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Une nécessaire mise au point du Card. Turkson

Il a été interrogé par le journaliste français AM Izoard, sur Vatican Insider, à propos de la note polémique du Conseil Pontifical Justice et Paix où était proposée la création d'une autorité publique mondiale.(12/11/2011)

-> Voir ici: Le document de "Justice et Paix" retoqué

Le cardinal justifie son texte et défend ses convictions, comme il en a évidemment le droit. Mais il dit aussi très clairement que les notes émanant de son dicastère ne constituent ni un dogme, ni la foi, ni la voix du Pape. C'est justement ce dernier point qui crééait l'ambiguïté, et qui avait suscité les polémiques. J'avais même lu ici:
Ça s'appelle un document du magistère de l'Eglise catholique, et ça oblige en conscience. Si l'on est catholique.
Eh bien... pas forcément.
C'est donc une très bonne chose d'avoir levé la confusion. Tout au plus suis-je très dubitative sur l'hypothèse formulée que la note aurait déclenché la colère du Saint-Père. Pour la simple raison que cela ne correspond pas à son tempérament... et qu'il a sans doute des choses plus importantes à faire que d'éplucher pour les censurer tous les documents qui sortent des dicastères vaticans.

Aricle original en italien: vaticaninsider.lastampa.it/
Ma traduction:

«La note sur l'autorité publique mondiale? C'était un devoir de la publier »

Le Cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix: «Le texte n'est pas un dogme: on ne nous pardonne pas d'avoir remis en question le capitalisme libéral»
Antoine-Marie Izoard
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Si la note publiée fin Octobre par le Conseil pontifical Justice et Paix pour proposer la création d'une autorité publique mondiale afin de remédier à la crise financière actuelle a reçu accueil tiède au sein de la Curie romaine, le cardinal Peter Turkson estime que son dicastère n'a fait que son devoir. Le cardinal ghanéen se demande s'il n'a pas été critiqué pour avoir remis en cause le capitalisme libéral .

Le 24 Octobre, le Conseil pontifical Justice et Paix a présenté à la presse une note sur la «réforme du système financier international dans la perspective d'une autorité publique de compétence universelle». Selon diverses sources, ce document aurait déclenché la colère du secrétaire d'État et du Pape lui-même, qui considèrent tous les deux que le dicastère du cardinal Turkson n'a pas été chargé de réaliser cette analyse, présenté à la presse à la veille du sommet du G20 à Cannes. Le vaticaniste italien Sandro Magister affirme en particulier que ce document a «déconcerté de nombreuses personnes, au Vatican et ailleurs», «qu'il est en contradiction flagrante avec l'encyclique Caritas in veritate de Benoît XVI» et que désormais, aucun texte écrit ne sera publié «sans contrôle préalable et approbation du Secrétariat d'Etat».

«Pour une note comme celle-la, et nous en publions depuis longtemps, sur l'environnement, le racisme, etc ... personne ne nous a jamais demandé si nous avions reçu l'approbation du Vatican», se défend le cardinal Turkson.

Le haut prélat se demande si en réalité, on ne lui reproche pas d'avoir «remis en cause le capitalisme libéral». Quand on lui a demandé s'il avait rejoint les «indignados» qui manifestent contre la crise financière dans le monde, le cardinal Turkson a répondu: «Je ne suis pas decendu dans la rue, nous faisons seulement notre travail: nous avons le droit de diffuser la doctrine sociale de l'Eglise et de promouvoir des études de ce genre».

«Le Saint-Père, quand il a écrit des livres de théologie sur Jésus, ne signe pas en tant que pape, mais en tant que Joseph Ratzinger. Il effectue un travail de théologien qui peut être contesté par d'autres théologiens », explique le président du Conseil pontifical Justice et Paix. «De la même manière - poursuit-il - tout ce qui provient du dicastère, n'est pas un dogme ou de la foi , nous avons publié ce document pour ouvrir un débat à la veille du sommet du G20 à Cannes, et pour faire face à la crise que nous traversons depuis longtemps».

Interrogé sur les réactions à la note, le cardinal Turkson affirme: «Il ya ceux qui nous applaudissent et nous disent: "Maintenant, je suis fier d'appartenir à l'Église catholique", il y a aussi ceux qui sont moins contents. Et puis il y a ceux qui disent que nous avons trahi les enseignements du Pape Benoît XVI, puisque lui n'a jamais parlé d'une autorité politique». «Mais il faut lire le document du pape», observe le cardinal Turkson, ouvrant l'encyclique Caritas in veritate dans laquelle le pape dit qu'il est «urgent d'établir une véritable Autorité politique mondiale» (ndt: voir ici Le Pape peut-il sauver le monde... ).

« Si, à cause des réactions à ce document, le Secrétaire d'Etat décidait que notre analyse doit être révisée, ce ne serait pas un problème pour moi », assure encore le Cardinal Turkson qui affirme être au Vatican «pour servir le Pape» et aussi n'avoir à ce jour «reçu aucune communication de ce type»

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