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Elections espagnoles: Ce que Rajoy devra(it) faire

Sur le site Religion en Libertad, une vingtaine de personnalités catholiques de la vie civile, réclament au gouvernement une urgente régénération. Il n'y a pas que l'économie! Traduction de Carlota (23 novembre)

C'est très long, mais très enrichissant, et on découvre au fil des réactions un véritable vade-mecum à l'usage d'hommes politiques de chez nous qui chercheraient, à 6 mois des présidentielles, des idées pour un authentique programme de redressement, qui ne réduirait pas à courir après le triple "A" des agences de notation, et qui surtout aurait la force de résister au sirènes des médias autour des "avancées" (en fait régressions vers la barbarie) sociétales.
Ce qu'on retrouve systématiquement, c’est la demande de repecter la vie, d’encourager la famille et d’abolir la loi sur l’avortement, et plus généralement toutes les lois d'inpiration libertaire imaginées par le gouvernement Zapatero. Mais par dessus tout, l' « indispensable régénération morale » . Car tout ce que l’on entreprendra ne servira à rien « si on n’affronte pas les causes au lieu des conséquences », et si on ne s’oppose pas au processus « de profonde détérioration des valeurs morales de la société »…espagnole.
Tout cela est évidemment transposable tel quel chez nous.

Carlota:

Diverses personnalités demandent au nouveau Gouvernement une urgente régénération ; mais pas seulement dans le domaine économique (original ici http://www.religionenlibertad.com/).

Après la débâcle socialiste et le triomphe irrésistible du Parti Populaire aux élections de dimanche dernier en Espagne, Religión en Libertad (ReL) a voulu solliciter l’avis de personnalités en vue de la société civile sur les actions auxquelles doit s’attaquer le nouveau Gouvernement de Mariano Rajoy pour une régénération morale ainsi que des valeurs en Espagne. Les réponses sont révélatrices.

I. Une société gravement malade
Miguel Ángel Velasco Puente, prestigieux journaliste et directeur de l’hebdomadaire Alfa y Omega, qui est inséré tous les jeudis dans le journal ABC , répond en ces termes: « Tout ce que fera le nouveau Gouvernement sur le terrain économique, me paraît excellent, mais cela ne servira à rien, et plus ou moins tôt ou tard nous en reviendrons aux errements antérieurs, si on n’affronte pas les causes au lieu des conséquences. La société espagnole est gravement malade, et ce qui est pire c’est que certains ne paraissent pas vouloir la guérir. Le pain de l’esprit, de la culture, de l’éducation, est plus déterminant et indispensable que le pain que nous mangeons. Les principaux défis pour le peuple espagnol sont à mon avis dans trois domaines décisifs : la famille (et par conséquent la vie), l’éducation et les moyens de communication. Et envoyer définitivement aux oubliettes de l’histoire les ressentiments zapatéristes, et fomenter, impulser, reconstruire l’unité de l’Espagne (ndt référence sans doute à la politique suicidaire de division entre les Espagnols et de partition de l’Espagne dans un nationalisme exacerbé de certaines provinces qui ne peut qu’affaiblir le pays, et même pas profiter sur le court et moyen terme aux légitimes spécificités régionales). Cela n’est ni de gauche ni de droite mais d’au dessus »

II. Cinq actions concrètes
Ignacio Arsuaga, fondateur et président de Hazteoir.org, la plateforme civique la plus active ces dernières années (ndt dans le domaine de la défense de la vie et de la liberté des parents en matière d’éducation, contre tous les enseignements du primaire et du secondaire pour la mise en place d’une ingénierie sociale) considère que Rajoy devrait mener à terme cinq actions fondamentales :
1.- "Abolir la loi sur l’avortement et approuver une loi de reconnaissance du statut juridique de l’embryon et du soutien à la maternité ».
2.- “Rétablir le mariage stable comme unité de base de la société, garantie du progrès”.
3.- «En finir avec « l’Éducation pour la Citoyenneté » (ndt matière scolaire style éducation « civique » avec les nouveaux droits) et garantir la liberté des parents pour éduquer leurs enfants conformément à leur conscience »
4.- « Réformer l’IRPF (ndt l’impôt sur le revenu des personnes physiques) pour augmenter le minimum familial et les exemptions par enfant à charge et établir un critère de revenu par tête pour accéder aux bénéfices et aides de l’administration.
5.- « Créer un Ministère de la Famille » (ndt enfin un vrai !)

III. Renforcer une société du devoir
L’écrivain et journalsite Juan Manuel de Prada, directeur du programme de télévision Lágrimas en la Lluvia d’Intereconomía TV, de même qu’éditorialiste pour les journaux ABC, XL Semanal ou la revue Misión, considère que “tout effort de régénération doit commencer par une restauration des vertus privées et publiques, en commençant par la vertu de la justice, qui consiste à donner à chacun ce qui est à lui, ce qui par nature lui correspond. À la vie qui commence à être en gestation, la vie qui lui appartient, au mariage sa dignité intrinsèque, aux parents le devoir d’éduquer leurs enfants. Je dis devoir et non droit, parce que la société des droits comme elle s’est révélée, a fini par s’auto-phagocyter; il faut renforcer une société des devoirs, une société qui lie, qui inclut, qui est forte. Il faudrait en finir pour toujours avec l’envie égalitaire, cause première de l’atavique caïnisme espagnol (ndt de Caïn, en principe employer pour parler des oisillons rapaces qui dans le nid tuent leurs petits frères moins costauds. Là cela fait référence à la haine de l’adversaire de la guerre civile ranimée à des fins politiques par Zapatero) et retrouver le sentiment du sacrifice, de l’austérité et de l’abnégation, pour en finir avec les gaspillages administratifs et avec le matérialisme qui rend les sociétés subordonnées impuissantes à un effort vital. Mais cette restauration des vertus, seul un moteur religieux peut l’avoir”.

IV. Une époque pour dire la vérité
Pour Cristina López Schlichting, journaliste de la chaîne COPE et directrice du programme de fin de semaine Dos días contigo : « le gouvernement devra être un exemple d’austérité, de coupes budgétaires extrêmes, durant lequel il faudra travailler plus pour gagner moins.d’argent. Une époque où l’on ne pourra pas mentir, ni enrober les données de la réalité. C’est un excellent moment pour entreprendre la grande réforme éducative dont a besoin notre pays, à partir de la culture de l’effort et du respect de l’autorité du professeur ». « Paradoxalement, –continue Schlichting– une partie du chemin a déjà été parcourue, la crise a procuré la faculté de laisser la société espagnole défavorisée littéralement soutenue par les deux piliers les plus attaqués par les récentes campagnes gouvernementales : la famille et l’Église. L’impulsion donnée à ces institutions sera en réalité une façon de reconnaître la valeur que celles-ci apportent pour soutenir les 5 millions de chômeurs et pour cimenter la cohésion nationale ».

V. Indispensable régénération morale
Alfredo Dagnino, Conseiller Délégué du Groupe Intereconomía (ndt petit groupe espagnol de presse en plein développement avec également support radio, tv, Internet, indépendant et libéral conservateur, qui existe depuis une dizaine d’années) et ex Président de la Fondation San Pablo-CEU (université privée espagnole fondée il y a 75 ans), signale à ReL que « la victoire du Parti Populaire hier doit ouvrir une nouvelle étape dans la construction du futur de l’Espagne. Une Espagne qui pour beaucoup d’entre nous et pour beaucoup d’Espagnols est un motif de honte. Une Espagne qui affronte une crise profonde et qui se trouve de nouveau dans son histoire à la croisée des chemins. Une Espagne qui a besoin d’illusion et d’espérance, d’être dirigée, d’avoir une hauteur de vues, qui fournit des défis importants à tous ceux qui maintenant assument les responsabilités de gouvernement. Une authentique occasion historique qu’on ne peut manquer. Une occasion qui doit l’être pour transmettre la confiance, le sérieux et le bien faire dans la gestion des affaires publiques, qui permettra de consigner les bases d’une récupération économique, qui, bien sûr, sera lente et d’une grande exigence. Mais une occasion aussi pour remettre en question de nombreux aspects centraux de notre vivre ensemble civil, et parmi eux, une indispensable régénération morale à partir de l’affirmation des vérités et valeurs morales fondamentales qui doivent constituer la colonne vertébrale de la société, afin d’affronter une énorme tâche de reconstruction nationale en des ordres très divers de la vie de l’Espagne et de notre société ».

VI. Ouvrir le champ d’action pour construire la société civile
José Luis Restán
, le directeur éditorialiste de la chaîne COPE et l’un de nos principaux et plus prestigieux journalistes d’information religieuse qu’il y a en Espagne, déclare : « puisque la régénération morale et culturelle ne peut venir que des sujets sociaux vivants, la première tâche du nouveau gouvernement devrait être d’ « ouvrir » le champ afin qu’ils s’expriment, construisent et éduquent les réalités vivantes de la société civile. Passer de l’ingénierie sociale et du projet idéologique à la subsidiarité. Passer du laïcisme à une laïcité ouverte et positive (ndt ne tombons pas néanmoins pas le piège des mots…). À l’intérieur de ce cadre, une réforme éducative est urgente, qui favorise la liberté des parents et la liberté d’initiative, et qui fortifie les contenus de la grande tradition humaniste occidentale. Un autre champ urgent est celui de la politique familiale. Reconnaître sans ambiguïtés que la famille est un bien social de première grandeur, qu’il n’est interchangeable avec un autre type d’union ou de forme de vie commune, et que pour cela il doit être politiquement protégé. Enfin est décisif un message clair en faveur de la culture de la vie, en supprimant l’aberration du droit à l’avortement ».

VII. La régénération va nous prendre des décennies
Para Ignacio Camuñas (ndt homme politique espagnol de centre droit libéral, né en 1940, notamment fondateur du Parti Démocrate Populaire en 1977), ex ministre du Gouvernement d’Espagne et actuel président du Forum de la Société Civile, « si nous parlons de régénération morale en Espagne c’est parce que nous sommes d’accord pour dire qu’il s’est produit un processus de dégénération, ou si l’on préfère, de profonde détérioration des valeurs morales de la société espagnole. Cela ne s’est pas produit en un jour et cela date déjà de plusieurs décennies, et c’est quelque chose qui ne peut pas se renverser du jour au lendemain par un simple changement de gouvernement. C’est quelque chose qui nous prendra des décennies mais je suis d’accord pour dire qu’il faut bien commencer un jour. Il conviendrait pour cela de commencer par un ensemble de mesures qui supposent :
1.- Combattre avec détermination la corruption qui s’est nichée dans des vastes et parfaitement connues sphères de la vie publique.
2.- Permettre avec des mesures efficaces que les parents puissent librement choisir l’éducation de leurs enfants.
3.- Des mesures de protection résolues en faveur de la famille et de la conciliation dans le monde du travail.
4.- Une dérogation à la Loi sur l’Avortement
5.- Régler l’union civile des homosexuels en évitant la confusion avec l’institution du mariage.
6.- Une action ferme contre le trafic de drogues et de stupéfiants.
7.- Promouvoir une réforme de la justice qui garantisse son indépendance et sa réelle efficacité ».

VIII. Un Gouvernement qui soit un modèle pour la société
L’entrepreneur Antonio Torres, également président de la Fondation RedMadre qui aide les femmes qui se retrouvent face à une grossesse imprévue pour qu’elles la mènent à terme, dit : « le défi du nouveau Gouvernement est immense car le mal moral fait à la société espagnole a eu la teinte d’une révolution culturelle. Et une bonne manière d’aider à la régénération de l’Espagne de la part du pouvoir c’est peut-être de commencer de parler en bien de ce qui est bon : si le Gouvernement l’on remercie les mères pour leur maternité, si l’on félicite les époux qui maintiennent leur loyauté matrimoniale, si l’on soutient les parents qui éduquent leurs enfants en vertus, si l’on parle de la vie comme du bien supérieur qu’elle est, alors les choses commenceront à changer. Et si en outre les mots commencent à être suivis d’effets à travers des lois et des politiques publiques qui soutiennent et protégent la maternité, le contrat de mariage, la vie et la liberté d’éducation, l’Espagne commencera à être un pays avec des valeurs fortes, créatif, dans l’attente, solidaire et avec un avenir.

IX. Régénérer c’est engendrer de nouveau
Le journaliste Eulogio López, directeur d’Hispanitad.com considère que « la régénération morale de l’Espagne passe par :
1.- La morale c’est la vie. Si on ne favorise pas la natalité nous continuerons à être un pays qui dépérit progressivement. Nous avons besoin d’instaurer un salaire maternel. Avec lui éliminer l’avortement. Il s’agit de changer la mentalité mortifère, le principal problème de cette Espagne morose. Régénérer c’est engendre de nouveau.
2.- Abolir le divorce express. Que le mariage civil impose une série d’engagements pour l’homme et la femme
3.- Le chèque scolaire.
4.- Doubler le salaire minimum (Espagne: 748,50 €; France : 1365€ - Tous chiffres brut de juillet 2011), changer les parts sociales de la TVA et exonération de l’impôt des sociétés pour des entreprises de moins de cinq travailleurs, en constituant « une société d’entreprenants » (ndt revenir à une société d’artisanats locaux, créateur d’emplois).
5.- Restaurer la conscription (ndt changer aussi les lois pour le rétablissement du respect de l’autorité pour que les militaires d’encadrement ne se retrouvent pas dans la même situation que les enseignants sans moyen, face cette fois-ci non pas à des adolescents indisciplinés, mais à des adultes majeurs indignés !)

X. Un programme de politique familiale bien organisé
Le journaliste José Javier Esparza, directeur du programme Con otro enfoque d’ Intereconomía TV, et auteur de succès d’édition de thème historique (ndt en 1963, il a également écrit un guide politiquement incorrect de la civilisation occidentale) indique à ReL que « la crise économique n’est que la surface de ce qui nous arrive. Si j’étais président comme disait Tola (ndt allusion à un journaliste politique présentateur de télévision espagnol très célèbre qui animait dans les années quatre-vingts une émission du même titre), je réformerais à fond l’enseignement à tous ses niveaux, je le ferais plus exigeant et plus classique, et dans la même batterie de mesures j’abolirais la loi sur l’avortement, je supprimerais l’EpC (ndt la fameuse matière déjà citée d’éducation pour la citoyenneté), j’abolirais le divorce express pour fortifier la famille, je cesserais d’alimenter en fonds publics des médias d’inspiration dissolvante (qu’ils concurrencent vraiment comme moyens privés qu’ils sont), j’élaborerais un programme de politique familiale bien organisé, je prendrais au sérieux la restriction de l’immigration illégale, j’essaierais d’assurer par tous les moyens la réelle liberté religieuse dans ses manifestations publiques (parce que c’est bon pour la morale sociale) et je proposerais des objectifs de cohésion sociale dans les politiques culturelles publiques. Et j’essaierais d’assurer cette politique durant plus de quatre ans de manière soutenue, ce qui est l’unique moyen d’obtenir des résultats.

XI. Huit actions courageuses (ndt et qui vont à l’encontre de ce qui est souvent préconisé par des organismes internationaux comme l’ONU !)
Francisco José Contreras, professeur de Philosophie du Droit à l’Université de Séville et l’un des principaux représentants de la nouvelle vague de penseurs conservateurs-catholiques:
1.- Abolir la loi sur l’avortement: la remplacer par une réglementation à la polonaise (suppression du filtre laxiste de la santé psychique, mise en place de commissions médicales qui accréditent la gravité du danger pour la mère ou la malformation du foetus – ndt là bien sûr aussi il y a des possibilités de graves dérives, mais c’est au moins une tentative pour limiter l’avortement).
2.- Abolir l’Éducation pour la Citoyenneté (ndt c’est repris très souvent. Cela existe évidemment sous une autre forme plus répartie entre les matières en France, mais nous ne sommes pas exempts de matières idéologiques dans les programmes scolaires français)
3.- Abolir les lois socialistes sur le mariage (divorce express, et mariage « gay »)
4.- Interdire la pilule du jour d’après
5.- Un Plan Intégral d’Aide à la famille et la Promotion de la Natalité (introduire des coefficients correcteurs des pensions de retraite, en fonction du nombre d’enfants qu’on a eus)
6.- Récupération de la LOCE (ndt La Loi Organique de Qualité de l’Éducation fut promulguée en décembre 2002 par le second gouvernement de José María Aznar - Parti Populaire, qui voulait réformer et améliorer l’Éducation en Espagne, mais elle ne fut jamais appliquée), abolie par Zapatero à peine arrivé au pouvoir : avec un examen de fin d’études validant l’ESO (ndt Enseignement Secondaire Obligatoire entre 12 et 16 ans) ; diversification des filières éducatives à partir de 14 ans.
7.- Possibilité de recevoir un enseignement en castillan (donc en espagnol d’Espagne) dans toute l’Espagne (ndt cela vise notamment le terrorisme linguistique imposé en Catalogne)
8.- Retrait de subventions à des syndicats et des associations culturelles »

XII. Une crise morale de grande ampleur
Alfonso Merlos, journaliste à la longue trajectoire pleine d’expériences et bien connu du grand public pour mener avec beaucoup de succès des émissions de radio sur COPE. Dès ce matin, depuis la nouvelle chaîne de télévision 13TV, il signale que « le premier défi du nouveau gouvernement de l’Espagne passera par la mise en avant d’un grand débat national pour que la société prenne conscience de ce que la crise morale et des valeurs qui nous afflige est plus grave, plus profonde et plus complexe que la crise économique, politique ou institutionnelle, qu’elle est la responsable ultime de celles-ci. Il demande expressément de dézapatériser, par un consensus entre les élites et la rue, le processus démoniaque du relativisme qu’ont impulsé le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol et le nationalisme ces dernières années. Les conséquences en sont d’une grande envergure : comment vaincre le terrorisme, comment comprendre la liberté religieuse et éducative ou comment reconsidérer le chemin vers l’avortement et l’euthanasie ».

XIII. L’amour de la vérité
Benigno Blanco, Président du Forum de la Famille, met en évidence pour ReL que pour qu’on apporte la régénération à l’Espagne, on doit « donner l’exemple de l’amour de la vérité. La vérité importe : un Gouvernement qui ment et trompe fait un mal immense à un pays. Un Gouvernement qui dit la vérité sur ce qui est fondamental peut aider à régénérer un pays. Pour cela je proposerais à Rajoy qu’il parle de la famille comme un immense bien social ; qu’il fasse référence aux couples qui restent fidèles à leurs engagements et éduquent leurs enfants dans les valeurs objectives de l’humanisme comme des grands héros dont nous avons besoin ; qu’il déclare qu’une société n’est pas digne de ce nom si elle se désintéresse des plus faibles ou sans défense ; les enfants à naître, les malades, les vieillards, les handicapés ; qu’il fasse l’éloge de l’austérité, de l’effort, de la responsabilité, du travail bien fait,…, comme des clefs indispensables pour sortir de la crise. Et puis que dans ses actes et décisions il soit conséquent avec ce qu’il dit ».

XIV. Combattre le projet Zapatero
Gador Joya, gynécologue et porte-paroles de l’association Derecho a Vivir considère que «Monsieur Rajoy doit démontrer par la voie des faits son intention de combattre le projet Zapatero qui a attenté frontalement contre le droit à la vie. Il faut qu’il élimine le système de délais qui transforme l’avortement en un droit pour la femme, qu’il en finisse avec le pseudo examen du risque pour la santé psychologique, et avec l’hypothèse eugénique qui permet d’éliminer les enfants conçus qui ne remplissent pas des critères déterminés de qualité. En outre il devra promouvoir des aides à la maternité et la protection de la famille, authentique pilier de notre société

XV. Difficile régénération de l’Espagne
Francisco José Fernández de la Cigoña, le blogueur catholique de la plus grande influence dans le monde hispanophone, déclare ce qui suit à ReL : « Ma réponse est très simple : Je ne crois pas que le nouveau Gouvernement va affronter un seul défi pour la régénération morale de l’Espagne. Cela ne l’intéresse en rien. Il tentera de régénérer l’économie et rien de plus. Nous continuerons avec le divorce et l’avortement, peut-être sans l’EpC (ndt dont l’Éducation pour la Citoyenneté) et avec moins de combativité contre l’Église. Peut-être avec un peu moins de corruption. Pour une régénération morale la majorité d’entre eux devraient se régénérer et je ne crois pas qu’ils en aient la moindre intention » (ndt je partage tout à fait cette opinion, le PP étant le frère jumeau de notre UMP !)

XVI. Rajoy devra perdre la peur du verbe abolir
Gonzalo Altozano, directeur de l’hebdomadaire Alba et du programme de télévision Dando Caña, les dimanches sur Intereconomía TV, signale à ReL que « s’il veut régénérer l’Espagne, Mariano Rajoy devra perdre la peur de conjuguer le verbe abolir ; divorce express, mariages homosexuels, libéralisation de l’avortement…S’il ne le fait pas et s’il ne le fait dans les cent premiers jours, la droite espagnole retournera là où elle a l’habitude : faire ce que fait à chaque fois un administrateur qui remet en ordre les comptes en attendant que revienne sur ces terres le fils à papa (dans ce cas le PSOE). En tout cas tout semble indiquer que Rajoy ne fera pas table rase du projet d’ingénierie sociale de Zapatero. Durant les sept années du « zapatérat » (ndt évidemment néologisme aussi en espagnol qu’on peut rapprocher à sa convenance, pourquoi pas de califat !), les socialistes ont fait voter presque une vingtaine de lois dans ce sens. Le Parti Populaire, n’a présenté que deux recours d’inconstitutionnalité. Et il l’a fait avec peu d’enthousiasme. Pour finir, la droite sans remède. »

XVII. Éducation et économie pour la régénération
Raúl Mayoral, Directeur Général de la Fondation San Pablo-CEU est de l’opinion « qu’il y a deux domaines clefs dans lesquels on doit agir : celui de l’éducation et de l’économie. Dans les deux nous jouons l’avenir de la nation. Dans le premier est urgente une réforme du concept et de la signification de l’école comme agent de formation et d’instruction de tous ceux qui seront les hommes de demain. Dans celui de l’économie, il faut obtenir un assainissement de tout le tissu de l’entreprise et du corps professionnel espagnols avec des mesures qui mettent la personne au centre du système. Simultanément il faut adopter un Plan de défense de la famille dans tous les domaines. Ce n’est qu’en protégeant la première cellule et la plus vitale de la société qu’on peut édifier solidement une société. En somme, éducation, travail et famille constituent la colonne vertébrale d’une société.

XVIII. Un Ministère de la famille
Eduardo Hertfelder, Président de l’Institut de Politique Familiale souligne que « la famille ne peut pas continuer à être abandonnée comme jusqu’alors. L’Espagne a besoin d’un changement, mais le changement authentique c’est la mise en place d’une politique familiale. Il n’est plus temps de mesures isolées ou ponctuelles et, encore moins, de mesures qui portent atteinte à la famille. Il faut un vrai plan de choc pour appuyer et protéger la famille ». « Il est indispensable, continue Hertfelder, que la nouvelle administration qui vient de sortir des urnes, place comme sa priorité la famille, parier pour la famille n’est pas une dépense, c’est un placement. Il est indispensable qu’elle prenne en compte les besoins des familles quand elle élaborera ses politiques publiques. Et cela passe, entre autres choses par un Ministère de la Famille, pour des dotations financières suffisantes et pour un plan intégral de soutien à la réalité. Si non, ou ce sera hors de la réalité ou cela tournera le dos aux familles.

XIX. Qu’ils laissent la société en paix…
Antonio Arcones, président de la Fundación Burke (ndt d’Edmund Burke, député britannique du XVIIIème . Évidemment le nom de cette fondation peut attirer notre vigilence, mais l’on trouve sur son portail des éléments de réflexion sur le vrai libéralisme et le capitalisme non dévoyé des gains individualisés et des pertes partagées), des éditions Ciudadela et El Buey Mudo, considère que « Le plus important c’est que la société récupère son espace naturel. Cela améliorerait autant l’économie que la vie sociale espagnole. Un gouvernement courageux devrait proposer une espèce de pacte de neutralité de l’État. Qu’il arrête de financer, selon la préférence du parti dominant du moment, les syndicats, les partis, l’Église, la culture (livres, cinéma, ONGs de tout type), les médias (il le fait de manière indirecte avec la publicité)… ».
« Nous ne sommes pas capables d’imaginer combien différente serait notre société, dit Arcones, si nous n’avions pas 40 ans de réingénierie sociale et de manipulation permanente des consciences avec l’argent qui d’abord spolient la société ».
Enfin Arcones déclare que « que vivent les réalités qui naturellement sont en vie. Non pas les réalités créées et maintenues artificiellement par les politiques. Je crois que l’Église ne devrait pas avoir peur de cela. Bien au contraire, se maintiendraient les institutions qui collent réellement au social. Ce serait le début d’une revitalisation sociale et morale très importante ».

XX. Protection de la vie la plus fragile
Le fameux professionnel de la communication Juan Manuel Cotelo, réalisateur du documentaire à succès La última Cima (voir la bande annonce ici: http://www.youtube.com/ . C’est un court métrage qui raconte la vie d’un jeune prêtre espagnol décédé récemment. Le film documentaire a été un énorme succès en Espagne. Ne semble pas avoir encore été diffusé en France), est de l’opinion « qu’il n’y a rien de plus urgent et de plus dramatique que la protection sans conditions de la vie de toute personne, de sa conception jusqu’à sa mort naturelle. Sans cette base morale élémentaire, toute autorité morale d’un gouvernant est fausse. Où l’homme sain vaut plus que le malade, le jeune que le vieux, le grand que le petite, la base morale est dynamitée. C’est également important de récupérer la culture de l’effort. Les jeunes, on les a choyés et adulés d’une manière erronée jusqu’à diminuer en eux leur capacité pour affronter les grands défis et mêmes les plus petits. Cette attitude surprotectrice les a transformés en être épuisés de ne rien faire, à 20 ans. Il serait aussi souhaitable que les politiques favorisent le respect mutuel, en évitant la bagarre, l’humiliation et la victoire sur l’autre. Les politiques et nous les journalistes nous ne devons pas propager ce climat de lutte continuelle qui dans d’autres pays ne se voit pas »( ndt C’est toujours mieux ailleurs, dit-on. …).

XXI. Affronter les problèmes sans complexe ni tiédeur
Jaime Urcelay, président de l’association Professionels pour l’Éthique qui a porté le poids de la campagne en faveur du mouvement objecteur conscience avec la matière Éducation pour la Citoyenneté (les parents se déclaraient objecteurs de conscience, ce qui autorisait leurs enfants à ne pas aller suivre la matière EpC. Certains établissements n’avaient pas trouvé mieux de mettre les enfants dehors même en plein hiver et non pas dans une salle de permanence, en attendant que les autres élèves aient suivi les cours!), considère que « le premier défi c’est d’accepter réellement que sans régénération morale il n’y a pas d’avenir dans aucun domaine de la vie espagnole. Le Parti Populaire et son Gouvernement ont besoin d’être capables de présenter une proposition positive de valeurs, sans tiédeur ni complexe, dans laquelle la personne occupe la place centrale. À partir de là, je crois que les priorités résident dans la protection effective de la valeur de la vie dans toutes ses phases, la récupération des espaces de liberté et de responsabilité sociales et le renforcement de la famille comme premier et principal facteur de développement humain et communautaire. Ce sont des défis qui exigent des réformes en profondeur mais aussi des politiques transversales qui rendent propice un écosystème favorable (ndt en langage non contemporain, je suppose que c’est une politique concertée entre les différents ministères?).

* * *

Note finale de traduction : alors quand les jeunes indignés catholiques français devant les divers théâtres subventionnés de leur pays chantent une France catholique (sinon plus de France), ils disent aussi, à leur manière, la même chose, même si cela offusque les bien pensants.

Hétérogenèse des fins Le temps de construire