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Africae munus: vivre ensemble

On pourrait penser de l'exhortation apostolique confiée par le Saint-Père à l'Afrique que c'est un ennuyeux catalogue de règles, mais en la lisant par fractions, on découvre qu'elle a une portée qui dépasse largement l'Afrique. Comme ce long chapitre consacré au "Vivre ensemble", qui contient clairement un message qui nous concerne tous (20/11/21011)

-> Texte complet: Site du Vatican.

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VIVRE ENSEMBLE
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A. LA FAMILLE


42. La famille est le « sanctuaire de la vie » et une cellule vitale de la société et de l’Église. C’est en elle que « se modèle de manière primordiale le visage d’un peuple ; c’est là que ses membres reçoivent les acquis fondamentaux ; ils apprennent à aimer en étant aimés gratuitement ; ils apprennent le respect de toute autre personne en étant respectés ; ils apprennent à connaître le visage de Dieu en en recevant la première révélation d’un père et d’une mère pleins d’attentions. Chaque fois que ces expériences fondatrices font défaut, c’est l’ensemble de la société qui souffre violence et qui engendre à son tour de multiples violences ».

43. La famille est bien le lieu propice pour l’apprentissage et la pratique de la culture du pardon, de la paix et de la réconciliation. « Dans une saine vie familiale, on fait l’expérience de certaines composantes fondamentales de la paix : la justice et l’amour entre frères et sœurs, la fonction d’autorité manifestée par les parents, le service affectueux envers les membres les plus faibles parce que petits, malades ou âgés, l’aide mutuelle devant les nécessités de la vie, la disponibilité à accueillir l’autre et, si nécessaire, à lui pardonner. C’est pourquoi, la famille est la première et irremplaçable éducatrice à la paix ».
En raison de son importance capitale et des menaces qui pèsent sur cette institution – la distorsion de la notion de mariage et de famille elle-même, la dévaluation de la maternité et la banalisation de l’avortement, la facilitation du divorce et le relativisme d’une « nouvelle éthique » – la famille a besoin d’être protégée et défendue, pour qu’elle rende à la société le service qu’elle attend d’elle, c’est-à-dire lui donner des hommes et des femmes capables d’édifier un tissu social de paix et d’harmonie.

44. J’encourage donc vivement les familles à puiser inspiration et force dans le Sacrement de l’Eucharistie, afin de vivre la nouveauté radicale apportée par le Christ au cœur des conditions communes de l’existence, amenant chacun à être un témoin rayonnant dans son milieu de travail et dans la société tout entière. « L’amour entre l’homme et la femme, l’accueil de la vie, la tâche éducative, se révèlent être des lieux privilégiés où l’Eucharistie peut manifester sa capacité de transformer et de porter l’existence à sa plénitude de sens ». Il apparaît clairement que participer à l’Eucharistie dominicale est requis par la conscience chrétienne et en même temps forme celle-ci.

45. Par ailleurs, donner en famille toute sa place à la prière, personnelle et communautaire, signifie respecter un principe essentiel de la vision chrétienne de la vie : le primat de la grâce. La prière nous rappelle constamment le primat du Christ, et, en lien avec lui, le primat de la vie intérieure et de la sainteté. Le dialogue avec Dieu ouvre le cœur au flot de la grâce et permet à la Parole du Christ de passer à travers nous avec toute sa force ! Pour cela, l’écoute assidue et la lecture attentive de l’Écriture Sainte au sein des familles sont nécessaires.

46. De plus « la mission éducative de la famille chrétienne [est] un vrai ministère, grâce auquel l’Évangile est transmis et diffusé, à tel point que la vie familiale dans son ensemble devient chemin de foi et en quelque sorte initiation chrétienne ou école de vie à la suite du Christ. Dans la famille, consciente d’un tel don, comme l’a écrit Paul VI, “tous les membres de la famille évangélisent et sont évangélisés”. En vertu de ce ministère d’éducation, les parents, à travers leur témoignage de vie, sont les premiers hérauts de l’Évangile auprès de leurs enfants. […]Ils deviennent pleinement parents en ce sens qu’ils engendrent non seulement à la vie selon la chair mais aussi à celle qui, à travers la renaissance dans l’Esprit, jaillit de la Croix et de la Résurrection du Christ ».

B. LES PERSONNES ÂGÉES


47. En Afrique, les personnes âgées sont entourées d’une vénération particulière. Elles ne sont pas bannies des familles ou marginalisées comme dans d’autres cultures. Au contraire, elles sont estimées et parfaitement intégrées dans leur famille dont elles constituent le sommet. Cette belle réalité africaine devrait inspirer les sociétés occidentales afin qu’elles accueillent la vieillesse avec plus de dignité. La Sainte Écriture parle des personnes âgées avec fréquence. « La couronne des vieillards, c’est une riche expérience, leur fierté, c’est la crainte de Dieu » (Eccl. 25, 6). La vieillesse, malgré la fragilité qui semble la caractériser, est un don qu’il convient de vivre quotidiennement dans la disponibilité sereine envers Dieu et le prochain. C’est aussi le temps de la sagesse, car le temps vécu a appris la grandeur et la précarité de la vie. Et, en homme de foi, le vieillard Siméon proclame avec enthousiasme et sagesse non pas un adieu angoissé à la vie, mais une action de grâce au Sauveur du monde (cf. Lc 2, 25-32).

48. C’est à cause de cette sagesse, parfois chèrement acquise, que les personnes âgées peuvent agir sur la famille de diverses manières. Leur expérience les conduit naturellement non seulement à combler le fossé intergénérationnel, mais encore à affirmer la nécessité de l’interdépendance humaine.
Elles sont un trésor pour toutes les composantes de la famille, surtout pour les jeunes couples et les enfants qui trouvent chez elles compréhension et amour. N’ayant pas uniquement transmis la vie, elles contribuent par leur comportement à consolider leur famille (cf. Tt 2, 2-5) et, par leur prière et leur vie de foi, à enrichir spirituellement tous les membres de leur famille et la communauté.

49. Très souvent encore en Afrique, la stabilité et l’ordre social sont confiés à un conseil d’anciens ou à des Chefs traditionnels. Les personnes âgées peuvent contribuer par ce biais de manière efficace à l’édification d’une société plus juste qui va de l’avant, non pas grâce à des expériences, parfois hasardeuses, mais graduellement et avec un équilibre prudent. Les personnes âgées pourront ainsi participer à la réconciliation des personnes et des communautés par leur sagesse et leur expérience.

50. L’Église regarde les personnes âgées avec grande estime. Avec le bienheureux Jean-Paul II, je désire vous redire : « L’Église a besoin de vous, mais la société civile a besoin de vous, elle aussi ! […] Sachez employer généreusement le temps dont vous disposez et les talents que Dieu vous a accordés […] Contribuez à annoncer l’Évangile […] Consacrez du temps et de l’énergie à la
prière […] ».

C. LES HOMMES


51. Dans la famille, les hommes ont une mission particulière à remplir. De par leur rôle d’époux et de père, ils exercent la noble responsabilité de donner à la société les valeurs dont elle a besoin à travers la relation conjugale et l’éducation des enfants.

52. Avec les Pères du Synode, j’encourage les hommes catholiques à contribuer vraiment dans leur famille à l’éducation humaine et chrétienne des enfants, à l’accueil et à la protection de la vie dès le moment de sa conception. Je les invite à instaurer un style chrétien de vie, enraciné et fondé dans l’amour (cf. Ep 3, 17). Avec saint Paul, je leur redis : « Aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Église ; il s’est livré pour elle […] ; les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Aimer sa femme, c’est s’aimer soi-même. Car nul n’a jamais haï sa propre chair […] on en prend soin. C’est justement ce que le Christ fait pour l’Église » (Ep 5, 25-29). N’ayez pas peur de rendre visible et tangible qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (cf. Jn 15, 13), c’est-à-dire en premier lieu sa femme et ses enfants. Cultivez une joie sereine dans votre foyer ! Le mariage est un « don du Seigneur », disait saint Fulgence de Ruspe. Votre témoignage rendu à la dignité inviolable de chaque personne humaine sera un antidote efficace pour lutter contre des pratiques traditionnelles qui sont contraires à l’Évangile et qui oppriment particulièrement les femmes.

53. En manifestant et en vivant sur terre la paternité même de Dieu (cf. Ep 3, 15), vous êtes appelés à garantir le développement personnel de tous les membres de la famille, berceau et moyen le plus efficace pour humaniser la société, lieu de rencontre de plusieurs générations. Par la dynamique créatrice de la Parole de Dieu même, que grandisse votre sens des responsabilités, jusqu’à vous engager concrètement dans l’Église ! Celle-ci a besoin de témoins convaincus et efficaces de la foi qui promeuvent la réconciliation, la justice et la paix et apportent leur contribution enthousiaste et courageuse à la transformation du milieu de vie et de la société dans son ensemble. Vous êtes ces témoins par votre travail qui permet d’assurer habituellement votre subsistance et celle de votre famille. Bien plus, par l’hommage de ce travail à Dieu, vous êtes associés à l’œuvre rédemptrice de Jésus-Christ qui a donné au travail une dignité éminente en œuvrant de ses propres mains à Nazareth.

54. La qualité et le rayonnement de votre vie chrétienne dépendent d’une vie de prière profonde, nourrie de la Parole de Dieu et des Sacrements. Soyez donc vigilants à maintenir vivante cette dimension essentielle de votre engagement chrétien ; votre témoignage de foi dans les tâches quotidiennes, votre participation aux mouvements ecclésiaux y trouvent la source de leur dynamisme ! Ce faisant, vous devenez aussi des modèles que les jeunes gens voudront imiter, et vous pouvez ainsi les aider à entrer dans une vie adulte responsable. N’ayez pas peur de leur parler de Dieu et de les introduire, par votre exemple, à la vie de foi et à l’engagement dans les activités sociales ou caritatives, les amenant à découvrir en vérité qu’ils sont créés à l’image et à la ressemblance de Dieu : « Les signes de cette image divine en l’homme peuvent être reconnus, non dans la forme du corps qui se corrompt, mais dans la prudence de l’intelligence, dans la justice, la modération, le courage, la sagesse, l’instruction ».

D. LES FEMMES


55. Les femmes en Afrique apportent une grande contribution à la famille, à la société et à l’Église avec leurs nombreux talents et leurs dons irremplaçables. Comme le disait Jean-Paul II : « La femme est celle en qui l’ordre de l’amour dans le monde créé des personnes trouve le lieu de son premier enracinement ». L’Église et la société ont besoin que les femmes aient toute leur place dans le monde « afin que l’être humain puisse y vivre sans se déshumaniser complètement ».

56. S’il est indéniable que des progrès ont été accomplis pour favoriser l’épanouissement et l’éducation de la femme dans certains pays africains, il reste cependant que, dans l’ensemble, sa dignité, ses droits ainsi que son apport essentiel à la famille et à la société ne sont pas pleinement reconnus ni appréciés. Ainsi la promotion des jeunes filles et des femmes est-elle souvent moins favorisée que celle des garçons et des hommes. Trop nombreuses sont encore les pratiques qui humilient les femmes, les avilissent au nom de la tradition ancestrale. Avec les Pères synodaux, j’invite instamment les disciples du Christ à combattre tous les actes de violence contre les femmes, à les dénoncer et à les condamner. Dans ce contexte, il conviendrait que les comportements à l’intérieur même de l’Église soient un modèle pour l’ensemble de la société.

57. Lorsque je me suis rendu en terre africaine, j’ai rappelé fortement qu’il « faut reconnaître, affirmer et défendre l’égale dignité de l’homme et de la femme : tous les deux sont des personnes, à la différence de tout autre être vivant dans le monde autour d’eux ». L’évolution des mentalités en ce domaine est hélas trop lente. L’Église se doit de contribuer à cette reconnaissance et à cette libération de la femme en suivant l’exemple donné par le Christ qui la valorisait (cf. Mt 15, 21-28 ; Lc 7, 36-50 ; 8, 1-3 ; 10, 38-42 ; Jn 4, 7-42). Créer pour elle un espace de prise de parole et d’expression de ses talents par des initiatives qui affermissent sa valeur, son estime de soi et sa spécificité, lui permettrait alors d’occuper dans la société une place égale à celle de l’homme – sans confusion ni nivellement de la spécificité de chacun –, car ils sont tous les deux « image » du Créateur (cf. Gn 1, 27). Puissent les Évêques encourager et promouvoir la formation des femmes pour qu’elles assument « leur propre part de responsabilité et de participation dans la vie communautaire de la société et […] de l’Église ». Elles contribueront ainsi à l’humanisation de la société.

58. Vous, les femmes catholiques, vous vous inscrivez dans la tradition évangélique des femmes qui assistaient Jésus et les apôtres (cf. Lc 8, 3) ! Vous êtes pour les Églises locales comme leur « colonne vertébrale », car votre nombre, votre présence active et vos organisations sont d’un grand soutien pour l’apostolat de l’Église. Quand la paix est menacée et la justice bafouée, quand la pauvreté est grandissante, vous êtes debout pour défendre la dignité humaine, la famille et les valeurs de la religion. Puisse l’Esprit Saint susciter sans cesse dans l’Église des femmes saintes et courageuses qui apportent leur précieuse contribution spirituelle à la croissance de nos communautés !

59. Chères filles de l’Église, mettez-vous constamment à l’école du Christ comme Marie de Béthanie pour savoir reconnaître sa Parole (cf. Lc 10, 39). Formez-vous au catéchisme et à la Doctrine sociale de l’Église pour vous doter des principes qui vous aideront à agir en véritables disciples. Ainsi vous pourrez vous engager avec discernement dans les différents projets relatifs aux femmes. Continuez de défendre la vie car Dieu vous a constituées réceptacles de la vie. L’Église sera toujours votre soutien. Aidez par vos conseils et votre exemple les jeunes filles afin qu’elles abordent sereinement la vie adulte. Soutenez-vous mutuellement ! Vénérez les plus âgées d’entre vous. L’Église compte sur vous pour créer une « écologie humaine » par l’amour et la tendresse, l’accueil et la délicatesse, et enfin la miséricorde, valeurs que vous savez inculquer aux enfants et dont le monde a tant besoin. Ainsi, par la richesse de vos dons proprement féminins, vous favoriserez la réconciliation des hommes et des communautés.

E. LES JEUNES


60. Les jeunes constituent en Afrique la majorité de la population. Cette jeunesse est un don et un trésor de Dieu dont toute l’Église est reconnaissante au Maître de la vie. Il faut aimer cette jeunesse, l’estimer et la respecter. Elle « aspire profondément, malgré de possibles ambiguïtés, aux valeurs authentiques qui ont dans le Christ leur plénitude. Le Christ n’est-il pas le secret de la vraie liberté et de la joie profonde du cœur ? Le Christ n’est-il pas l’ami suprême et en même temps l’éducateur de toute amitié authentique ? Si le Christ est présenté aux jeunes avec son vrai visage, ils le voient comme une réponse convaincante et ils sont capables de recevoir son message, même s’il est exigeant et marqué par la Croix ».

61. En pensant aux jeunes, j’avais écrit dans l’Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini : « C’est durant la période de la jeunesse qu’émergent de façon irrépressible et sincère les questions sur le sens de la vie personnelle et sur l’orientation à donner à sa propre existence. Seul Dieu sait apporter une véritable réponse à ces questions. Cette attention au monde des jeunes implique le courage d’une annonce claire ; nous devons aider les jeunes à acquérir l’intimité et la familiarité avec les Saintes Écritures, pour qu’elle soit comme une boussole qui leur indique la route à suivre. C’est pourquoi ils ont besoin de témoins et de maîtres, qui marchent avec eux et qui les forment à aimer et à communiquer à leur tour l’Évangile surtout aux jeunes de leur âge, devenant ainsi eux-mêmes des annonciateurs authentiques et crédibles ».

62. Dans sa Règle, saint Benoît demande à l’abbé du monastère, d’écouter les plus jeunes, en disant : « Souvent le Seigneur inspire à un plus jeune un avis meilleur ». N’omettons donc pas d’impliquer directement la jeunesse dans la vie de la société et de l’Église, afin qu’elle ne s’abandonne pas à des sentiments de frustration et de rejet devant l’impossibilité de prendre en mains son avenir, particulièrement dans les situations où la jeunesse est rendue vulnérable par le manque de formation, le chômage, l’exploitation politique et toutes sortes d’addictions … .

63. Chers jeunes, des sollicitations de toutes sortes : idéologies, sectes, argent, drogue, sexe facile, violences…, peuvent vous tenter. Soyez vigilants : ceux qui vous font ces propositions veulent détruire votre futur ! En dépit des difficultés, ne vous laissez pas décourager et ne renoncez pas à vos idéaux, à votre application et à votre assiduité dans la formation humaine, intellectuelle et spirituelle ! Pour acquérir le discernement, la force nécessaire et la liberté de résister à ces pressions, je vous encourage à mettre Jésus-Christ au centre de toute votre vie par la prière, mais aussi par l’étude des Saintes Écritures, la pratique des Sacrements, la formation à la Doctrine sociale de l’Église, ainsi que par votre participation active et enthousiaste aux rassemblements et aux mouvements ecclésiaux. Cultivez en vous l’aspiration vers la fraternité, la justice et la paix. L’avenir est entre les mains de ceux qui savent trouver de fortes raisons de vivre et d’espérer. Si vous le voulez, l’avenir est entre vos mains, car les dons que le Seigneur a déposés en chacun de vous, façonnés par la rencontre avec le Christ, peuvent apporter une espérance authentique au monde !

64. Quand il s’agit de vous orienter dans votre choix de vie, quand la question d’une consécration totale se pose à vous – par le sacerdoce ministériel ou la vie consacrée –, appuyez-vous sur le Christ, prenez-le pour modèle, écoutez sa Parole en la méditant régulièrement. Durant l’homélie de la messe inaugurale de mon pontificat, je vous ai exhortés par ces paroles qu’il me semble bon de vous redire car elles sont toujours actuelles : « Celui qui fait entrer le Christ dans sa vie, ne perd rien, rien – absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande. Non ! Dans cette amitié seulement s’ouvrent largement les portes de la vie. Dans cette amitié seulement, se libèrent réellement les grandes potentialités de la condition humaine. […] Chers jeunes : n’ayez pas peur du Christ ! Il n’enlève rien, et il donne tout. Celui qui se donne à lui, reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ – et vous trouverez la vraie vie ».

F. LES ENFANTS


65. Tout comme la jeunesse, les enfants sont un don de Dieu à l’humanité, ils doivent donc être l’objet d’un soin particulier de la part de leurs familles, de l’Église, de la société et des gouvernements car ils sont une source d’espérance et de renouvellement dans la vie. Dieu leur est particulièrement proche, et leur vie est précieuse à ses yeux, même lorsque les circonstances semblent contraires ou impossibles (cf. Gn 17, 17-18 ; 18, 12 ; Mt 18, 10).

66. En effet, « en ce qui concerne le droit à la vie, tout être humain innocent est absolument égal à tous les autres. Cette égalité est la base de tous les rapports sociaux authentiques qui, pour être vraiment tels, ne peuvent qu’être fondés sur la vérité et sur la justice, reconnaissant et défendant chaque enfant, chaque homme et chaque femme, comme une personne et non comme une chose dont on peut disposer ».

67. Comment alors ne pas déplorer et dénoncer avec force les traitements intolérables infligés en Afrique à tant d’enfants ? L’Église est Mère et ne saurait les abandonner, quels qu’ils soient. Il nous revient de projeter sur eux la lumière du Christ en leur offrant son amour afin qu’ils s’entendent dire : « Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime » (Is 43, 4). Dieu veut le bonheur et le sourire de tout enfant et sa faveur est avec lui « car c’est à leurs pareils qu’appartient le Royaume de Dieu » (Mc 10, 14).

68. Le Christ Jésus a toujours manifesté sa préférence envers les plus petits (cf. Mc 10, 13-16). L’Évangile lui-même est traversé en profondeur par la vérité sur l’enfant. Que veut dire en effet : « Si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le Royaume des cieux » (Mt 18, 3) ? Jésus ne fait-il pas de l’enfant un modèle, même pour les adultes ? Chez l’enfant, il y a quelque chose qui ne doit jamais faire défaut à celui qui veut entrer dans le Royaume des cieux. Le ciel est promis à tous ceux qui sont simples comme les enfants, à tous ceux qui, comme eux, sont remplis d’un esprit d’abandon dans la confiance, purs et riches de bonté. Eux seuls peuvent trouver en Dieu un Père et devenir, grâce à Jésus, des fils de Dieu. Fils et filles de nos parents, Dieu veut que nous soyons tous ses fils adoptifs par grâce !

Nous avons besoin de rêver Paix et justice en Afrique