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Naturalisme clérical

Sur le site ami "Contre-débat", une réflexion autour d'un discours du cardinal Vingt-Trois à la récente Assemblée Plénière de la CEF (23/11/2011).

Article à lire en entier ici:
http://contre-debat.blogspot.com/...
Extraits (ci-dessous) en noir.



L'Assemblée plénière des Evêques de France s'est déroulée à Lourdes du 4 au 9 novembre 2011.

Le discours d'ouverture du cardinal Vingt-Trois est à lire ici sur le site de la CEF.
Il a abordé plusieurs sujets, dont la crise européenne et la situation de chrétiens dans le monde.
Mais le premier thème (et ce n'est pas moi qui vais le lui reprocher) c'étaient les JMJ.
Le site Contre-débat dont je me suis réjouie ici (cf. Un nouveau blogue: Contre-débat ) de saluer la naissance, fait une analyse de texte serrée d'un unique - mais très révélateur - paragraphe, que voici:

Enfin, il me semble que, à travers cette forte expérience spirituelle des jeunes, notre Église en France peut se féliciter du signe qui est ainsi donné à nos concitoyens. Dans un climat d'incertitude sur l'avenir, la mobilisation forte de cinquante mille jeunes constitue une espérance pour notre Église, et, plus largement, elle dit quelque chose sur la jeunesse de notre pays. Elle manifeste que cette jeunesse n'est pas sans ressource ni sans capacité d'engagement. Dans une société vieillissante, nous voyons qu'il y a de nouvelles forces pour construire la société de demain.

Sans la moindre mesquinerie, et sans se départir d'un ton respectueux, l'auteur de l'article, Louis-Marie Lamotte souligne, et regrette, que les préoccupations de l'épiscopat français, qui s'exprime par la bouche du Cardinal sont essentiellement d'ordre temporel:

Quiconque remplacerait la « forte expérience spirituelle » des JMJ madrilènes par une manifestation étudiante pourrait reproduire ces lignes, sans rien y changer ou presque".
...
Toute considération surnaturelle, ou même simplement spirituelle est strictement absente ... C’est en vain qu’on cherchera dans ce long discours une citation de la sainte Ecriture ou du Magistère ecclésiastique, ou la plus infime prière à la Très Sainte Vierge, Mère de l’Eglise et Patronne de la France : tout se passe ici comme si ce n’était tout simplement pas le lieu.

Le cardinal, ici, reproduit jusqu'à l'absurde le langage du "système philosophique qui ne veut rien connaître de surnaturel, et qui considère que rien n’existe hors de la nature". Il s'agit bel et bien de "naturalisme clérical":

Il y aurait beaucoup à dire sur ce qu’il faut bien appeler le naturalisme clérical, naturalisme qui s’exprime par la bouche de tant d’évêques et de prêtres et qui s’étale à longueur d’articles dans un quotidien comme La Croix,... qui ne semble plus tant un journal catholique qu’un journal où il est question du catholicisme. Ce n’est pas que ces prêtres ou ces journalistes n’ont pas la foi ; Dieu seul en est juge. C’est simplement qu’ils manifestent, en certaines occasions du moins, comme une invincible réticence à l’exprimer – comme s’il était inconvenant que des chrétiens, faits par le baptême enfants de Dieu et institués par la confirmation soldats de Jésus-Christ, parlent publiquement et en termes clairs de ce qu’ils ont reçu du Seigneur.

De cette foi, on ne parle pas ; car parler, c’est encore faire un acte public. [ndlr: Une note renvoie ici à une phrase de Benoît XVI dans Porta Fidei: « Le renouveau de l’Église passe aussi à travers le témoignage offert par la vie des croyants ... la foi implique un témoignage et un engagement publics. Le chrétien ne peut jamais penser que croire est un fait privé »]

...
Certains de nos évêques, certains de nos journalistes catholiques parlent et écrivent comme s’ils entretenaient un certain complexe vis-à-vis du monde, comme si la foi leur interdisait toute prétention à l’objectivité, jusqu’à l’absurde : car quel observateur, même agnostique ou athée pourrait sérieusement rendre compte de la portée d’un événement religieux comme les JMJ sans en considérer la dimension spécifiquement spirituelle, quelle que soit la valeur qu’il lui accorde ?

Et l'auteur de l'article de conclure que cette laïcisation du discours religieux "dont on pourrait multiplier les exemples à l’infini dans les pages d’une certaine presse" a "des conséquences catastrophiques"qu'on peut mesurer en ce moment même où de jeunes catholiques, ostracisés par une partie de l'épiscopat, manifestent en priant leur "indignation" devant les provocations blasphématoires.

Peut-être faut-il chercher là plutôt que dans l’extrémité d’un progressisme stérile les causes des revendications dont l’affaire de Rouen (cf Le Parisien) offre aujourd’hui un si triste, mais si éclatant exemple[: il est frappant de constater que les contestataires ne fondent pas tant leurs revendications sur une ecclésiologie fausse que sur l’absence totale de toute ecclésiologie qui tirerait sa source de l’Ecriture et de la Tradition, même mal interprétées ; leur discours ne se fonde que sur quelques vagues considérations d’une non moins vague sociologie religieuse.

Le temps de construire Un signe pour Benoît