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Le phénomène culturel de l'année en France

Le film "Intouchables", qui fait exploser le "box-office", et devant lequel la presse semble unanimement en extase. Cela cacherait-il quelque chose? (23/12/2011)

On pourrait penser qu'il s'agit d'un sympathique petit film sans prétention, bien interprété, et qu'il n'est pas nécessaire d'y rechercher un message. C'est ce que pense quelqu'un de mon entourage, qui l'a vu...
Est-ce simplement "une belle histoire" qui a touché le coeur de millions de personnes (mais les "belles histoires" sont loin de rencontrer toutes un tel public, et surtout de bénéficier à ce point de la grosse caisse des media. Et rien ne dit que le succès aurait été le même si Driss s'était appelé Marc ou Pierre)?
Ou bien s'agit-il de faire passer un message, celui d'une Europe à bout de souffle, littéralement tétraplégique où l'élément de vie et de dynamisme est représenté par l'étranger - de couleur, de préférence?
Je penche pour la seconde interprétation, car même si tous les spectateurs ne perçoivent pas directement l'intention, de façon plus ou moins subliminale, le message va évidemment pénétrer en eux.
On dira que certains voient "le mal partout". Sauf que ce point de vue a été développé dès le lendemain de la sortie du film par le critique de cinéma d'Europe 1 ("Intouchables" est un "film Europe 1"... tiens donc!), puis repris quelques jours plus tard par Elkabach, recevant je ne sais plus quel ministre.

On dirait une version inversée du message que le Saint-Père a voulu transmettre hier lors des voeux à la Curie, quand il a évoqué la joie de la foi qu'il avait ressenti au Bénin chez les populations africaines. Au Bénin, pas dans les banlieues de France.

Voici un article signé Laurence Maugest, sur le site Polémia, qui mérite d'être médité:
http://www.polemia.com/article.php?id=4385

(...)
Ce film aurait pu être une analyse psychologique de la relation d’un homme blessé avec un homme concret qui ne s’embarrasse pas de sensiblerie, un peu dans le registre de la relation d'Ivan Ilitch avec son valet Guérassim (La Mort d’Ivan Ilitch - Léon Tolstoï) ; nous en sommes, bien sûr, très loin. Il n’y a pas de place pour une telle analyse. En effet, les représentations idéologiques envahissent tout le film, réduisant l’approche psychologique à néant. Ce film continue d’ailleurs son chemin dans le même registre ; son succès fait de lui un « micro » événement de société. Cela est très inquiétant de constater un tel empressement autour d’une caricature faite de clichés et d’entendre tant de discours dithyrambiques à son sujet. C’est bien là le danger de la sensiblerie idéologique, de prendre à rebours les sujets d’inquiétude pour en faire des raisons d’espérer. Une forme « d’opium du peuple », en quelque sorte, où les marchands du Temple sont nombreux.

Intouchables cherche à nous démontrer que les populations déracinées des banlieues, souvent rebelles à leur terre d’accueil, sont plus près du sens fondamental de la vie que les Français qui vivent, intra muros, dans le « cœur historique » de la Cité. C’est un déplacement du centre de gravité de l’identité d’une nation que ce film nous signifie derrière son camouflage gentillet et bon enfant et c’est surtout un pied de nez à la richesse de ce qui devrait nous constituer.

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A lire en entier ici: http://www.polemia.com/article.php?id=4385

Note

Le livre de Philippe Pozzo di Borgo ("Le second souffle") dont est tiré le film racontait sans doute une histoire semblable. Il était sorti en 2001. Le moment était mûr pour l'adapter au cinéma.

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