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Suite du reportage de Giacomo Galeazzi: le deuxième jour à Milan, en particulier, l'extraordinaire fête des témoignages, au Parc de Bresso (3/6/2012)



Foule à Milan pour le Pape qui condamne l'avortement et l'euthanasie
http://vaticaninsider.lastampa.it/
Giacomo Galeazzi,
Milan
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«Je n'ai jamais vu un tel dialogue de masse entre un Pape et les gens», s'émeut le vieux prêtre, dans l'immense parc.
La journée particulière de Benoît XVI a un épilogue mémorable. Dès le crépuscule, un arc en ciel de familles qui cherchent et trouvent la confrontation tous azimuts avec le Pontife. Depuis l'immense parterre, ils l'acclament, et sur le podium, ils lui posent des questions en rafales, même incommodes, comme le refus des sacrements aux divorcés remariés, et les nombreuses difficultés de fidélité à la doctrine. Et ainsi la kermesse catholique se transforme en une agora. Après avoir entendu un tourbillon de témoignages de couples et d'enfants de tous les coins de la planète, Joseph Ratzinger sort du protocole, et laisse de côté le discours écrit. Il regarde dans les yeux les délégations de la rencontre, fait revivre les fils de la mémoire et, a bracio, se souvient de sa vie de famille et se met à donner des conseils de bon sens et de sagesse en homme de foi compréhensif.

Comme un grand-père, par un soir de début d'été, il décrit les promenades dans les montagnes avec ses parents, la musique dans la maison, l'enfance passée dans un village. Aperçus de la vie quotidienne, éclairs de partage de l'âme humaine. Le curé du monde conjugue chaleur et fidélité à la doctrine. Il ne fait pas de rabais, il propose partout des «idéaux élevés» (au Dôme, à San Siro, à l'archevêché, au parc de Bresso) pour les familles qui le pressent dans une étreinte de foule jamais vue.
«J'ai cherché quelque chose de semblable dans ma mémoire, mais je n'ai rien trouvé», résume le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. Pourtant, le modèle de vie publique et privée proposé par le Pape est loin d'être au rabais. Peut-être concède-t-il quelques entorses sur la forme avec les maillots donnés par les joueurs de l'AC Milan et l'Inter Milan, ou la chorégraphié de concert rock, mais rien sur le contenu.

Et ainsi le Pape théologien et pasteur catéchise les politiques en leur enjoignant de ne pas voter de lois en faveur de l'euthanasie et de l'avortement, exhorte les jeunes à se marier parce que seulement après le mariage vient la famille, réaffirme au clergé la valeur du célibat. Malgré une prédication certes pas soft, ou adoucie, chaque étape de ses trois jours à Milan est une immersion océanique d'humanité. Dans un face à face significatif, il reçoit le salut du cardinal Carlo Maria Martini, le leader historique de l'épiscopat progressiste, signe d'une Église qui à Milan sait se regrouper, tandis qu'à Rome, corbeaux et taupes empoisonnent les sommets de l'Eglise.

«Les gens sentent la sincérité et la force de son message », explique don Luca, un prêtre sicilien qui à l'ombre des flèches gothiques pousse le fauteuil roulant d'un enfant handicapé vers la bénédiction papale.

Chaque mouvement du Pape a lieu le long d'un tapis de chants et d'acclamations.
Devant le stade Meazza, beaucoup ont attendu Benoît XVI deses heures avant l'aube. «C'est dans la famille que j'ai appris la foi et que j'ai façonné mon caractère en vue des choix décisifs, alors je me suis senti une obligation morale de rendre au Pape un peu du bien que je reçois de son enseignement», explique Alessio Angeloni, 35 ans, venu d'Ancone avec un groupe de vingt amis.
Lui fait écho don Vasco Giuliani, 65 ans, curé de Saint-André à la périphérie de Florence, qui après deux décennies en tant qu'assistant de l'Action catholique s'occupe maintenant de la pastorale de la famille dans son diocèse: « Benoît a le meilleur produit (le Christ) au meilleur prix (gratuit)», sourit-il. Au Pape il reconnaît le «courage de ne pas proposer un modèle générique de famille, mais celui de l'identité chrétienne».

Son peuple le cherche, et lui rencontre une pluralité d'histoires individuelles.
La veillée à Bresso est une conversation collective. Divorces, crise économique, difficultés de sens. Pour chaque souci, le Pape n'a pas de «recette simple» et il le dit clairement, mais pour chaque exemple, il fournit un point de réflexion, la consolation de la proximité, la chaleur d'un magistère qui sait se faire vie réelle. A une famille grecque ruinée par la récession, il admet, ému: «Les mots sont insuffisants, nous devrions faire quelque chose de concret et nous en sommes tous incapables». Et puis un appel à la responsabilité des politiques: «Les individus souffrent et doivent accepter les choses comme elles sont».
Tout autour, un demi-million de visages qui lisent dans les douces expressions du Pape une lueur d'espoir. «L'Eglise aime les divorcés, vous n'êtes pas exclus».

Personne n'est dehors, personne n'est seul.