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Hier, dans la Basilique Saint-Jean de Latran, une extraordinaire catéchèse d'une demi-heure, entièrement a braccio. Traduction de Jeanne Smits (12/6/2012)

Aujourd’hui nous connaissons un type de culture où la vérité ne compte pas, même si en apparence on veut faire apparaître toute la vérité. Seuls comptent la sensation, l’esprit de calomnie et de destruction, c’est une culture qui ne recherche pas le bien, dont le moralisme est un masque pour semer la confusion et la destruction. A cette culture du mensonge qui se présente avec les habits de la vérité et de l’information, à cette culture qui recherche seulement le bien-être matériel et nie Dieu, nous disons non.

     





Hier soir, Benoît XVI a présidé dans la Basilique Saint-Jean de Latran une cérémonie, à l'occasion de l’ouverture du Congrès ecclésial et pastoral du diocèse de Rome qui a cette année pour thème: "Allez donc ! faites des disciples, baptisez-les et apprenez-leur": redécouvrons la beauté du baptême " .
Il a fait une extraordinaire catéchèse d'une demie-heure, entièrement a braccio, méditant sur la signification du baptême (un sujet brûlant d'actualité, si l'on en croit ce débat tout juste ouvert dans les colonnes de La Croix, sous le titre Droit à se faire baptiser…et se faire débaptiser).
Jeanne Smits (la directrice de Présent) a fait un travail formidable, et nous en propose la traduction en entier sur son blog: leblogdejeannesmits.blogspot.fr/...

Elle écrit, en guise de préambule:

Benoît XVI a parlé une demi-heure lundi à Saint-Jean-de-Latran du baptême, de la vie de Dieu et du refus de la culture du mal.... C'est un discours saisi au vif, témoin de la profondeur de la foi et de la pensée de notre Pape, prononcé dans le contexte des attaques contre sa personne à travers l'« affaire » Vatileaks.

* * *

Extraits


Dans l’Église antique et encore à travers les siècles on prononçait les paroles : « Renoncez-vous aux pompes de Satan ? ».
Avez-vous déjà pensé à ce que cela signifie ? Les pompes du diable étaient surtout les grands spectacles sanglants où la cruauté devenait un divertissement, où le fait de tuer des hommes devenait un objet de spectacle, le spectacle de la vie et de la mort d’un homme. Ce spectacle sanglant, ce divertissement du mal est la pompe du diable avec son apparente beauté et la réalité de sa cruauté. Au-delà de cette signification immédiate des paroles « pompes du diable », on voulait parler d’un type de culture, d’un way of life, d’un mode de vie où compte non la vérité mais l’apparence, où l’on ne cherche pas la vérité, mais l’effet produit, la sensation. Sous prétexte de montrer la vérité on veut en réalité détruire des hommes, et seulement se créer soi-même en tant que vainqueur. Il s’agit de renoncer à ce type de culture qui est une anti-culture qui s’érige contre le Christ et contre Dieu. Renoncer à une culture qui dans l’évangile de saint Jean est appelée « ce monde ». A propos de ce monde, Jean et le Christ ne parlent pas de la création de l’homme par Dieu mais de la créature qui est dominante et s’impose comme s’il était le monde et du mode de vie qu’elle impose.

Je voudrais réfléchir avec vous sur cette pompe du diable, sur cette culture à laquelle nous devons dire non.
Etre baptisé, s’est essentiellement s’émanciper, se libérer de cette culture. Aujourd’hui nous connaissons un type de culture où la vérité ne compte pas, même si en apparence on veut faire apparaître toute la vérité. Seuls comptent la sensation, l’esprit de calomnie et de destruction, c’est une culture qui ne recherche pas le bien, dont le moralisme est un masque pour semer la confusion et la destruction. A cette culture du mensonge qui se présente avec les habits de la vérité et de l’information, à cette culture qui recherche seulement le bien-être matériel et nie Dieu, nous disons non.

Nous connaissons bien grâce aux Psaumes ce contraste entre la culture où l’on peut sembler intouchable par rapport à tous les maux du monde si l’on met Dieu par dessus tout, et une culture du mal, la domination du mal. Ainsi la décision du baptême, cette partie du chemin catéchuménal qui dure toute la vie est précisément ce non prononcé et réalisé de nouveau tous les jours de notre vie, avec les sacrifices que coûte le fait de s’opposer à la culture du mal qui en beaucoup de lieux, domine. Elle s’impose comme si elle était le monde : ce n’est pas vrai, ce n’est pas elle qui décide de ce qu’est la vérité.

Nous passons ainsi au premier renoncement : le renoncement au péché pour vivre dans la liberté d’enfants de Dieu. Aujourd’hui la liberté et la vie chrétienne et l’observance des commandements de Dieu sont présentées comme opposées, être chrétien est vu comme un esclavage, la liberté serait de s’émanciper de la vie chrétienne, s’émanciper en somme par rapport à Dieu. Le mot péché apparaît pour beaucoup quasi ridicule. Ils disent : comment pourrions nous offenser Dieu, Dieu est si grand, en quoi cela l’intéresse-t-il si je fais une petite erreur ? Nous ne pouvons pas offenser Dieu car il est trop grand pour être offensé par nous.

Cela semble vrai, mais ce n’est pas vrai. Dieu s’est fait vulnérable : le Christ crucifié nous dit que Dieu s’est fait vulnérable, vulnérable jusqu’à la mort, Dieu s’intéresse à nous parce qu’il nous aime. L’amour de Dieu est vulnérabilité, intérêt pour l’homme, l’amour de Dieu veut dire que notre première préoccupation doit être de ne pas blesser, de ne pas détruire son amour, ne rien faire contre son amour car ainsi nous agirions contre nous-mêmes et contre notre liberté. En réalité cette liberté apparente, cette émancipation vis-à-vis de Dieu devient immédiatement esclavage, celui de tant de dictatures que le Christ a dû voir depuis les hauteurs du Temple.

Pour finir, le renoncement à Satan. On dit que c’est un oui à Dieu et un non au pouvoir du Malin qui coordonne toute cette activité et qui veut se faire le dieu de ce monde comme le dit encore saint Jean. Mais il n’est pas Dieu ! il est seulement l’adversaire. Nous ne nous soumettons pas à son pouvoir, nous disons "non" parce que nous disons "oui", un "oui" fondamental à l’amour et à la vérité.

...

A la fin reste une question à laquelle je ne consacrerai qu’une toute petite parole, celle du baptême des petits enfants (1). Il est juste de le faire, sans qu’il soit nécessaire de faire d’abord un chemin catéchumal pour arriver à un baptême réellement réalisé.
L’autre question qui se pose toujours est celle-ci : pouvons-nous imposer à un enfant une chose religieuse qu’il voudra vivre ou non, nous devrions lui laisser le choix.
Cette question montre qu’au bout du compte nous ne voyons plus dans la foi chrétienne la vie nouvelle, la vraie vie ; nous voyons un choix après l’autre, et même un poids qu’il ne faudrait pas imposer sans que le sujet en sache le sens.

La réalité est autre. La vie elle-même nous a été donnée sans que nous puissions choisir – « si je veux vivre ou non ». Personne ne peut faire qu’il est né ou non. La vie est nécessairement donnée sans consentement préalable. Elle est donnée ainsi et nous ne pouvons pas décider d’abord – « si je veux vivre ou non ». En réalité la question est de savoir s’il est juste de donner la vie en ce monde sans avoir obtenu le consentement de celui qui vivre ou non. Si je peux réellement anticiper sur la vie, la donner sans que celui à qui on la donne ait eu la possibilité de se décider, je dirais que cela est possible, et juste seulement pour autant qu’avec la vie l’on peut donner la garantie que la vie – avec tous les problèmes du monde – est bonne, qu’il est bon de vivre, qu’il existe une garantie que cette vie est bonne, qu’elle est protégée par Dieu, qu’elle est un vrai don, seule l’anticipation de son sens justifie cette anticipation de la vie.

(1)

Dans les colonnes de La Croix, citées plus haut, je lis ce commentaire:

De toute façon, sauf exception, baptiser un enfant avant qu’il puisse en faire la demande me laisse perplexe. Combien de baptisés regrettent de n’avoir aucun souvenir de leur baptême comme s’il n’avait jamais été ?
Et voilà la réponse du Saint-Père!