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Noël Les collages de Gloria Bénin Blasphème au théâtre Indignés Assise Allemagne (suite) 2011: L'Année Benoît

La première crèche

Celle de Saint François, à Greccio, que le Saint-Père a évoquée dans l'homélie de Noël. Article sur la Bussola, antérieur à l'homélie. Une série de coïncidences... ou de signes (25/12/2011)

Voir aussi





L'homélie du Saint-Père pour la nuit de Noël
(Source)
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Sur la mangeoire qui était entre le bœuf et l’âne, François faisait célébrer la sainte Eucharistie (cf. 1 Celano, 85 : Fonti, 469). Par la suite, sur cette mangeoire un autel fut construit, afin que là où un temps les animaux avaient mangé le foin, maintenant les hommes puissent recevoir, pour le salut de l’âme et du corps, la chair de l’Agneau immaculé Jésus Christ, comme raconte Celano (cf. 1 Celano, 87 : Fonti, 471). Dans la sainte nuit de Greccio, François comme diacre avait personnellement chanté d’une voix sonore l’Évangile de Noël. Grâce aux splendides cantiques de Noël des Frères, la célébration semblait tout un tressaillement de joie (cf. 1 Celano, 85 et 86 : Fonti, 469 et 470). Justement la rencontre avec l’humilité de Dieu se transforme en joie : sa bonté crée la vraie fête.

La première crèche
http://www.labussolaquotidiana.it/
Thomas da Celano
24/12/2011
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Entre 1228 et le début de 1229, le bienheureux Frère Thomas de Celano (environ 1200-1265) écrit la première biographie de saint François d'Assise (1182-1226), appelé Vita Prima.
Dans le chapitre XXX, il raconte la Crèche de Greccio, préparée par Il Poverello, la première dans l'histoire. Avec les mots que voici.

* * *

Sa plus grande aspiration, son désir dominant, sa volonté la plus ferme, étaient d'observer parfaitement et toujours le saint Evangile, et d'imiter pleinement et fidèlement, en s'engageant totalement, avec tous les efforts, avec tout l'enthousiasme de l'âme et du cœur, l'enseignement et l'exemple de notre Seigneur Jésus-Christ.
Il méditait continuellement les paroles du Seigneur, et il ne perdait jamais de vue ses œuvres. Mais surtout l'humilité de l'Incarnation et la charité de la Passion s'étaient si profondément gravées dans sa mémoire qu'il pouvait à peine penser à autre chose.

À cet égard, est digne de mémoire éternelle et de pieuse célébration ce que le Saint réalisa trois ans avant sa mort glorieuse, à Greccio, le jour de Noël.

Il y avait dans cette terre un homme appelé Jean, de bonne réputation et de vie encore meilleure, et il était très cher au bienheureux François, car, bien que noble et honoré dans sa région, il estimait plus la noblesse de l'esprit que celle de la chair.
Environ deux semaines avant la fête de la Nativité, le Bienheureux François, comme il le faisait souvent, l'appela auprès de lui et lui dit: «Si tu veux que nous célébrions la naissance de Jésus à Greccio, va devant, et prépare ce que je te dis: je voudrais représenter l'enfant né à Bethléem, et en quelque sorte voir avec les yeux du corps les difficultés où il s'est trouvé par le manque des choses nécessaires à un nouveau-né, comment il était couché dans une crèche et comme il gisait sur la paille entre le bœuf et l'âne».
A peine l'eut-il entendu, le fidèle et pieux ami s'en alla avec diligence à l'endroit désigné pour préparer tout ce qu'il fallait, selon le dessein exposé par le Saint.

Puis vint le jour de la joie, le temps de l'allégresse! Pour l'occasion, on avait appelé de nombreux frères de divers endroits; des hommes et des femmes arrivaient festoyants des maisons de la région, apportant chacun selon ses moyens, des bougies et des torches pour illuminer cette nuit, où brillait dans le ciel l'Etoile qui illumine tous les jours et les temps. François arriva enfin: il voit que tout est préparé en conformité avec son souhait, et il est rayonnant de joie. Là, on arrange la crèche, on apporte le foin et on amène le bœuf et l'âne. Dans cette scène émouvante, on voit briller la simplicité évangélique, faire l'éloge de la pauvreté, recommander l'humilité. Greccio est devenu comme un nouveau Bethléem.

Cette nuit est claire comme en plein jour et douce aux hommes et aux bêtes! Les gens affluent et se réjouissent d'une joie jamais goûtée avant, en face du mystère nouveau. La forêt résonne de voix, et les rochers imposants font écho aux refrains joyeux. Les frères chantent les louanges à l'Éternel, et nuit entière semble un tressaillement de joie.

Le Saint est là, en extase devant la crèche , l'esprit vibrant de componction et d'ineffable joie. Alors le prêtre célébre solennellement l'Eucharistie sur la crèche, et il savoure une consolation jamais goûtée auparavant.

François s'est revêtu des parements diaconaux, parce qu'il est diacre, et il chante d'une voix sonore le saint Evangile: cette voix forte et douce, limpide et sonore, capture tous les désirs du ciel. Ensuite, il parle aux gens et avec des mots très doux, il rappelle le Roi nouveau-né pauvre et la petite ville de Bethléem. Souvent, quand il voulait désigner Jésus-Christ, rempli de la ferveur d'un amour céleste, il l'appelait «l'Enfant de Bethléem», et ce nom de «Bethléem», il le prononçait remplissant sa bouche d'amour tendre et même plus, en produisant un bruit comme le bêlement d'une brebis. Et chaque fois qu'il disait «l'Enfant de Bethléem» ou «Jésus», il passait sa langue sur ses lèvres, comme pour essayer de garder toute la douceur de ces mots.

Là se manifestent en abondance les dons du Tout-Puissant, et l'un des présents, un homme bon, a une vision extraordinaire. Il lui semble que l'Enfant Jésus gît sans vie dans la crèche, et François s'approche de lui et le réveille de cet espèce de profond sommeil. La vision prodigieuse ne s'écartait pas des faits, parce que, par les mérites du saint, l'enfant Jésus était ressuscité dans le cœur de beaucoup, qui l'avait oublié, et le souvenir de lui restait profondément gravé dans leur mémoire. Après la veillée solennelle, chacun rentra chez soi plein de joie inexprimable.

Le foin qui avait été placé dans la crèche fut conservé, car grâce à lui, le Seigneur dans sa miséricorde, soigna des juments et d'autres animaux. Cela s'est réellement passé dans cette région, des juments et d'autres animaux souffrant de diverses maladies, mangeant de ce foin, en ont été libérés. Et même, plusieurs femmes, au cours d'une grossesse difficile et douloureuse appliquèrent un peu de ce foin, et accouchèrent heureusement. De la même manière de nombreux hommes et femmes retrouvèrent la santé.

Aujourd'hui, ce lieu a été consacré au Seigneur , et au-dessus de la mangeoire un autel a été construit, et une église consacrée en l'honneur de saint François, de sorte que là où une fois les animaux avaient mangé du foin, maintenant les hommes peuvent manger, comme nourriture de l'âme et sanctification du corps, la chair de l'agneau immaculé, Jésus-Christ, notre Seigneur, qui avec un amour infini s'est donné pour nous. Qu'avec le Père et le Saint-Esprit il vive et règne éternellement, glorifié dans les siècles des siècle. Amen.

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