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L'Avvenire publie la préface de Mgr Gänswein à un livre consacré au "Jésus de Nazareth" de Benoît XVI (8/6/2012)

     



Jésus de Nazareth à l'Université

(Gesù di Nazareth all'università. Il libro di Joseph Ratzinger-Benedetto XVI letto e commentato negli atenei italiani).

Entre le printemps de 2011 et celui de 2012, à l'initiative de la Libreria Editrice Vaticana, dix grandes universités italiennes ont ouvert leurs portes à un événement culturel sans précédent: dans un débat passionné et profond, des théologiens et des universitaires italiens et européens, croyants et non croyants , ont discuté et lu devant un auditoire d'étudiants et d'enseignants le best-seller de Joseph Ratzinger - Benoît XVI, Jésus de Nazareth.
Ce livre documente tout ce débat, rend compte des contributions de personnalités éminentes qui y ont participé. Il s'ensuit une étude interdisciplinaire, (puique la figure de Jésus Christ est transversale à toutes les sphères de la connaissance) pouvant intéresser des chercheurs expérimentés et de jeunes étudiants dans les disciplines classiques et scientifiques, dans un débat qui a été unanimement considéré comme commme l'une des grandes innovations culturelles de notre temps.
(http://www.ibs.it/)

L'Avvenire vient de publier la préface de Mgr Gänswein.
Ma traduction:

Le programme du Pape? Rien que l'Evangile
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Il n'y a pas si longtemps qu'ici et là, des professeurs d'université se moquaient des étudiants en théologie qui citaient les oeuvres de Joseph Ratzinger. Beaucoup considéraient le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi comme le gendarme du Pape, ne serait-ce qu'en vertu de son office. En fait, le cardinal était devenu comme une épine dans le flanc d'un monde postmoderne dans lequel la question de la vérité est considérée comme dénuée de sens, une société de l'opulence et de l'avidité qui semble de plus en plus se détourner de Dieu; c'était un homme dérangeant, qui, sans discuter, avait pris sur lui un joug pesant.

Mais qui est vraiment cet homme? Comment a-t-il été possible qu'en l'espace de vingt-quatre heures après son élection comme Souverain Pontife, il ait transmis de lui-même une image totalement différente? Avec les vêtements, aurait-il aussi changé de nature? Ou bien était-ce nous qui nous étions faits une fausse idée de cet érudit de Dieu aussi solide qu'humble?
Le temps est venu de soumettre à une profonde révision l'image que certains médias ont produite de l'ancien préfet. Et pas seulement pour rendre justice à une grande personnalité, mais aussi pour pouvoir écouter sans préjugé ce qu'a à dire cet homme qui est sur le trône de Pierre. Le ministère de Pasteur Suprême de l'Eglise possède une dimension qui lui permet d'exprimer de la façon la plus pleine et la plus limpide le nature de l'homme Joseph Ratzinger et les dons qui lui ont été donnés. En cela, le Pape n'est pas un politicien et son pontificat n'est pas un projet. Il ne s'agit ni d'exercer une créativité singulière, ni de se mettre en avant. Ce n'est pas un hasard si le mot «Providence» est souvent utilisé par le Pape.
Le 24 Avril 2005, lors de la Messe pour le début de son ministère pétrinien, Benoît XVI a affirmé ostensiblement qu'il renonçait à un «programme de gouvernement», parce que'en fait, ce programme avait déjà été fixé il y a très longtemps, quelques deux mille années plus tôt, pour être précis .

Et le Pape a dit haut et fort: «Mon véritable programme de gouvernement est de ne pas faire ma volonté, de ne pas poursuivre mes idées, mais de me mettre à l'écoute, avec l'Église tout entière, de la Parole et de la volonté du Seigneur et de me laisser guider par Lui, de sorte que c'est lui-même qui guide l'Église en cette heure de notre histoire».

Depuis le jour où il a prononcé ces mots, 7 ans ont passé. Pour un pontificat, il ne s'agit sans doute pas d'une longue période, et pourtant c'est un temps suffisant pour dresser un premier bilan.
Pour quoi Benoît XVI se bat-il? Quel message veut-il apporter aux hommes? Qu'est-ce qui l'anime, et qu'a-til été en mesure de faire bouger? En tant que «serviteur des serviteurs de Dieu», il est un exemple par sa bonté, il soigne la collégialité entre les pasteurs, il concentre son ministère sur l'essentiel, en premier lieu sur le renouvellement de la foi, le don de l'Eucharistie et l'unité de l'Église.
Et bien sûr, grâce au renforcement de ces fondations et en vertu de l'héritage laissé par son grand prédécesseur, il a réussi ce que, dans un laps de temps aussi bref, peu de personnes croyaient possible: la revitalisation de l'Eglise dans un moment difficile. Dans la curie, il a donné une nouvelle sève à des formes anciennes, et en même temps, il a élagué le bois mort.

La question de Dieu n'est pas quelque chose qui appartient au passé; au contraire: elle est très actuelle; parce que l'homme trouve son accomplissement dans une vie qui s'abreuve à la fontaine de la foi chrétienne. C'est le message fondamental des homélies et des discours de Benoît XVI. Parce que seul Dieu libère l'homme du péché et des difficultés de cette vie.
De même, la façon dont l'ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avec sa chaleur et sa simplicité, si spontanée et si vraie, réussit sans effort a captiver les cœurs des hommes, a suscité en nous de l'émerveillement. Tout aussi remarquable est son courage: Benoît XVI ne craint pas la confrontation et le débat. Il appelle par leur nom les insuffisances et les erreurs de l'Occident, critique la violence qui prétend avoir une justification religieuse. Il ne cesse de nous rappeler que nous nous détournons de Dieu avec le relativisme et l'hédonisme tout autant qu'avec l'imposition de la religion par la menace et la violence.
Au cœur de la pensée du Pape, il y a la question de la relation entre foi et raison, entre vérité et liberté, entre religion et dignité de l'homme.
La nouvelle évangélisation de l'Europe et du monde, nous dit le Pape, ne sera possible que lorsque les hommes comprendront que foi et raison ne sont pas en conflit, mais en relation. Une foi qui ne se mesure pas avec la raison devient elle-même déraisonnable et absurde. Et, inversement, une conception de la raison, qui ne reconnaît que ce qui est mesurable ne suffit pas pour comprendre l'entière réalité.

Au fond, ce qui intéresse le Pape, c'est de réaffirmer le coeur de la foi chrétienne: l'amour de Dieu pour l'homme, qui trouve dans la mort de Jésus sur la croix et la résurrection son expression inégalée. Cet amour est le centre immuable sur lequel se fonde la confiance chrétienne dans le monde, mais aussi l'engagement à la miséricorde et à la charité, le renoncement à la violence.
Ce n'est pas un hasard si la première encyclique de Benoît XVI s'intitule Deus caritas est, «Dieu est amour». C'est un signal clair; et en outre, une phrase programmatique de son pontificat. Benoît XVI veut mettre l'accent, dans toute sa splendeur, sur le caractère grandiose de la vérité chrétienne.
L'homme trouve sa plénitude et son accomplissement dans une vie qui s'abreuve à la source de la foi. C'est un point central.
Dans la perspective du Saint-Père, là réside la force, et aussi la possibilité d'avenir pour la foi.
Le message du successeur de Pierre est à la fois simple et profond: la foi n'est pas un problème à résoudre, c'est un don qui doit être redécouvert, jour après jour. La foi donne de la joie et la plénitude. Plus que toute autre chose, c'est cela qui caractérise le pontificat du Pape théologien.
Mais cette foi n'est nullement en dehors du monde et de l'histoire. C'est une foi qui a un visage d'homme, le visage de Jésus-Christ. En lui, le Dieu caché est devenu visible, tangible. Dieu, dans sa grandeur incommensurable, se donne à nous dans Son Fils. Au Saint-Père, ce qui importe, c'est d'annoncer le Dieu fait chair, 'Urbi et Orbi', aux petits et aux grands, à ceux qui ont le pouvoir et à ceux qui n'en ont pas, en dehors et au dedans de l'Eglise, qu'on le désire ou non.
Et même si tous les yeux et les caméras se concentrent sur le Pape, il ne s'agit en fin de compte pas sur lui. Le Saint-Père ne se place pas au centre lui-même, il ne se proclame pas lui-même, mais Jésus-Christ, le Rédempteur du monde.
Qui vit en paix avec Dieu, qui se laisse réconcilier avec lui, trouve aussi la paix avec lui-même, avec autrui et avec la création qui l'entoure. La foi aide à vivre, la foi offre la joie, la foi est un grand don: c'est la conviction la plus profonde du Pape Benoît. Pour lui, c'est un devoir sacré de laisser les traces qui conduisent à ce don. Et de ce don, il veut rendre témoignage, «dans toute la Judée et la Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre».