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AG du 26 avril 2006

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Vade mecum pour répondre à cette question, posée par des amis, et qui peut laisser dépourvu: que se passe-t-il au Vatican? (17/6/2012)

Toutes les options décrites ont été documentées ici: Vatileaks

     



Selon la formule consacrée "aucune piste n'est écartée". Y compris celles politiquement incorrectes (6 et 7) ou supra-naturelle (8)
Elles ne sont pas nécessairement exclusives l'une de l'autre, et même, plus vraisemblablement, elles s'enchaînent mutuellement.

1. Un fait est incontournable: un journaliste peu scrupuleux et à la recherche d'un scoop s'abouche avec un domestique cupide, qui lui vend des documents volés (c'est un grand classique, et la dite "affaire Bettancourt", chez nous, n'a pas commencé autrement). Grâce au voyeurisme du public, il en fait un best-seller ("Sua Santità").
Pour certains, cela pourrait s'arrêter là. Mais d'autres soutiennent que le serviteur malhonnête ne pouvait pas agir seul, ce que confirmerait le fait que les documents aient continué à fuiter après son arrestation. En réalité, le journaliste aurait fort bien pu garder ces documents en réserve dans ce but.

1'. Le journaliste pourrait avoir été "recruté". Par qui? Voir §6 et 7.

2. Variante: des fonctionnaires de second rang du Vatican (au pluriel, si l'on veut faire croire que les "corbeaux", ainsi que l'on a nommé l'(les) auteur(s) des fuites, sont nombreux), aigris parce qu'ils pensent par exemple n'avoir pas eu la carrière dont ils rêvaient, se défoulent et se livrent à un réglement de compte. Leurs motivations sont essentiellement vénales. A moins qu'ils n'agissent pour le bien du Pape et de l'Eglise, en dénonçant de présumées turpitudes, dans le buit d'y mettre fin. Plus difficile à croire...

3. De sourdes luttes de pouvoir internes et des rivalités (forcément sordides!) entre cardinaux et membres de la Curie travaillent le sommet de l'Eglise, peut-être en vue de modeler le prochain conclave. Version en quelque sorte officielle, généreusement relayée par les médias, car elle accrédite la faiblesse du Pape et les insuffisances de sa "gouvernance", tout en "chargeant" la hiérarchie honnie, et ses "ambitions" bien peu évangéliques.

4. Des membres de l'Eglise ne sont pas d'accord avec la ligne du Pape, pour des raisons variées: à l'intérieur (oeuvre de purification entreprise par Benoît XVI sur les finances du Vatican, et dans les affaires de pédophilie) et surtout à l'extérieur du Vatican (oecuménisme, collégialité, questions de société, etc..); ils tentent de le fragiliser à l'intérieur (ce qui suppose qu'ils y ont des relais, ce qui nous ramène à §1' et 2), en l'isolant de ses plus proches collaborateurs, le secrétaire d'Etat et son secrétaire privé, tous deux cibles privilégiées des attaques. Parmi eux, une faction progressiste redoute que l'on ne revienne sur les "acquis" de Vatican II.

5. Dans le même ordre d'idées, la possibilité d'un accord avec la FSSPX déchaîne les passions (je sais ça a l'air fou, mais quand on se souvient de l'affaire Williamson, ça ne l'est pas tant que cela. Et il n'y a pas que des paranos "intégristes" qui défendent cette idée, elle a aussi été défendue par Eric Zemmour, qui regarde les choses de l'extérieur)

6. Les "pouvoirs forts", voire une puissance étrangère, veulent à tout prix réduire l'Eglise au silence sur tous les sujets (cf. Les maîtres du monde), et montent une vaste opération de discrédit, préparée et même annoncée de longue date (cf. Ce n'est pas fini! ) y compris par le Père Lombardi! (cf. l'analyse de Jean-Marie Guénois ), à travers des affaires financières extrêmement complexes, et improuvables. Les relais médiatiques habituels, qui sont leur porte-flingues, entrent en action.

7. Variante: Le Vatican est contraint de s'insérer dans le système financier global (cf. L'argent, le nerf de la guerre?). Il faut le mettre au pas, en lui ôtant ce qui lui reste de souveraineté temporelle (que lui garantissaient les accords du Latran) et en le privant de ses moyens matériels d'action.

8. A la veille de l'année de la foi, le diable intervient... sans doute bien secondé par les hommes. Après tout, Paul VI avait dit que les fumées de Satan étaient entrés dans le Temple de Dieu.

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9. Le moins (hyper-moins) probable, c'est un complot des "réactionnaires" (en vue de quoi? et contre qui?), pourtant évoqué par certains. Ils n'ont pas la moindre influence à l'extérieur, et ne seraient en aucun cas relayés par les medias.

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Au final, le plus probable, c'est qu'on a un mélange détonnant de certains parmi les points 1 à 8.
Avec une nouveauté, par rapport aux polémiques précédentes, qui mériterait une analyse: "on" a (presque) renoncé à attaquer directement la personne du Pape. Sans doute parce qu'"on" a vu qu'il est très aimé, et que cela serait contre-productif. Je préfère ne pas penser à l'autre motivation: il suffit de laisser le temps faire son oeuvre.

Enfin, une dernière remarque: des livres "coup de poing", des enquêtes "explosives", il y en a toujours eu (et pas que sur le Vatican). La plupart finissent au pilon.
Une révélation ne peut devenir une affaire planétaire sans un énorme relais des medias. On en revient au §6!