Et il leur rappelle qu'«à la base des difficultés économiques actuelles il y a une crise morale». (23/6/2012)
Hier, le Saint-Père a reçu une délégation de l'association des agriculteurs et pêcheurs italiens (COLDIRETTI: Confederazione Nazionale Coltivatori Diretti, cf. wikipedia.org/wiki/Coldiretti), à l'occasion de son congrès consacré à l'agriculture familiale.
Dans le discours qu'il leur a dressé, il est revenu sur les "valeurs" (dans les quelques lignes que j'ai traduites, le mot "valeur" est répété pas moins de trois fois!) qui lui sont chères: la famille, cellule irremplaçable de la société, la solidarité, la sollicitude envers les jeunes et le devoir d'éducation. Il a aussi rappelé qu'«à la base des difficultés économiques actuelles il y a une crise morale» (1), et exorté les agriculteurs à s'engager «avec sollicitude afin que les exigences éthiques maintiennent leur primauté sur toute autre exigence».
Extrait du discours (ma traduction)
(Texte en italien: Raffaella)
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Je sais combien vous avez à coeur de poursuivre votre service de témoignage évangélique dans les secteurs de l'agriculture et la pêche, en soulignant ces valeurs qui font du travail un instrument précieux pour la création d'une cohabitation plus juste et plus humaine. Je pense au respect de la dignité de la personne, à la recherche du bien commun, à l'honnêteté et à la transparence dans la gestion des services, à la sécurité alimentaire et à la protection de l'environnement et du paysage, à la promotion de l'esprit de solidarité. Je vous encourage à poursuivre votre action à ce sujet, devenant vous-même de plus en plus, ferment de vie bonne, sel de la terre et lumière du monde (cf. Mt 5, 13-14).
La crise économico-financière persistante, et les incertitudes qui en résultent, placent les agriculteurs et les pêcheurs face à des défis inédits et certainement difficiles, que vous êtes appelés à affronter en chrétiens, cultivant un sens renouvelé et profond de responsabilité, faisant preuve de solidarité et de partage. Etant donné qu'à la base des difficultés économiques actuelles il y a une crise morale, engagez-vous avec sollicitude afin que les exigences éthiques maintiennent leur primauté sur toute autre exigence.
Il faut, en effet, porter le remède là où est la racine de la crise, favorisant la redécouverte de ces valeurs spirituelles à partir desquelles jaillissent ensuite les idées, les projets, les actes. Comme je l'ai mentionné dans Caritas in veritate, «nous devons assumer avec réalisme, confiance et espérance les nouvelles responsabilités auxquelles nous appelle le scenario d'un monde qui a besoin d'un profond renouveau culturel et de la redécouverte de valeurs fondamentales sur lesquelles construire une avenir meilleur »(n. 21).
Sur ce terrain éthique, il faut que la famille, l'école, les syndicats et toutes les autres institutions politiques, culturelles et civiques accomplissent un travail important de collaboration et de liaison, de stimulation et de promotion, en particulier en ce qui concerne les jeunes. Ils sont remplis de propositions et d'espérance, ils cherchent avec générosité à construire leur avenir et attendent des adultes des exemples valides et des propositions sérieuses. Nous ne pouvons pas décevoir leurs attentes!
Chers amis, que votre préoccupation soit de vous employer non seulement pour que les entreprises agricoles et les cultivateurs soint protégés de manière adéquate, mais aussi pour que l'on mette en œuvre des politiques sociales valides en faveur de la personne et son activité professionnelle, considérant tout particulièrement le rôle crucial de la famille pour la société tout entière. Je vous encourage à persévérer dans votre oeuvre éducative et sociale, faisant avancer avec générosité vos projets de charité, en particulier contre les plus faibles et les moins protégés.
A travers votre action sociale, vous témoignez la nouveauté de l'Evangile, et pour cela vous avez besoin d'une référence constante au Christ, dans la prière, pour puiser l'énergie spirituelle nécessaire pour revigorer vos efforts.
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(1) Caricaturé ainsi, sur ce blog (pour tourner en dérision les "bien-pensants"... ):
«Le pape a dit que la crise ne vient pas de l'économie mais de l'abandon de 'Nos Valeurs Morales-z-et-Familiales'» .
