Lebfevristes: il n'y avait pas d'ultimatum

et il n'y a pas de fermeture "définitive" confirme Andrea Tornielli, qui a la réputation d'être bien informé: "Il faut donc du temps pour comprendre ce qui va se passer sur ce dossier délicat qui est particulièrement cher à Benoît XVI" (2/11/2012).

>> Cf.
Never say never

     

Lebfevristes: la partie reste ouverte
http://2.andreatornielli.it/
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Le communiqué par lequel, ces derniers jours, la Commission pontificale Ecclesia Dei a annoncé que la Fraternité Saint-Pie X a à nouveau demandé un délai avant d'envoyer sa réponse au Saint-Siège indique que Rome ne se presse pas. Et surtout qu'au Vatican on réalise la crise interne de la Fraternité, qui a également conduit à l'expulsion spectaculaire de Mgr Richard Williamson.

Malgré les déclarations publiques négatives - il suffit de penser aux conférences et aux discours des évêques lebfèvristes Tissier de Mallerais et de Gallareta - et aussi certains accents contenus dans les interviews du néo-Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Gerhard Mueller (certes pas tendre avec la Fraternité Saint-Pie X dans le passé, âprement critiqué par des membres lebfevristes qui ont contesté certaines affirmations contenues dans ses écrits théologiques), la partie délicate n'est donc pas encore close.

Il y a une grande attente du rôle que pourra jouer l'archevêque dominicain Augustine Di Noia, nommé par Benoît XVI vice-président d'Ecclesia Dei.

Mais il subsiste encore des difficultés, comme on peut le percevoir à partir du communiqué publié par le district italien de la Fraternité Saint-Pie X sur Williamson, qui mérite d'être cité entièrement :

«A l'occasion de la douloureuse exclusion de Mgr Williamson de la Fraternité Saint-Pie X, le district italien insiste sur le fait qu'elle est justifiée par des motifs purement disciplinaires, qui duraient depuis plusieurs années. Vouloir relier ce triste événement à une volonté de capitulation doctrinale face à "l'église conciliaire" est purement arbitraire , calomnieux et injustifiable à la lumière de la déclaration du dernier Chapitre général des récents événements, ainsi que l'avenir le montrera sans équivoque».

Ce qui frappe, c'est la référence à la «capitulation doctrinale» devant «l'église conciliaire» (Église, cela ne s'écrit-il pas avec une majuscule?), comme si on mettait la main sur le fait que l'écart entre Rome et Ecône reste inchangé, et largement.
Par ailleurs, selon les rumeurs au sein de la fraternité, le Supérieur Bernard Fellay aurait demandé à certains prêtres de ne pas suivre Williamson, en leur donnant des garanties sur le fait que l'accord avec le Saint-Siège n'aurait pas eu lieu.
Mais si la rumeur était vraie et confirmée, on ne comprend pas pourquoi il faudrait demander plus de temps, alors qu'on aurait décidé de répondre par la négative et de ne pas signer le préambule doctrinal.

Il faut donc encore du temps pour comprendre ce qui va se passer sur ce dossier délicat qui est particulièrement cher à Benoît XVI.

En ce qui concerne le sort de Williamson, l'évêque, qui vit maintenant dans une "mansarde" (c'est ce qu'il dit dans la lettre qu'il a envoyée à Fellay) à Londres, il est peu susceptible de devenir le chef de file d'un nouveau groupe plus extrêmiste.