Contre le mariage gay: l'union à quel prix?

Après le constat des "manifs réussies", les "interrogations" de Jeanne Smits, dans Présent (10/12/2012)

     

Sur ce sujet, voir aussi:
¤ Mariage pour tous: deux manifs (19/11)
¤ Une omniprésence suspecte (5/12)

Dans son éditorial en accès libre sur Présent aujourd'hui, Jeanne Smits revient sur la réussite des manifestations du week-end dernier contre le « mariage » des homosexuels, succès dont elle se réjouit à juste titre; mais elle pose simultanément des questions, les mêmes que je me suis posée ici, les mêmes que Louis Lamotte s'étaient posées sur son site "Contre-débats", et que je résume ainsi: l'union doit-elle se faire à n'importe quel prix?
Certes, les chrétiens doivent témoigner dans la charité, mais ils doivent surtout témoigner la vérité (cf. 1 Co 13, 6), comme le rappelait récemment Mgr Celli.

Je crois que les gens de bonne foi, et ils sont la majorité, parmi ceux qui se sont engagés dans le mouvement de protestation contre le mensonge, justement, devraient eux aussi se poser les mêmes questions.

Extrait de l'éditorial de Jeanne Smits:

Tel est le poids des médias et du politiquement correct, tel est le souci de Frigide Barjot, qui apparaît comme la figure de proue de la manifestation du 13 janvier, que des étrangetés y apparaissent, des limites dont on souhaiterait que les évêques, au nom de leur autorité morale et de leur devoir d’enseignement, disent clairement l’existence. Car si le projet du prétendu « mariage pour tous » est contré grâce à la mobilisation massive des gens de bonne volonté – et il faut qu’il le soit ! – le lobby LGBT aurait déjà gagné une manche décisive si c’était au prix d’une soumission aux exigences de la lutte contre l’homophobie.
...

Lors des marches de samedi, Frigide Barjot avait renouvelé ses appels à répondre aux provocations par un large sourire. Ce qui peut être très bien – sauf quand des harpies dépoitraillées vident des extincteurs sur des enfants et des poussettes en arborant des slogans violemment antichrétiens sur leurs seins nus. Sourire et silence, aussi, face à la presse, pour laisser répondre les responsables rompus à l’argumentation pour ne pas être taxés d’homophobie....
On voit bien où Frigide Barjot veut en venir: éviter toute dénonciation médiatique des marcheurs comme « extrémistes » ou « intégristes ». Mais cela fait des années que nous crevons de cette peur panique de l’« amalgame » avec ceux que les médias eux-mêmes désignent ainsi sans aucun souci de la vérité ou des nuances…

De même, comme en novembre, Frigide Barjot avait demandé d’« applaudir » les couples homosexuels qui feraient de la provocation sur le parcours en s’embrassant sous les yeux des manifestants. Elle a même suggéré, au cas où des activistes de Femen fassent irruption « en petite tenue » (et même moins, en fait), que les manifestantes « se déshabillent aussi pour être en situation d’entamer un dialogue équitable ».

On hésite entre la bêtise, la complaisance, l’inconscience… Non, on n’a pas besoin de céder à la vulgarité pour plaire aux médias, même si eux en vivent. Oui, on a encore le droit d’exister sans se soumettre à la mode du jour !

Frigide Barjot fait circuler depuis cette fin de semaine des « consignes pour tous » en vue de la manifestation du 13 janvier. Pour « refuser toute récupération politique ou religieuse ». Afin de « prévenir toute récupération, tout dérapage, toute intrusion et assurer la sécurité des familles et des manifestants, toutes les banderoles et les pancartes autres que celles autorisées (…) seront retirées du cortège, ainsi que leurs éventuels porteurs récalcitrants », poursuit le texte qui fournit une liste de slogans autorisés et suggère un « dress-code » décontracté.

Ce totalitarisme ne dissuadera certainement pas le grand nombre de venir manifester, car c’est l’objectif qui est important. Mais il n’est pas interdit d’en parler, de le critiquer, et de rappeler que le rejet et l’ostracisme ne sont pas les meilleurs outils pour forger l’unité !