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Sandro Magister consacre son dernier billet à la Commission de trois cardinaux nommés par Benoît XVI pour enquêter sur les Vatican leaks. Et a retrouvé d'étonnantes confidences de l'un deux, l'espagnol Herranz (1), dans un livre écrit en 2006 (21/6/2012)



Tous trois sont "âgés de plus de 80 ans (donc plus électeurs, ndlr), mais en bonne forme" , nous dit Sandro Magister. Et ce sont des cardinaux qui ont été choisis parce qu'ainsi, ils auront "la possibilité d’interroger même leurs pairs, le cas échéant".

La création de la commission avait été annoncée le 16 mars dernier dans une interview que le substitut de la secrétairerie d’état, l’archevêque Angelo Becciu, avait accordée à "L'Osservatore Romano" et qui avait été publiée sous la signature du directeur, Giovanni Maria Vian :
(ma traduction ici: http://benoit-et-moi.fr/2012-I/)

Les trois cardinaux sont connus pour leur discrétion.
Et parmi eux, la palme revient au Président de la Commission, le cardinal Herranz (né en 1930, dans la province de Cordoue), créé cardinal par Jean-Paul II en 2004, et membre de l'Opus Dei.

Article en entier: chiesa.espresso.repubblica.it/...
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Connue depuis longtemps, la discrétion du président de la commission, le cardinal Herranz, est devenue proverbiale.
Toutefois cette réserve ne l’a pas empêché d’écrire, il y a de cela quelques années, un livre de souvenirs qui, sans violer quelque secret que ce soit, offre de nombreuses informations inédites et curieuses.
Ce livre de 480 pages, intitulé “Nei dintorni di Gerico” [Aux environs de Jéricho], a été publié aux éditions Ares, liées à l’Opus Dei, au mois de janvier 2006, deux ans après que Jean-Paul II eût créé Herranz cardinal, ce qui a permis à celui-ci de participer au conclave qui a élu Benoît XVI.
...
Le livre contient un très grand nombre de détails curieux. Au moins deux d’entre eux sont également d’une grande actualité par rapport au phénomène "Vatileaks" et aux débats qui en sont la conséquence.

Au cours de ces dernières semaines, en effet, on a recommencé à parler, au niveau journalistique, de la possibilité – actuellement lointaine – ou de l’opportunité d’une démission de Benoît XVI selon les normes fixées par le droit canonique. Herranz raconte que, à la fin du pontificat de Wojtyla, il avait été interrogé à propos de la question de la démission et, dans son livre, il donne le contenu d’une note personnelle qu’il avait rédigée le 17 décembre 2004 "après une conversation" avec l’archevêque Stanislaw Dziwisz, à l’époque secrétaire du pape et aujourd’hui cardinal archevêque de Cracovie.

Herranz révèle, aux pages 451-452 de son livre :

"En ce qui concerne une éventuelle renonciation pour des raisons de santé, j’avais écrit dans cette note, qu’il me paraît maintenant opportun de faire connaître comme exemple de l’obéissance et de la prudence héroïques de Jean-Paul II : 'Il (Mgr Dziwisz) s’est limité à déclarer, en guise de commentaire, que le pape – qui est personnellement très détaché de sa charge – vit dans l’abandon à la volonté de Dieu. Il se confie à la divine Providence. De plus, il craint de créer un précédent dangereux pour ses successeurs, parce que l’un deux pourrait être exposé à des manœuvres et à de subtiles pressions de la part de gens désireux de le déposer'".

En ce qui concerne les fuites de documents confidentiels, Herranz montre dans son livre que "Vatileaks" ne constitue pas une nouveauté dans les chroniques romaines, même si le phénomène n’avait jamais atteint les proportions massives constatées actuellement.

Aux pages 300-301, il raconte comment, pendant l’été 1979, "la documentation relative à la transformation de l’Opus Dei en prélature personnelle et la lettre qui la complétait", envoyées par l’Opus au cardinal Sebastiano Baggio "et objets d’une étude confidentielle au Saint-Siège, avaient été envoyées à des évêques et à la presse de différents pays du monde par quelqu’un – un individu ou une institution – qui les présentait de manière partiale et tendancieuse".

Note

(1) A propos du Cardinal, il faisait partie de la suite papale lors du voyage apostolique en Espagne, en novembre 2010.
A cette occasion, il avait répondu aux questions de Jesùs Colina, pour Zenit (cf. http://benoit-et-moi.fr/2010-III).

Voici l'un des échanges (je pense qu'il explique la confiance du Saint-Père):

Z: Quel a été pour vous le moment le plus fort de ce voyage, vous qui étiez aux côtés du Saint-Père?

Card. H: Je dirais que tous les moments m'ont frappé car, malgré son âge, je l'ai vu constamment penser, parler et agir avec cette même jeunesse mûre et permanente qui caractérise les amoureux de l'amour du Christ. Je dis cela, car c'est comme cela qu'il apparaît.
Si vous me demandez de relever un moment concret, je signalerais sa visite à l'Institut du Divin Enfant, géré par les sœurs franciscaines, où je l'ai vu particulièrement ému, profondément attendri par les paroles d'une enfant atteinte du syndrome de Down qui ont touché tout le monde. La fillette a dit : « Même si nous sommes différents, notre cœur aime comme tous les cœurs et nous voulons être aimés ». Elle a déclenché d'énormes applaudissements auxquels le Pape s'est joint car elle nous avait tous émus. Je pense qu'elle n'a pas ému que lui, mais tout le monde.
A cette occasion, le pape a rappelé que le matin même il avait consacré la magnifique basilique de la Sainte-Famille, ajoutant : « Chaque homme est un véritable sanctuaire de Dieu, et doit être traité avec le plus grand respect et la plus grande affection, surtout quand il se trouve dans le besoin ». De voir comment le pape en a profité pour défendre le sens divin et la merveille humaine que représente également toute vie humaine, même celle qui peut paraître pleine de limitations, a été pour moi le plus touchant.