Campagne de haine contre le Pape

... ce n'est pas en France, cette fois. Commentaire de Riccardo Cascioli, sur la Bussola (16/12/2012)

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En France, la communication de l'Eglise a été "impeccable", c'est-à-dire en syntonie parfaite evec les medias: on est en pleines manoeuvres, et les deux parties ont décidé d'un commun accord de ne pas parler du discours du Pape. La première, pour ne pas mettre de l'huile sur le feu. Les seconds parce qu'ils soupçonnent (qui sait?) que cela pourrait bien être contre-productif, de faire entendre la frêle grande voix de Benoît XVI - sur un autre sujet que l'économie.

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Campagne de haine contre le Pape

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Nous l'avons dit ces jours-ci: un conflit très dur est en cours en Europe, entre les gouvernements qui accélèrent sur la reconnaissance des unions homosexuelles, et l'Eglise, qui défend la dignité de l'homme et le droit naturel. Les événements de ces derniers jours, non seulement confirment ce jugement, mais en révélent clairement le contenu.

Les réactions démesurées et les accusations contre le pape après la publication du Message pour la Journée Mondiale de la Paix, uniquement pour avoir rappelé que l'avortement et l'euthanasie sont la menace la plus grave à la paix, et que la reconnaissance des unions homosexuelles seraient une blessure contre la justice, donnent à penser combien Benoît XVI a touché des points décisifs.
Du reste, la distance entre l'Église et les élites au pouvoir ne pouvait pas apparaître plus large de nos jours: quelques heures avant que le Pape ne publie le message de la Journée mondiale de la Paix, le Parlement européen a adopté une résolution proposée par la socialiste Monika Benová, (ndt: selon sa notice wikipedia, cette slovaque née en 1968, fait partie du groupe de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen. Elle est membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures et de la délégation pour les relations avec Israël) pro avortement et pro mariage gay.

Cette résolution exprime sa "préoccupation au sujet de récentes restrictions à l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive dans certains États membres, et en particulier à l'avortement sûr et légal et à l'éducation sexuelle, et de réduction du financement pour les politiques familiales". Elle exprime en revanche sa satisfaction pour "le fait que les États ont de plus en plus introduit et/ou adapté leurs normes sur la cohabitation - concubinage -, les unions civiles et le mariage, pour combattre les discriminations fondées sur l'orientation sexuelle rencontrées par les couples de même sexe et leurs enfants, et invite les autres Etats à introduire des règles similaires".

C'est l'Europe d'aujourd'hui! et , ironiquement, justement cette semaine, l'Union européenne a reçu le Nobel de la Paix, un prix qu'au mieux, nous pouvons considérer comme (attribué au) souvenir, puisque l'Union européenne - avec l'administration Obama - est le plus fervent partisan de la diffusion de l'avortement dans le monde. C'est une Europe qui, en ayant transformé les désirs en droits, est de plus en plus intolérante, avant tout contre les catholiques. Et elle utilise volontiers l'arme du mensonge, comme le démontre l'épisode de ces jours-ci avec l'accusation au Pape d'avoir béni la parlementaire ougandaise en faveur de la peine de mort pour les homosexuels.

En réalité, Rebecca Kadaga, présidente du Parlement de Kampala, faisait partie d'une délégation de parlementaires de l'Ouganda à Rome pour assister à la septième Assemblée des Parlementaires pour la Cour pénale internationale et pour l'État de droit. La délégation ougandaise a assisté à l'audience et a pu ensuite saluer le Pape, comme beaucoup d'autres pèlerins: une brève rencontre quelques secondes et sans bénédiction, mais les maîtres du mensonge en ont profité pour renverser sur le Pape une mer d'insultes et l'accusation la plus infâmante qui puisse être faite en Europe en ce moment: inciter à l'homophobie.

Mais c'est tout le contraire. En ce qui concerne l'Ouganda, l'Eglise s'est tout de suite prononcée avec force contre le projet de loi, et en ce qui concerne le message de la Journée mondiale de la paix, il n'y a aucune intention de discrimination, parce que la question de ce qu'est le mariage n'a rien à voir avec les droits des individus, qui sont déjà réglementées par la Constitution.

Pourtant, toute cette haine déversée sur Benoît XVI devrait faire comprendre à tous les catholiques ce qui est en jeu; politiques inclus, puisque le message pour la Journée de la paix est un rappel fort des principes non négociables comme une condition préalable à tout véritable engagement pour le bien commun.
A la place, hier, silence absolu des politiques et positions embarrassées des médias catholiques, qui ont cherché à désamorcer la polémique en essayant d'expliquer qu'en réalité, dans son message, le pape a beaucoup parlé de l'économie et de l'emploi.
Ce n'est pas un bon signe.

PS: A propos, compte tenu des centaines d'insultes arrivées directement au Pape sur Twitter, sommes-nous sûrs que c'était vraiment une bonne idée de faire les modernes en exposant ainsi Benoît XVI à ce genre de pilori?