Bas les pattes! Ne touchez pas au Pape!

Réflexion à propos d'une décision du tribunal de Hambourg, donnant raison au Saint-Siège contre un "journal" satirique allemand qui a insulté gravement le Pape. Dure prise de position des évêques allemands. Un exemple à suivre? (12/7/2012, mise à jour)

Coïncidence, Claude Lorne fait, sur le site Polemia, la recension d'un livre « Homo comicus ou l'intégrisme de la rigolade » de François L'Yvonnet [1].

Sur le même thème, sur ce site

La secrétairerie d’État du Saint-Siège a obtenu de ses avocats allemands un référé prononcé par un tribunal de Hambourg qui oblige l’éditeur du magazine satirique allemand Titanic à retirer l’édition de juillet de la vente sous peine d’une astreinte.
Pour savoir ce que montrent les images ignobles, scatologiques, insultantes pour la personne du Saint-Père et blessantes d'une part pour ceux qui l'aiment, mais aussi pour toutes les personnes âgées (mais elles ne salissent que ceux qui les ont «imaginées»), qui font la couverture et la dernière page de ce torchon [1], ne comptez pas sur moi... et je déplore que certains sites, y compris français, qui prétendent lutter contre la cathophobie, aient jugé bon de les reproduire.

Vatican Insider y consacre son éditorial aujourd'hui (ma traduction).

«Nous nous félicitons de la décision rapide du tribunal de Hambourg» qui «fait comprendre quand la satire n'est plus telle, mais porte atteinte la personne», dit une note de la Conférence épiscopale
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Dure prise de position des évêques d'Allemagne. Le communiqué publié aujourd'hui par la Conférence épiscopale allemande (DBK) se félicite de la décision du tribunal de Hambourg qui interdit la diffusion de la dernière édition du magazine satirique allemand «Titanic», ou apparaissaient des images considérées comme offensantes pour Benoît XVI (ndt: elle l'étaient, et comment!!!).

Dans la déclaration, il est répété que le magazine «va bien au-delà de toute mesure supportable».
Hier, le porte-parole de la Conférence épiscopale, Matthias Kopp, avait appelé l'image de couverture et de dernière page de «Titanic» une «violation des droits de la personne du pape».

Le tribunal a jugé que l'édition ne peut pas être diffusée - mais les exemplaires déjà en kiosque ne peuvent pas être retirés - et les photos originales (???) ne seront pas diffusées sur l'Internet (ndt: quid des autres?).

Sur son blog, Andrea Tornielli (cf. Quand le Vatican réagit au Tribunal) compare avec l'affaire de l'affiche Benetton, où l'on voyait le Pape embrasser un imman sur la bouche. L'affaire s'était terminée le 17 mai dernier avec l'annonce par le Père Lombardi qu'au lieu d'une indemnité financière, le groupe Benetton avait consenti "un acte de libéralité limité mais effectif en faveur d'une activité caritative de l'Eglise".
Il note par ailleurs avec satisfaction que l'"Eglise n'a pas obtenu de privilèges ou d'actes diplomatiques impliquant des gouvernements: Le Saint-Siège, estimant que les droits du Pape ont été violés, s'adresse à un tribunal ordinaire et, s'il a des raisons, se les voit reconnaître".

Pour ma part, je me réjouis de la rapidité de réaction du Saint-Siège, et surtout de celle des évêques allemands.

Mais combien d'épisodes semblables avons-nous vu en France [2], avec les caricatures salaces de Charlie-Hebdo (et parfois même de Plantu, en une du Monde, vache sacrée des intellos "libéraux"), et les sketches immondes des Guillon et autres Gerra, tous à caractère scatologique et sexuels, quand il ne s'agissait pas lourdes allusions à la croix gammée et à la maladie d'Alzaheimer (honte à leurs misérables auteurs) sans que la Conférence des Evêques de France pense à lever le petit doigt? Arguant, par la voix de leurs porte-parole habituels, que "le pape n'a pas besoin d'être défendu" et "le Christ a bien été outragé , il a même été crucifié"! Facile à dire, et surtout très pratique quand on veut à tout prix faire profil bas pour se faire bien voir (en pure perte, d'ailleurs!) des media.
Espérons que l'exemple de leurs confrères allemands les portera dans l'avenir à un peu plus de réactivité.

Enfin, les sanctions économiques ne sont pas à écarter systématiquement, au prétexte du désintéressement, car il n'y a que cela qu"ils" comprennent. Ils hurleront UNE fois, à la censure.... mais ils n'y reviendront plus.

Note

[1] Pourri ou non, l’été a l’immense avantage de débarrasser les matinales de France Inter de la smala de comiques qui, intervenant entre un édito et une interview, polluent et rabaissent un débat politique déjà peu relevé. ...

Chacun ses faiblesses. France inter, France-Culture, RTL, Europe 1. Toutes les stations de radio sont polluées par ces sinistres clowns interchangeables, qui ne font rire qu'eux-mêmes.... et encore! Toutes les blagues, sans exception, ont une implication scatologique ou sexuelle, et le Pape est une cible récurrente des sous-produits (c'est dire le niveau!) des Guillon et Gerra, dont il n'est même pas question de retenir les noms, tant ils sont nombreux.... et nuisibles.

[2] Il ne s'agit même pas de dessin, mais d'un simple barbouillage sur une vraie photo (et donc pas à proprement parler, comme je l'ai lu, d'un "montage" qui suppose certaines compétences techniques d'infographisme) qu'un enfant de la maternelle muni de crayons de couleurs saurait faire!! Autrement dit, la méchanceté supplée à l'absence de talent, et même à la nullité.