Le dernier livre de C. Pigozzi: "auto"-critique

Elle dévoile ses sources... Pas vraiment la classe! (2/12/2012

     

Ridicule

En réalité, il n'y a RIEN à dire: pas même le titre, que je laisse mes lecteurs découvrir eux-mêmes, s'ils en ont la curiosité!
Le Saint-Père n'est pas trop malmené, et l'"auteure" se révèle particulièrement douée pour le comique involontaire. Rien qu'établir un florilège des "perles" pourrait être un passe-temps amusant. Ceci pour le positif.
A part cela, c'est consternant. La couverture caricaturale, à elle seule, est une synthèse - à se demander si le maquettiste ne s'est pas moqué de "l'auteure": le pseudo cardinal, qui se cache les yeux (de honte, j'imagine) semble tout juste échappé d'un cirque, et sa soutane sortie d'un magasin de farces et attrapes.

Je me contenterai donc de lui donner la parole, puisqu'elle nous explique elle-même ses sources d'information: ce n'est pas vraiment la conception que j'ai de la déontologie professionnelle.

(...) Autre technique d'approche : lors des voyages dans l'avion papal, pour faire connaissance avec de nouveaux cardinaux et étoffer mon réseau, j'avais compris qu'en me postant devant les toilettes, la mine souffreteuse afin d'attendrir les hôtesses et qu'elles ne me renvoient pas à mon siège, j'aurais des chances de pouvoir leur parler... A leur âge, dès que nous avions décollé, c'était un défilé. Avant de rejoindre leur siège, les pieux hommes étaient souvent enchantés de deviser un petit moment avec moi. Après quelques minutes, de peur que je ne puisse ensuite plus les atteindre, je leur demandais leur numéro de portable et, quand ils hésitaient, je leur expliquais que leurs collègues m'avaient déjà donné le leur. En un trajet, j'avais mon papier en poche et toujours plus de relations au Vatican. Quant à mes confrères, ils n'avaient rien vu !


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On conviendra que "la très aristocratique grande reporter" (pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'un pastiche de son style, elle place systématiquement les adjectifs devant les noms, en leur ajoutant généralement l'adverbe "très") fait du journalisme au niveau du trou de la serrure, et n'a besoin de personne pour se tirer une balle dans le pied.

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On pourra penser que je règle des comptes, et ce n'est pas entièrement faux. Interrogée ce matin par Arlette Chabot (ici, vers 21') pour faire la promotion de son "oeuvre", elle a déroulé ses habituelles insanités, assorties de considérations incroyablement blessantes sur la santé du Saint-Père et sa succession.

J'ai acheté le livre pour ne pas être soupçonnée de parler de ce que je n'ai pas lu. Mais je recommande expressément à mes lecteurs de le laisser prendre les toiles d'araignées sur les étagères des librairies qui le vendent (en piles bien plus imposantes que "L'Enfance de Jésus"), le réservant au pilon auquel il est promis, et qui est tout ce qu'il mérite.