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José Javier Esparza a été remercié par le groupe de presse qui l'employait pour avoir pris la défense de Mgr Reig, qui avait énoncé des idées politiquement incorrectes sur des thèmes de société. Interviewe sur Religion en Libertad, traduite par Carlota. (29/6/2012)

>>> Sur ce sujet, voir aussi:


Carlota


Tout récemment, le journaliste espagnol José Javier Esparza, qui n’a pas voulu se joindre à la meute médiatique qui attaquait sans relâche et de partout Mgr Reig Pla, l’évêque d’Alcalá de Henares, un diocèse limitrophe de Madrid, parce que ce prélat avait dit haut et fort durant la Semaine Pascale, en sa cathédrale, la doctrine de l’Église notamment en ce qui concerne l’homosexualité, s’est vu récemment remercié par un important groupe de presse qui l’employait depuis des années et donc de nombreux journaux pour lesquels il écrivait des rubriques.
L’affaire a été évoquée en France sur le blog de Jeanne Smits.

Je pense que cela a été le bon prétexte car José Javier Esparza est depuis longtemps hors norme. Journaliste de la presse écrite, de la radio et de la télévision, c’est aussi un écrivain avec des ouvrages qui ne pratiquent ni la langue de bois ni le politiquement correct notamment par rapport à l’Histoire ancienne ou plus récente de son pays. Il a en particulier travaillé sur « Le livre noir de la gauche espagnole ». Un journaliste pas comme les autres comme nous allons le voir dans un entretien donné à l’un de ses collègues.

Ma traduction à partir du site de Religión en Libertad.

     



Nous nous sommes habitués à une vision molle de la foi…

Gonzalo Altozano s’est entretenu dimanche dernier avec José Javier Esparza. Ils dirigent tous les deux des émissions sur « Intereconomía TV » (chaîne television espagnole privée de tendance conservatrice née en 2005. Elle appartient au groupe interconomia qui édite notamment le journal « La Gaceta »). Les titres en gras ont été mis par l’auteur de l’article.

* * *

Des enfants trisomiques, ils donnent plus qu’ils ne reçoivent

Il n’est pas seul, bien sûr, au domicile des Esparza, où dans un coin tranquille du jardin vous accueille une statue de la Vierge. Le « coin marial » accueille à l’occasion sa femme et ses cinq enfants, parmi eux, Arturo, le petit: « Nous ne savions pas qu’il était trisomique alors qu’il était déjà né, parce que cela ne s’était pas vu durant la grossesse. Si cela sert à quelque chose pour ceux qui vont se trouver dans une situation similaire, je dirai que, avec ces enfants, tu reçois beaucoup plus que ce que tu donnes. Ce n’est pas comme avoir un enfant conventionnel, mais c’est une bénédiction », explique José Javier. Ses enfants ont fait jusqu’à l’année dernière une scolarité à la maison (*).
« L’expérience a été très bonne pour eux », soutient Esparza qui défend cette méthode contre l’accusation de peu socialiser les enfants ». « Si tu le fais bien, ils ont des expériences de socialisation qu’ils n’ont pas dans un collège ». Aujourd’hui ils ont fait retour au collège pour des raisons familiales, mais le directeur de « Con otro enfoque » [ndt c'est-à-dire José Javier Esparza lui-même (**)] espère qu’un jour la loi reconnaîtra que c’est un droit des parents et non de l’État, d’éduquer ses enfants.

Il y a eu un moment lors de l’entretien pour des questions plus personnelles. Presque à la fin alors que résonnait la Cantate 140 de Jean-Sébastien Bach, un de ses compositions favorites, Esparza, a raconté, répondant aux questions d’Altozano, pourquoi il portait un morceau de tissu sur l’œil. Une tumeur contre laquelle il a lutté pendant cinq ans mais le traitement a laissé l’orbite très abimée et il a fallu la vider également. La couvrir est simplement ce qui est le plus commode.

Par Saint Jacques et par Saint Georges

La persécution est l’état naturel du catholique ? lui a demandé Altozano quand ils ont abordé le sujet.
Il répond : « Non, l’état naturel du catholique c’est la foi et la persécution a à voir avec d’autres circonstances ». Cela dit, Esparza avoue qu’il aime « vivre dans le combat » et que lorsqu’il était jeune, il voulait être un héros « comme tous les jeunes ».

Beaucoup de cet esprit de combat, héritage aussi de l’étape de sa vie comme engagé volontaire, s’est transféré à sa vision de la religion. Après avoir rappelé que Socrate et Platon établissaient la société sur la triade raison-passion-production, ou tête-poitrine-ventre, et que le guerrier (passion et poitrine) « est une forme naturelle de la condition humaine », José Javier revendique son Saint favori, Saint Jacques l’Apôtre (« le saint militaire par expérience ») et Saint Georges, qui « incarne la volonté de l’Europe de vaincre tous les dragons pour sauver son identité chrétienne ». « Nous sommes habitués à une vision molle (ndr dans le sens aussi de lâcheté) de la foi, excessivement paisible, et cela ne va pas avec beaucoup de tempéraments », résume-t-il avant d’évoquer le passage de l’Évangile dans lequel Jésus prend un fouet et expulse les marchands du temple.

La foi du charbonnier

Et aussi celui d’un autre soldat, celui du centurion qui considère son fils comme sauvé sur la seule parole du Divin Maître. Esparza défend la foi du charbonnier : « C’est une expression naturelle du besoin de Dieu. On ne peut pas aller dans la vie en exigeant des autres quelque chose qu’on n’a pas le droit d’exiger », comme serait une réflexion intellectuelle élaborée sur la foi. Durant des siècles, des générations de chrétiens « ont vécu, souffert et joui de cette foi », certains avec la foi du charbonnier, d’autres avec la foi de Saint Thomas d’Aquin : « Et cela c’est une richesse ».

Dans un sens contraire, « la plupart des attaques contre l’Église sont des manifestations inversées du besoin de Dieu, et les attaques contre la foi, une expression de l’incapacité à se rapprocher d’elle ». L’agnosticisme, cependant, est « une pure commodité intellectuelle ». Esparza lui-même se considérait agnostique dans sa jeunesse, et dans son cas, oui, il a eu « une expérience intellectuelle » qui l’a fait changer. Entre autres choses le fait que « Dieu sert pour comprendre pourquoi il existe le bien et pourquoi il existe le mal, et qu’est ce qui est le bien et qu’est ce qui est le mal ».

Espagne, catholique ou rien

«Le pire de tout c’est la tiédeur », juge-t-il. Et cela a été un mal de sa génération qui est passée « d’une Espagne fondamentalement catholique d’un point de vue officiel, à une Espagne fondamentalement athée d’un point de vue officieux ».
Mais l’Espagne « est par définition un pays catholique, sans que cela signifie que tous les Espagnols vont à la messe. Mais, comme construction culturelle dans l’histoire, l’Espagne n’a de sens que comme nation catholique ».


Notes de traduction


(*) Problème de la scolarité en Espagne (qui ressemble beaucoup à la scolarité en France, même dans les établissements dits catholiques) où le délabrement de la formation est le même qu’en France, que cela soit une question de niveau scolaire et d’apprentissage, ou bien au niveau de certains enseignements sous prétexte de respect des autres (les nouveaux droits, l’histoire réinventée, etc.). Le journaliste qui interroge Esparza emploie le mot anglais « homeschooling » et précise « : éducation à la maison moyennant une inscription auprès d’une institution nord-américaine pour rester dans la légalité ». Le même genre de problème se pose en France pour les parents souhaitant avoir un projet éducatif à la maison.

(**) Esparza anime une émission très « tonique » sur Intereconomia TV dont le titre pourrait se traduire par « Sous un autre angle » (cf. www.intereconomia.com/programa/otro-enfoque)
Dans l’une de ses dernière émission il dénonçait notamment le projet « Eurovegas » (ce qu’ont déjà fait plusieurs évêques espagnols), c'est-à-dire l’installation en Espagne d’une énorme « ville » de jeux version Las Vegas avec une réglementation y compris pour les lois, non plus espagnoles mais celles de l’entreprise. Un état dans l’état qui en plus de favoriser certains addictions particulièrement néfastes, sous prétexte de donner de l’emploi aux Espagnols, les réduirait à toutes les possibilités de dérives des conditions de travail. La présidente de la région de Madrid a même dit, a priori sans que cela lui pose problème, que la loi de l’interdiction de fumer dans les locaux ne s’appliquerait pas à Eurovegas !