux Hébreux célèbre tout ce que les saints de l'Ancien Testament ont fait « par la foi ». Or il s'agit bien de la foi au Christ: au Christ qui allait venir. La liturgie byzantine en garde surtout la fin, qui évoque le martyre de tant de ces saints, d'une façon qui évoque bien davantage pour nous les martyrs chrétiens. Et c'est donc tout naturellement que Benoît XVI reprend le procédé pour l'appliquer aux saints du christianisme, de façon chronologique, comme le fait l'épître: « Il sera décisif au cours de cette Année de parcourir de nouveau l'histoire de notre foi », dit-il au début de ce passage.
Cette fois on ne commence donc pas par Abel, Hénoch, Noé, et Abraham, mais par Marie, les apôtres, les disciples. Au centre sont également les martyrs. Et l'on en vient à notre époque: « Par la foi, nous vivons nous aussi: par la reconnaissance vivante du Seigneur Jésus, présent dans notre existence et dans l'histoire. »
Ainsi, en cette année, « nous tiendrons le regard fixé sur Jésus Christ "à l'origine et au terme de la foi" », comme le dit également l'épître aux Hébreux.

Bons et méchants indignés, vraiment? Le Pape peut-il sauver le monde...