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Francisco Suàrez

1548-1617

... à contre-emploi. Carlota a "enquêté" sur le thélogien jésuite espagnol du XVIe-XVIIe siècle. (7/6/2012)

-> Voir ici:
Vatileaks: Hans Küng entre en piste

«Ainsi le Pape peut aussi devenir un schismatique s’il ne veut pas maintenir l’unité et l’attachement dû avec la totalité du corps de l’Eglise. » (Francisco Suarez, éminent théologien espagnol des XVIe et XVIIe siècles)

     



Carlota


Le nom de Francisco Suárez m’a fit dresser l’oreille et même si je ne ne suis pas spécialiste en théologie j’ai vraiment l’impression qu’il est cité dans un contre-emploi trompeur.
Rien de nouveau sans doute et l’on sait déjà comme Saint François d’Assise est utilisé à tort et à travers (1).
En effet, Francisco Suárez me semble s’être opposé au pouvoir temporel des puissants de son époque qui voulaient asservir l’Église à leurs ambitions: il se rapprochait donc parfaitement de l’attitude actuelle du Saint Père Benoît XVI qui refuse les diktats du monde pour cette Église qui est celle du Christ et pas celle que l’on veut qu’elle soit en fonction des envies des hommes, enfin des grands hommes comme M. Küng ! Il est également nécessaire de juger l’œuvre de Francisco Suárez, même si elle a une portée universelle et intemporelle, en n’oubliant pas que ce théologien a été, et c’est tout à fait normal, imprégné par la situation particulière de son époque. Il convient donc de juger son œuvre sans faire d’anachronisme historique.

Eléments biographiques:
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Francisco Suárez, d’origine noble, est né à Grenade en 1548 et est mort à Lisbonne en 1617. Il est entré à Salamanque à la Compagnie de Jésus en 1564. À l’université de cette ville il étudie la philosophie et la théologie. Il est ordonné prêtre en 1570. Il enseigne la philosophie à Avila et Ségovie et plus tard la théologie dans ces mêmes universités ainsi que dans celles de Valladolid, Rome, Alcala et Coimbre. Ses biographes disent qu’il était un excellent religieux, pratiquant la mortification, travailleur, modeste et s’adonnait tout particulièrement à la prière.

Il possédait une telle connaissance que le Pape Grégoire XIII lui-même a assisté à sa première conférence à Rome. Par la suite Paul V l’a invité à réfuter les erreurs du Roi Jacques Ier d’Angleterre
qui pour renforcer l’absolutisme de la monarchie anglaise prenait appui sur la religion anglicane et se servait de son rôle de chef d’une Église nationale (fondée quelques décennies auparavant par Henri VIII). Il en vint à persécuter les catholiques. Se rappeler l’affaire de « la conspiration des poudres » menée par le catholique Guy Fawkes pour se débarrasser de ce roi et dont on célèbre toujours en Angleterre l’échec, et son exécution, depuis 1605.

Les écrits de Francisco Suárez se caractérisent par leur profondeur, leur pénétration et la clarté de l’expression et montrent son exceptionnelle connaissance des Père de l’Église ainsi que des écrivains hérétiques et des ecclésiastiques. Bossuet a dit que les écrits de Suárez contenaient la totalité de la philosophie scolastique. Il a d’ailleurs fondé une école de scolastique, le « Suarisme ».

Son livre “De Defensione Fidei” a été brûlé à Londres par ordre royal et a été interdit par le Parlement de Paris (1614) sur la base qu’il contenait des doctrines qui étaient contraires à l’autorité des monarques.

(Éléments recueillis à partir des versions wikipedia espagnole, anglaise et française et encyclopédie catholique en espagnole)

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Peut-être M. Küng parle-t-il de Francisco Suárez par rapport au fait qu’il était jésuite et que bien après sa mort, ses livres, tout comme d’autres écrits de membres de la Cie de Jésus, ne furent plus autorisés dans les universités - c’est l’époque en France du gallicanisme - (Küng, qui se prend pour un théologien martyr, fait peut-être une identification). Ce conflit avec le pouvoir temporel des dynasties catholiques française et espagnole allait se terminer avec la suppression (temporaire) de la Compagnie de Jésus par le Pape Clément XIV en 1773. Wikipedia en français donne un résumé assez correct ici.
Peut-être aussi M. Küng cite-t-il une phrase à caractère générale mais en lui donnant un caractère très particulier! Peut-être M. Küng veut-il présenter Francisco Suárez comme le rebelle qui montre la voie face au pouvoir central et au Pape, Benoît étant assimilé à Clément XIV…

Bref, cela ne me semble pas être une démarche très exemplaire…. de rectitude intellectuelle… Mais cela doit sans doute plaire à ses lecteurs espagnols, de voir mentionner Francisco Suárez.
Il s’épanche bien sûr très largement sur le portail religion digital de M. Vidal. (cf www.periodistadigital.com , un article déjà ancien où Küng parlait du schismatique Benoît XVI ! )

(1) Pas plus tard qu'hier, et toutes proportions gardées, Madame Pedotti citait hier (Vatileaks: une information totalitaire ) Vittorio Messori pour justifier sa hargne conre "le Vatican". M'étonnerait qu'elle l'ait lu - cela devait être ses semblables de l'époque qui en 1985, lors de la sortie de ses entretiens avec le Cardinal Ratzinger avait poursuivi l'auteur italiens de leur vindict, et même de menaces... de mort!!!