Bernadette ne nous a pas trompés

En cette veille de la fête de l'Immaculée Conception, des nouvelles du très beau livre de Vittorio Messori sur la petite voyante de Lourdes.. J'ose espérer, pour mes lecteurs, qu'il sera traduit en français: mais ce n'est pas gagné (7/12/2012)

>>> Sur la couverture du livre: Bernadette Soubirous à la fin de 1861, au seuil de ses 18 ans.

     

En février de cette année, au lendemain de la fête liturgique de Notre-Dame de Lourdes, Vittorio Messori annonçait sur la Bussola le sujet du livre sur lequel il était en train de travailler, un travail de toute une vie.
L'article ("11 février, tout est vrai") avait été traduit ici: benoit-et-moi.fr/2012-I et il vaut la peine d'être relu.
Messori écrivait:

Lourdes, donc, et son énigme, avant tout historique. Mes amis et collègues de notre journal me demandent de dire ce que cet endroit représente pour moi. Pour autant que cela importe, je dis tout de suite que, depuis toujours, c'est l'un des centres de mes pensées et de mes recherches.

Depuis, le livre a été publié en Italie, sous le titre "Bernadette ne nous a pas trompés" (ed Mondadori, cf. http://www.amazon.it)
J'ai toujours voulu aller à Lourdes, pour des raisons x ou y, je n'y suis jamais allée, mais sa lecture m'a donné plus que jamais l'immense envie de faire le voyage.

Un bémol, pour nous, français. Bien que rencontrant un grand succès en Italie (il en est déjà à sa troisième édition) et ayant déjà reçu des demandes de traductions dans différentes langues... le livre n'en a reçue aucune venant de France.
«Cela m'étonne, et c'est, je crois, dommage - dit Vittorio Messori - Lourdes, si je ne me trompe, c'est en France».
Eh oui, c'est en France! Mais la France, du moins celle des "élites" (dont j'imagine que le monde de l'édition fait partie) n'est plus un pays chrétien. Je ne connais pas dans le détail les arcanes de cet univers opaque, mais j'ai eu trop d'occasions de m'arracher les cheveux devant les rayons "religions" des librairies (Frédéric Lenoir et Marie Drucker usurpant carrément la place qui devrait revenir au Pape!!) pour être aussi étonnée que l'auteur (1). Je suis toutefois certaine que le livre rencontrerait chez nous aussi un grand succès, car la demande de spiritualité reste très forte chez certains.
Preuve que le profit n'est pas le seul souci de l'édition. Il y a quelque chose au-dessus de la simple logique commerciale.

En attendant, j'ai traduit la présentation de l'éditeur, sur la jaquette du livre.
On en trouvera la version en italien sur le site de Vittorio Messori, ainsi que les nombreuses recensions (toutes élogieuses) de l'ouvrage (http://www.et-et.it/ ).

     

Le nouveau livre de Vittorio Messori
«Le mystère fécond des apparitions de Lourdes»
Bernadette ne nous a pas trompés
Présentation par l'éditeur
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Les dix-huit apparitions de la Vierge Marie à la grotte de Massabielle, près de Lourdes, sont depuis plus de 150 sources motifs de vives controverses, notamment sur la crédibilité de l'unique témoin, Bernadette Soubirous, alors âgée de quatorze ans. Elle seule a vu, entendu, raconté. Mais vraiment, cette fillette pauvre et analphabète, sur les fragiles épaules de qui repose le poids du plus grand sanctuaire du monde (cinq millions de pèlerins chaque année, et de plus en plus), se serait entretenue face à face avec celle qui s'est définie comme l'Immaculée Conception? Ne s'agit-il pas des hallucinations d'une hystérique, ou pire, d'inventions qui lui auraient été suggérées par une vanité d'adolescente frustrée, par des parents intéressés, ou quelque ambigu membre du clergé? Nombreux sont ceux qui ont soutenu ou soutiennent encore des thèses similaires.
Dans son engagement pour la redécouverte d'une apologétique mesurée et rigoureuse - toujours conscient que le Dieu de l'Evangile veut se proposer et non s'imposer, concédant des lumières et laissant des ombres pour respecter la liberté de ses créatures - Vittorio Messori enquête depuis des décennies sur la véracité du témoignage de Bernadette, lui attribuant une valeur religieuse décisive. Aujourd'hui, en particulier pour tous les inquiets qui cherchent des raisons «pour continuer à croire».

En effet, si Bernadette ne nous a pas trompés (et si elle ne s'est pas trompée), si donc Lourdes est «vraie», tout le Credo de la Tradition catholique est «vrai»: Dieu existe, Jésus est le Christ, l'Église qui est guidée par le Pape est la gardienne et la garante de ces vérités. C'est la Vierge elle-même, en fait, qui exhorte la voyante: «Allez dire aux prêtres de bâtir ici une chapelle»; qui tient dans ses mains le rosaire, icône de la dévotion catholique; qui demande des processions confiées aux soins de l'Église; qui apparaît suivant le cycle liturgique romain; qui répète le dogme de l'Immaculée Conception, proclamé quatre ans plus tôt par Pie IX.
Ce n'est pas un hasard si Lourdes est le lieu de culte favorisée par les Pontifes, qui ont proclamé Bernadette Sainte: Pie XII - événement unique dans l'histoire - lui a consacré toute une encyclique; Jean-Paul II, proche de sa fin, voulut achever sa vie en se traînant jusqu'à la grotte; Benoît XVI en a fait l'un des premiers buts de son pontificat.

Un livre unique, parmi les nombreux best-seller de l'auteur, mais aussi marqué par l'équilibre habituel entre le respect du croyant pour le mystère et le respect de l'historien pour la rigueur de la recherche.
Ici, aucune élévation à coloration mystique, pas de scandale ni d'invectives, mais une masse impressionnante de données et d'informations parfois inédites, souvent cachées ou oubliées; et toujours examinées à la lumière de la raison. Par une singulière coïncidence, ces pages paraissent au début de l'Année de la Foi voulue par Papa Ratzinger. Cette foi, justement, qui dans la vérité de Lourdes, trouve un précieux et solide «appui», une sorte de «poignée» à laquelle s'accrocher dans le doute qui menace aujourd'hui encore, de nombreux chrétiens.

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«Bernadette? Une irrégulière de l''hystérie. Dans Lourdes, mon roman-vérité, je l'ai idéalisée, mais en réalité c'était juste une pauvre idiote»
Émile Zola (2)

«Nous jugeons que l'Immaculée Vierge Marie est réellement apparue à Bernadette Soubirous le 11 Février 1858, et par la suite à dix-sept reprises dans une grotte près de Lourdes. Après une enquête rigoureuse et approfondie menée pendant près de quatre ans par la Commission établie par nous, Nous déclarons que ces apparitions revêtent tous les caractères de la vérité et que les fidèles ont des raisons fondées de les croire certaines»
Décret officiel de Mgr Bertrand-Sévère Laurence, évêque de Tarbes, 18 Janvier 1862

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(1) Vittorio Messori racontait dans l'article de la Bussola du 11 février dernier cité plus haut que les français n'avait pas été tendres avec lui:

Si je n'ai pas fini sur les rives du Gave ma carrière de journaliste (avec l'intention de ne pas revenir en arrière, de finir aussi ma vie là-bas), c'est à cause d'une histoire un peu triste que je n'ai jamais raconté. Petites manœuvres de clercs «adultes», dont je souris sans rancune. En deux mots: je venais de publier l'interview avec Jean-Paul II, j'avais interviewé quelques années plus tôt - circontance aggravante - le préfet de l'ex Saint-Office, le Panzer-Kardinal selon la légende noire, j'avais commis d'autres livres d' «intolérable» apologétique: en bref, il y en avait assez pour des «catholique adultes autorisés», dès que se fut répandue la nouvelle de mon transfert imminent, recourrent à toutes sortes de pressions pour que l'évêque de Tarbes et Lourdes y ripense. Ils ne tenaient pas vraiment à avoir comme porte-parole du sanctuaire quelqu'un qui admirait et même défendait dans les journaux ce réactionnaire de Ratzinger, cet inquisiteur.


(2) Lire à ce sujet le compte-rendu d'une interviewe du Père Laurentin, par Andrea Tornielli: Lourdes, miracle de la foi résistant aux attaques (cf. http://benoit-et-moi.fr/2008-I)