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Histoire de la crèche

Un passionnant article du blog ami du Mesnil-Marie. Occasion de s'interroger sur "le grand retour" de l'apologétique.... sur internet! (28/12/2011)

La date du 25 décembre a fourni l'occasion à des sites amis (et même au mien! cf. Le 25 décembre, date historique ) de publier des liens vers d'érudites études visant à prouver que le Christ est bien né le 25 décembre.
Par exemple, sur Belgicatho ici, et .
Ou encore, chez le Suisse Romain...

La date de la naissance de Jésus n'est sans doute pas le plus important, le cardinal Ratzinger le rappelait ici (Qui sont le boeuf et l'âne?):

Sommes-nous si empêtrés dans l'exégèse savante des Écritures, dans les démonstrations de l'inauthenticité ou de l'exactitude historique de passages individuels, que nous devenons aveugles à l'enfant lui-même et ne percevons rien de lui?

Et bien sûr, au moment où les catholiques paient le prix du sang, notamment en terre d'islam, le droit de célébrer la naissance du Sauveur (on l'a encore vu avec le drame de la nuit de Noël, au Nigeria), les querelles de date semblent dérisoires.

C'est pourtant un fait qui mérite d'être souligné - et analysé: cela s'appelle l'apologétique, et elle a pris son essor, comme l'écrivait Vittorio Messori, pour défendre la base historique des Ecritures, systématiquement attaquées à seule fin d'affaiblir la foi (http://benoit-et-moi.fr/2010-I/):

Internet a favorisé un retour impétueux vers une "science" qui semblait oubliée dans l'Église elle-même, alors que dès le début elle avait eu un grand rôle dans l'évangélisation. Je veux parler de l'apologétique, entendue comme défense de l'accord entre foi et raison, entre l'histoire et la Bible, entre l'église et l'Evangile.
Après Vatican II, les vieux manuels d'apologétique - jugé inutiles dans un monde où la vérité de la foi serait témoignée par l'engagement social et non par des démonstrations logiques ou historiques - avaient disparu dans les séminaires eux-mêmes.
En fait, ils étaient aussi - et ils le sont plus que jamais - nécessaires, et le Réseau a donné une forte augmentation à leur redécouverte.
Là, en effet, de nombreux sites et de nombreux blogs et forums sont consacrés à la démolition de la base historique de l'Ecriture et à la polémique sur l'histoire de l'Eglise. Cela va d'études universitaires à des tirs à vue dignes du bar des Sports, des critique insidieuses aux blasphèmes les plus triviaux.
C'est un fait que, piqués au vif, les internautes catholiques (prêtres et laïcs, ces derniers en grand nombre) ont réagi en dépoussiérant les textes apologétiques pour répondre à la liste, vieille mais toujours ravivée, des accusations: l'Evangile comme mythe oriental, les miracles comme superstition, Galilée , l'Inquisition, les croisades, le massacre des Cathares, la nuit de la Saint-Barthélemy, la conquête des Amériques, la condition des femmes, la simonie, les relations entre le catholicisme et le totalitarisme ...
Et cela, tout en égrenant le chapelet familier, mais qui a désormais une nouvelle, extraordinaire, visibilité.

Dans le même registre, il faut lire cet article étonnant et très documenté publié par le blog ami du Mesnil-Marie: Histoire de la dévotion à la crèche (texte entier ici).

D'abord, l'origine du mot:

Le mot français crèche, selon le « dictionnaire historique de la langue française Robert », apparaît au XIIe siècle et dérive du francique « krippia ». C’est un radical germanique -- en Allemand moderne, crèche se dit « Krippe » -- que l’on retrouve en anglais « crib » (berceau) ou en néerlandais « kribbe » (mangeoire).
En latin, la crèche est désignée par les mots « praesepe, -is (n) » et « praesepium, -ii (n) » ou encore « praesepes, -is (f) » dont le sens premier est l’enclos pour les animaux, puis l’étable et enfin la mangeoire des animaux. Du latin vient le mot italien « presepe ».
A partir du début du XIIIe siècle, le mot français « crèche » va désigner spécifiquement la mangeoire dans laquelle le Christ a été déposé à sa naissance dans l’étable de Bethléem. En ce sens, le mot s’écrit habituellement avec une majuscule.

Frère Maximilien-Marie nous apprend aussi que:

Les mages

Illustration Mesnil-Marie

La plus ancienne représentation en rapport avec les Evangiles de l’Enfance du Christ, actuellement connue, est une peinture des catacombes de Priscille, à Rome et représente l’adoration des Mages : ceux-ci, au nombre de trois et dans les mains desquels on distingue des présents, arrivent devant une Vierge assise dans une attitude assez majestueuse portant l’Enfant Jésus sur son bras gauche. Cette peinture pourrait avoir été exécutée vers l’an 180"
...
Toutefois:
cela ne veut pas dire que la Nativité n’avait pas été représentée auparavant, mais seulement que, dans l’état actuel de nos connaissances, ces représentations sont les plus anciennes qui nous sont parvenues et qui peuvent être répertoriées.

Un long paragraphe est consacrée à la crèche vivante de Saint-François, à Greccio, que le Saint-Père a évoquée lors de la messe de la nuit de Noël, et dont j'ai moi-même parlé ici: La première crèche (mon titre était donc mal choisi!!)

Qu'en est-il des "crèches domestiques", celles que nous installons dans nos maisons, à la période de l'Avent?

Messe sous la Terreur

Illustration Mesnil-Marie

D’une manière un peu paradoxale, on peut dire que la grande révolution a participé au développement de la dévotion à la Crèche.
En effet, la persécution religieuse qui éclate en France à partir de 1792 (et qui durera presque 9 ans avec des périodes d’intensité variable) a pour conséquence immédiate la fermeture des églises et la suppression officielle du culte catholique.
Beaucoup de fidèles, nous le savons, même s’ils sont obligés de le cacher, restent fidèles à leur foi et continuent à prier, à marquer autant qu’ils le peuvent les temps liturgiques et les grandes fêtes de l’année chrétienne.
De très nombreux prêtres -- parce qu’ils ont refusé le serment schismatique -- sont pourchassés, déportés, emprisonnés, condamnés à mort… Mais ils sont aussi très nombreux, dans tout le Royaume, à avoir pris le maquis : dans les Hautes Boutières où nous vivons, sur le territoire de cinq ou six paroisses, ils furent une dizaine de prêtres (et parfois davantage) qui se cachèrent et continuèrent leur ministère clandestinement, célébrant la Sainte Messe dans des maisons particulières ou dans des granges isolées, visitant les malades et administrant les mourants au cours de longues courses nocturnes, baptisant les nouveaux-nés et mariant les promis…
Ne pouvant se résoudre à ne plus se recueillir devant les si populaires Crèches de leurs églises, les fidèles s’attachèrent à les reproduire dans des dimensions adaptées à leurs humbles maisons et au temps de la persécution : les personnages furent modelés très souvent avec de la mie de pain, puis avec de la glaise.
En Provence, ces « petits saints » (par opposition aux grandes statues des saints des églises) furent nommés « santouns », et c’est l’origine de notre mot français « santon ».
Après la persécution, l’usage demeura de faire la Crèche dans les maisons : un usage qui se développa et devint quasi général au cours du XIXe siècle.

Pour finir:

La Crèche n’est pas une « reconstitution historique ».
... les Crèches mêlent des éléments antiques et des éléments plus modernes ou contemporains : c’est particulièrement frappant dans les Crèches napolitaines où l’on voit, autour de la Vierge Marie et de Saint Joseph en costumes orientaux, une foule de personnages en habits du XVIIIe siècle, depuis les artisans et gens du peuple jusqu’aux nobles ; c’est également vrai dans les Crèches provençales où les santons représentent des personnages typiques de la vie et des villages de Provence : le rémouleur, le bohémien, le meunier, le braconnier, le gendarme avec son bicorne, l’arlésienne… etc., et même le moine pieds nus dans ses sandales et le curé avec son parapluie rouge ou son grand mouchoir à carreaux!

C’est que la Crèche n’est pas en réalité une reconstitution à la manière d’une maquette d’archéologues ; elle n’est pas là juste pour nous permettre de visualiser ce qui s’est passé et serait définitivement passé, comme un film historique.
La Crèche appartient au monde des symboles : elle représente, d’une manière parfois naïve et d’autres fois de manière très recherchée, que Noël est une actualisation mystérieuse de la venue du Rédempteur dans nos vies, pas seulement la vie des habitants de Bethléem il y a plus de deux mille ans, mais notre vie quotidienne aujourd’hui.
Noël n’est pas seulement un anniversaire, c’est un mystère de grâce qui se continue et s’accomplit en notre temps. Comme l’a si justement exprimé notre Saint Père le Pape Benoît XVI, la Crèche devient alors « une école de vie » .

Article (très bien illustré) à lire en entier ici:
http://leblogdumesnil.unblog.fr/2011/12/22/2011-94-histoire-de-la-devotion-a-la-creche/

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