Le nid du corbeau réserve d'autres surprises

Des informations inédites dans Il Corriere della sera (18/10/2012)

Dans le nid du corbeau

(L'article cité est en entier ici: Raffa)
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Dans Il Corriere della sera du 18.10.2012, Maria-Antonietta Calabro, qui a suivi le procès du valet du Saint-Père, apporte des informations supplémentaires qui font rétrospectivement froid dans le dos, et ruinent définitivement l'image répandu par les medias d'un Paolo Gabriele paladin d'une opération «mani puliti» au Vatican, sorte de Robin des Bois dévoué au Pape, auquel il vouait «un grand amour», et décidé à faire le «ménage» dans l'ambiance délétère d'intrigues et de magouilles financières qui régnerait au-delà du Tibre
Or, selon la journaliste du grand quotidien turinois (la même qui a révélé que le valet avait volé des compte-rendus d'analyses médicales, cf. Vatileaks: pour en finir avec" Zorro" Gabriele ): «Parmi le matériel saisi dans la maison de l'ex-majordome du Pape, il n'y avait pas seulement des lettres autographes du Pontife et des milliers de photocopies de documents confidentiels, mais aussi des dizaines de photos et de fims de Benoît XVI, pris par "Paoletto" avec ses deux téléphones portables, eux aussi mis sous séquestre».
«D'après une première évaluation, il semble que ni les photos ni les films n'avaient jamais été publiés, c'est-à-dire n'avaient fini sur des organes de presse. Mais bien sûr, personne ne peut exclure que les images du Pontife - évidemment non autorisées - aient déjà été envoyés au-delà des murs léonins. Et ainsi, la question des images et des films va s'ajouter à celle des copies des milliers de documents "réservés" que Gabriele dit avoir, au moins en partie, remis au journaliste Gianluigi Nuzzi, et à "B", un prêtre qui affirme les avoir brûlés, non sans soulever de nombreux doutes à ce sujet».

«Le profil de Gabriele qui émerge de tout cela - poursuit Maria-Antonietta Calabro - est très éloigné du simple photocopieur de documents, en vue d'une opération de transparence, compte tenu des masses d'originaux saisis dans son appartement, en même temps que d'autres photos. Alors que son activité de "récolte" a commencé à peine était-il entré en service, en 2006».

En étant indulgents, on peut donc supposer que Gabriele avait l'intention de monnayer ultérieurement (on frissonne rien qu'à imaginer le moment auquel il pensait) les photos, peut-être même de se faire "aider" pour écrire des mémoires. Ce qui l'animait, c'était, purement et simplement, l'appât du gain.

Mais concentrer la réprobation sur le seul valet est réducteur, à défaut d'être injuste. S'il n'y avait pas des "clients" derrière, il n'aurait sans doute même pas eu l'idée de commencer son activité d'espionnage et de vol - pour la bonne raison qu'elle ne lui aurait rien rapporté. Et quand je dis "clients", je ne parle pas forcément du public manipulé qui se rue dans les librairies et les kiosques à journaux pour y chercher sa dose de scandale. Je parle de l'amont, des journalistes qui écrivent ces livres et ces articles, exploitant le voyeurisme de ce public, et des éditeurs qui les publient, pour du "fric". Sans parler d'autres intérêts, plus obscurs.