L'enfance de Jésus

Le livre tant attendu a été présenté à Francfort. Extraits (10/10/2012)

>>> Voir aussi:
Des nouvelles du livre du Pape

Article dans Il Foglio: http://www.ilfoglio.it/soloqui/15256

 

Rizzoli présente à la Foire du livre de Francfort «L'enfance de Jésus», le nouveau livre, très attendu, par Joseph Ratzinger-Benoît XVI, dont la maison d'édition italienne vend les droits dans le monde.
A l'ouverture de la Foire internationale du livre, sont déjà en cours des négociations avec les éditeurs de 32 pays pour la traduction - l'original est en allemand - en 20 langues, dont le français, l'anglais, l'espagnol, le polonais et le portugais. En Italie, le volume sera publié avant Noël, co-édité avec la maison d'édition du Vatican. Voici la préface de Benoît XVI et deux extraits du manuscrit.

 

Je peux enfin pouvoir remettre entre les mains du lecteur le petit livre, promis depuis longtemps, sur les récits de l'enfance de Jésus.
Il ne s'agit pas d'un troisième volume, mais d'une sorte de petite «salle d'entrée» pour les deux volumes précédents sur la figure et le message de Jésus de Nazareth.
Ici, j'ai maintenant essayé d'interpréter, en dialogue avec les exégètes du passé et du présent, ce que Matthieu et Luc racontent au début de leurs évangiles sur l'enfance de Jésus. Une juste interprétation, selon ma conviction, nécessite deux étapes. D'une part, il faut se demander ce que les auteurs respectifs, dans leur moment historique entendaient dire, avec leurs textes,- c'est la composante historique de l'exégèse.
Mais il ne suffit pas de laisser le texte dans le passé, l'archivant ainsi parmi les choses qui se sont passées il y a longtemps.
La deuxième question de l'exégète correct doit être: C'est vrai, ce qui a été dit? Cela me concerne? Et si je suis concerné, de quelle manière?
Face à un texte comme le texte biblique, dont l'ultime et le plus profond auteur, selon notre foi, est Dieu lui-même, la question de la relation entre le passé et le présent fait immanquablement partie de notre interprétation. De cette façon, le sérieux de la recherche historique n'est pas diminué, mais augmenté. Je me suis engagé à entrer dans ce sens en dialogue avec les textes. Avec cela, je suis bien conscient que ce débat dans l'imbrication entre passé, présent et futur ne pourra jamais être accompli, et que toute interprétation reste en retrait par rapport à la grandeur du texte biblique. J'espère que le petit livre, malgré ses limites, pourra aider beaucoup de gens dans leur chemin vers et avec Jésus

Castel Gandolfo, en la solennité de l'Assomption de Marie au Ciel, 15 Août 2012

 

(...) Jésus est né à une époque déterminée avec précision.
Au début du ministère public de Jésus, Luc propose à nouveau une datation détaillée et précise de ce moment historique: c'est la quinzième année du règne de Tibère; sont également mentionnés le gouverneur romain de la même année et les tétrarques de la Galilée , de l'Iturée et de la Trachonite, ainsi que de l'Abilène , et aussi les chefs des prêtres [les grands prêtres] (cf. Lc 3,1 s.)
Jésus n'est pas né et n'est pas apparu en public dans l'«autrefois» non précisé du mythe. Il appartient à une époque exactement datée et dans un environnement géographique précisément indiqué: l'universel et le concret se touchent mutuellement. En Lui, le Logos, la raison créatrice de toutes choses, est entré dans le monde. Le Logos éternel s'est fait homme, et de cela fait partie le contexte de temps et de lieu. La foi est liée à cette réalité concrète, même si ensuite, en vertu de la Résurrection, l'espace temporel et géographique est dépassé et le «précéder en Galilée» (Mt 28,7) du Seigneur introduit dans l'immensité ouverte de l'humanité toute entière (cf. Mt 28,16)
[à partir de la page 36 du manuscrit]

(...) Marie enveloppa le bébé dans ses langes. Sans aucun sentimentalisme, on peut imaginer l'amour avec lequel Marie aura été au-devant de son heure, aura préparé la naissance de son Fils. La tradition des icônes, selon la théologie des Pères, a aussi interprétée théologiquement la mangeoire et les langes. Le bébé emmailloté serré apparaît comme un rappel anticipé de l'heure de sa mort: Il est dès le début l'Immolé, comme nous le verrons encore plus en détail en réfléchissant sur la parole à propos du premier né. Ainsi, la mangeoire a été dépeinte comme une sorte d'autel.
Augustin a interprété le sens de la mangeoire avec une pensée qui au premier abord, semble presque incongrue, mais qui, examinée plus attentivement, contient cependant une vérité profonde. La crèche est l'endroit où les animaux trouvent leur nourriture. Là, cependant, dans la crèche gît Celui qui s'est révélé être le vrai pain descendu du ciel - comme la véritable nourriture dont l'homme a besoin pour son 'être' une personne humaine. Il est la nourriture qui donne à l'homme la vie vraie, la vie éternelle. De cette façon, la mangeoire devient une référence à la table de Dieu à laquelle l'homme est invité, pour recevoir le pain de Dieu. Dans la pauvreté de la naissance de Jésus se dessine la grande réalité, où se réalise d'une manière mystérieuse la rédemption des hommes.
[à partir de la page 38 du manuscrit]