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Concert espagnol devant le Pape (suite)

Les commentaires du Saint-Père à l'issue du concert (27/11/2011)

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Voici le discours du Saint-Père à l'issue du Concert d'hier.
Un grand merci à Teresa (http://freeforumzone.leonardo.it), qui l'a déniché sur la page Facebook de l'Orquesta Sinfónica del Principado de Asturias (OSPA) et l'a traduit en anglais.
Elle cite aussi un reportage en espagnol sur le site elcomercio.es., qui raconte cette anecdote:

Le répertoire, à cent pour cent évocateur de l'Espagne, a été choisi spécialement pour le Pape qui, comme le chef d'orchestre l'a révélé plus tôt, avait demandé "pas de requiem, s'il vous plaît".

Ma traduction en français des remerciements de Benoît XVI.


Concert espagnol

Image sur le site de Teresa (cliquez)



Messieurs les Cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et la prêtrise,
distinguées personnalités,
chers amis:

Il commence en espagnol:

Du fond du coeur, je remercie le gouvernement de la Principauté des Asturies et de la Fundación María Cristina Masaveu Peterson, avec son président, Fernando Masaveu , pour le splendide concert qu'ils nous ont offert, et qui nous a donné la possiblilité de faire un voyage intérieur, soutenu par la musique, à travers le folklore, les sentiments et le cœur même de l'Espagne.
Un merci très spécial à l'Orchestre Symphonique de la Principité des Asturies, dirigé par le Maestro Maximiliano Valdés, pour la magnifique exécution avec laquelle ils nous ont apporté aussi quelque chose du riche et profond caractère du peuple espagnol, en particulier des Asturiens.
De même, je remercie ceux qui ont rendu possible pour nous de profiter de ce moment, l'archevêque d'Oviedo et d'autres qui sont venus ici pour cette occasion spéciale.

Il poursuit en italien:

Ce soir, on pourrait dire qu'un "morceau d'Espagne" a été transféré ici, à l'Aula Paolo VI. Nous avons pu écouter la musique de célèbres compositeurs espagnols, Manuel De Falla et Isaac Albeniz, mais aussi de l'Allemand Richard Strauss et du Russe Nikolaï Rimski-Korsakov, qui tous deux étaient fascinés par ce que notre programme de concert appelle "more Hispano" (ndt: Teresa a traduit ainsi: 'more hispano') - autrement dit la manière espagnole d'être, comme celle de composer et d'interpréter la musique.
C'est cet élément que les différents morceaux que nous avons entendus ont en commun. Leur caractéristique fondamentale est la capacité à communiquer musicalement les sentiments et les émotions, je dirais, le tissu même de la vie quotidienne.

Par-dessus tout, c'est parce que celui qui compose "more Hispano" est presque naturellement entraîné à harmoniser les éléments du folklore et du chant populaire qui viennent de la vie quotidienne, avec ce que nous appelons "la grande musique".
En effet, c'est un mélange de sentiments qui nous a été communiqués ce soir: la 'joie de vivre' (en français), le climat de fête, évidents dans les passages comme les trois danses dans El Sombrero de Tres Picos de De Falla, ou la lutte contre le mal décrite par la célèbre Danse rituelle du feu, par le même compositeur; la vie animée des quartiers urbains dans les «Lavapiés» d'Albeniz; la tragédie d'une vie qui est incapable de ressentir l'amour authentique, comme dans le poème symphonique Don Juan , dont le héros éponyme réalise enfin le vide de son existence. Ce court chef-d'œuvre de Richard Strauss exprime parfaitement le passage de l'euphorie qui anime initialement la composition à la tristesse du vide exprimée dans le final.

Mais il y a un autre élément qui ressort constamment dans les compositions de 'more Hispano' - l'élément religieux qui est profondément enraciné dans le peuple de l'Espagne. Rimski-Korsakov a très bien capturé cela dans son splendide Caprice Espagnol, utilisant des chansons et des danses folkloriques, avec différents motifs tirés de mélodies religieuses populaires, comme dans la première partie de la composition, dans laquelle nous reconnaissons un hymne asturien ancien invoquant la protection de la Vierge Marie et de Saint Pierre, ou dans le second mouvement qui incorpore un hymne gitan à Marie.

Ce sont des merveilles produites par la musique, un langage universel qui nous permet de surmonter toutes les barrières pour entrer dans le monde des autres, d'une nation, d'une culture, tout en nous permettant dans le même temps de tourner nos esprits et nos cœurs vers l'Autre, avec un A majuscule, nous élevant vers le monde de Dieu.

Il conclut en espagnol:

Merci encore une fois au gouvernement des Asturies, à la Fondation, aux professeurs de l'Orchestre Symphonique des Asturies, au Maestro Mazimiliano Valdes, aux organisateurs, à ceux qui sont venus ici des Asturies, et à vous tous.
Que la Vierge Marie "qui brille en haut d'un éclat plus beau que le soleil, qui est Mère et Reine" , comme il est dit dans l'hymne à la patronne céleste des Asturies, vous protége toujours de sa tendresse maternelle.

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