Le 16 avril, Benoît XVI recevait au Vatican une délégation de Bavière, conduite par le Cardinal Reinhard Marx, archevêque de Münich, et par le Ministre President de Bavière, Horst Seehofer. Discours-confidence du Saint-Père. Traduction complète. Video (17/4/2012)
Cher Monsieur le Ministre Président,
Eminence,
Chers frères dans l'épiscopat,
Chers amis!
Vous me pardonnerez de ne pas rappeler tous les noms et les titres un par un - ce serait trop long ... Mais je vous assure que j'ai lu deux fois la liste des invités, de ceux qui sont venus, et je l'ai lue avec le coeur. Ce faisant, j'ai salué un par un "de moi à moi", chacun de vous: personne n'est présent de façon anonyme. Au fond de moi, je vous ai tous vus et je suis heureux maintenant de vous accueillir ici. Avec chacun d'entre vous j'ai eu une conversation - bienvenue à vous tous!
Que dire à cette occasion? Mon sentiment va au-delà des mots et il me faut donc proposer, en guise de remerciement, ce que je ne peux exprimer pleinement.
Toutefois, je tiens ici à remercier de tout mon cœur vous, Monsieur le Président ministre, pour vos paroles: Vous avez mentionné le cœur de la Bavière, un cœur chrétien, catholique, et, ce faisant, vous m'avez touché, et dans le même temps, vous avez rendu présent tout ce qui a été important dans ma vie. Je ne veux pas moins vous remercier, Monsieur le Cardinal, pour vos chères paroles, en tant que pasteur du diocèse d'où je viens et dont je fais partie en tant que prêtre, dans lequel j'ai grandi et auquel j'appartiens toujours intérieurement, rappelant à la fois l'aspect chrétien, notre foi dans sa beauté et sa grandeur.
Cher Monsieur le Ministre Président, vous avez rassemblé ici une sorte d'image miroir de la géographie intérieure et extérieure de ma vie; de la géographie extérieure, mais qui pourtant est toujours intérieure, et qui part de Marktl am Inn en passant par Tittmoning jusqu'à Aschau, puis Hufschlag et Traunstein, jusqu'à Pentling et à Ratisbonne ... Dans toutes ces étapes, qui sont ici présentes, il y a toujours un morceau de ma vie, une partie où j'ai vécu, lutté, et qui m'a aidé à devenir qui je suis et comment maintenant je suis en face de vous, et comment, un jour, je vais me présenter au Seigneur.
Et puis, tous les milieux de la vie en Bavière: l'Église vivante de notre pays - j'en remercie les évêques bavarois. Il y a aussi, grâce à Dieu, la dimension œcuménique, avec l'évêque de l'Eglise évangélique de Munich ... Cela me rappelle la grande amitié que j'avais liée avec l'évêque Hanselmann, qui est l'un des trésors de mes souvenirs et qui me témoignent combien nous allons de l'avant. De même, je me rappelle de la communauté juive avec le Dr Lamm et le Dr Snopkowski: avec eux aussi étaient nées des amitiés cordiales, qui m'avaient intérieurement rapproché de la partie juive de notre peuple, et du peuple juif en tant que tel, et qui sont présentes en moi, par la force de la mémoire.
Et puis il y a les médias, qui portent au monde ce que nous faisons et ce que nous disons ... nous devons parfois ajuster un peu, mais que serions-nous sans leur service?
Et puis, vous avez présenté la Bavière vivante, cher Monsieur le Président-ministre, dans les enfants, en qui nous reconnaissons que la Bavière continue à être fidèle à elle-même et parce qu'elle reste fidèle à elle-même, reste jeune, et croît.
Et à cela s'ajoute la musique que j'ai entendue, qui me rappelle mon père, qui sur la cithare [Zither] jouait "Gott grüße Dich": voici que reviennent les sons de mon enfance, mais c'est aussi un son du présent et du futur - "Gott grüße Dich" ...
Le cœur rempli exigerait beaucoup de mots, mais en même temps, me limite, car j'aurais trop de choses à dire. Finalement, pourtant, tout se résume dans le seul mot avec lequel je voudrais conclure: "Vergelt's Gott!" - Dieu vous récompense.
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