Don Georg reste aux côtés du Pape

et le 30 novembre, le cardinal De Giorgi lui remettra un prix qui confirme la confiance que lui témoigne son patron. (24/11/2012)

Le dernier billet de Sandro Magister (chiesa.espresso.repubblica.it) est clairement destiné à démentir certaines rumeurs vaticanes.
Mgr James Harvey, préfet de la maison pontificale ("celui qui établit l'agenda des audiences du pape"), vient d'être fait cardinal lors du Consistoire de ce matin, le Pape l'a nommé archiprêtre de la Basilique de Saint-Paul-hors-les-murs, et son poste est donc vacant.
Le nom de Georg Gänswein a été évoqué pour le remplacer (on avait aussi parlé de lui pour succèder à Mgr Müller comme évêque de Ratisbonne, un éloignement impensable qui aurait valu punition)
Marco Politi (ex-vaticaniste de La Repubblica, il sévit désormais ailleurs) est à l'origine de la rumeur, ayant titré hier sur Il Fatto Quotidiano ("journal de pointe de la gauche italienne", et principal agent de propagation des vatileaks): «Le père Georg Gänswein promu et 'déplacé'. Ce fidèle entre les fidèles de Ratzinger, enlisé dans le scandale Vatileaks, ne sera plus son secrétaire personnel».
Vu la source, il n'est pas surprenant que l'information soit peu fiable, et même carrément tordue, et Magister explique pourquoi, selon lui, il s'agit d'une rumeur sans fondement.

Tout cela peut sembler dérisoire - mais ce n'est pas le cas: Benoît XVI est certes le Vicaire du Christ, mais il est aussi un homme, et pour pouvoir continuer à assumer cette tâche immense «qui dépasse toute capacité humaine», il a besoin d'être secondé et soutenu par quelqu'un qu'il connaît de longue date et en qui il a confiance, et j'avoue que de savoir que "don Georg" continuera à veiller sur lui me rassure.

J'avais donc lu avec plaisir avant-hier une information transmise par Salvatore Izzo, de l'agence AGI, selon laquelle le cardinal de Giorgi remmettra à Georg Gänswein, le 30 novembre prochain, un prix pour récompenser "sa fidélité absolue au sacerdoce, et au Successeur de Pierre.
Rappelons que le cardinal De Giorgi, archevêque émérite de Palerme, est l'un des trois cardinaux (avec Julian Herranz, Josef Tomko) chargés par le Saint-Père d'enquêter sur les vatileaks. Le Pape l'avait choisi pour sa discrétion, mais aussi en témoignage d'amitié. Parlant du Saint-Père, le vieux cardinal avait dit:
« Le Pape est l'homme de la sérénité... nous le voyons, même quand il y a ces difficultés. Parce que c'est un homme qui devrait être fait saint de son vivant, avec sa culture théologique, il est déjà l'un des Pères de l'Église» (cf. benoit-et-moi.fr/2012(II)).

Les motivations du prix, exposées ci-dessous (si l'on met de côté le caractère forcément convenu et formel du langage officiel) ont, il me semble, une grande charge symbolique, et prouvent de façon irréfutable que le confiance du Pape envers son secrétaire est intacte. Tout ce qu'on peut reprocher à ce dernier, dans l'affaire du corbeau Gabriele, en effet, c'est de n'avoir pas vu le mal. Ce qui est plutôt à mettre à son crédit.
Article en italien: paparatzinger6blograffaella.blogspot.fr/

Le 30 Novembre, le cardinal De Giorgi remettra un prix à Mgr Georg Gaenswein
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Ce sera l'archevêque émérite de Palerme, le cardinal Salvatore De Giorgi, en sa qualité de président d'honneur du Comité scientifique de l'Association «Tu es Petrus», qui remettra au secrétaire du Pape, Mgr Georg Gaenswein, le 30 Novembre prochain, le prix «Témoins de sainteté», décerné pour sa «fidélité absolue au sacerdoce et au Successeur de l'Apôtre Pierre», en signe de «grande admiration, affection filiale et sincère dévotion».
«Lumineux exemple de grandes vertus humaines et spirituelle», don Georg, lit-on dans la motivation «a interprété et vécu son rôle en tant que précieux et irremplaçable premier collaborateur du Pontife romain Benoît XVI, se faisant immédiatement le «Cyrènéen» du Vicaire du Christ, le long de la «Via Crucis» d'une papauté aussi vilipendée qu'incomprise par un monde de plus en plus relativiste et sécularisé, lumineux et héroïque dans la proclamation de l'Evangile du Seigneur ressuscité, la protection et la préservation des valeurs non négociables et l'oeuvre de purification intérieure de l'Église».

La cérémonie de remise du prix (composé d'une icône représentant Saint-Pierre bénissant à la chaire, réalisé par le sculpteur Egidio Ambrosetti) aura lieu dans le Palais apostolique.