Les catholiques et les bobards au sujet du Pape

"L'Internet est rempli de gens convaincus que le Pape a déclaré les gays ennemis de la paix et qu'il a 'béni' la présidente du Parlement de l'Ouganda - Famiglia Cristiana (15/12/2012)

>>> Cf.
La paix n'est pas une utopie: elle est possible

Capture d'écran

(Fides et forma)

La publication avant-hier du message 2012 pour la journée de la paix, a été accompagné, au moins en Italie, d'un gros "bug" de communication, ou prétendu tel, du Vatican (en France, on a fait bien mieux: comme si le message n'avait pas existé. On est passé tout droit de l'insulte au boycott).
Et pourtant, sous la pression médiatique, le Vatican s'est doté d'une cellule de communication moderne, avec en point d'orgue le fameux compte "Twitter", gérée par un anglo-saxon, grand spécialiste dans ce domaine.
Pour une amélioration? Que nenni!
La preuve est faite ainsi par l'absurde que les soi-disant faux pas et "retards" du Saint-Siège dans ce domaine, sont dûs uniquement à la mauvaise foi de ses détracteurs. Ou, disons les mots franchement, à la guerre qu'ils lui ont déclarée. Ce sont eux-mêmes qui le disent:

La guerre mondial(ist)e

     

Voici donc le "bug" italien, raconté par la revue Famiglia Cristiana (je précise: plutôt libérale).
Si grossier qu'il a fait l'objet d'une mise au point du Père Lombardi (http://fr.radiovaticana.va/).
[Rien de nouveau, en réalité: On avait vu exactement la même chose en France sur les forums catholiques (dont ceux de La Croix) après les épisodes "Williamson", "Fillette de Récife", "préservatif". Sauf qu'à l'époque, il n'y avait pas de Gregory Burke...]

Les catholiques et les bobards sur le Pape

http://www.famigliacristiana.it
Fulvio Scaglione
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«Le 12 Décembre, le Pape a fait un pas vers la modernité en se mettant à tweeter; dommage que le lendemain il soit retourné au plus sombre du Moyen Age, en bénissant au Vatican Rebecca Kadaga, promotrice en Ouganda de la peine de mort contre les homosexuels dans son pays. La cerise sur le gâteau est arrivée aujourd'hui quand il a dit que le mariage homosexuel est "une offense contre la personne, une blessure à la paix". Je suis vraiment consternée et, bien que catholique, je me sens à des années lumières de la pensée du Pape, je ne comprends pas comment l'affirmation d'un droit légitime d'une minorité puisse être offensant pour la famille traditionnelle»

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Je republie dans son intégralité ce commentaire, arrivée sur notre site sous la signature Stregatta (strega=sorcière)... Stregatta nous a envoyé hier un autre post, où elle nous défie (ce n'était pas clair si elle s'adressait à nous, Famigliacristiana.it en tant que journalistes ou en tant que catholiques) de commenter la prétendue bénédiction à Rebecca Kagada, président du parlement de l'Ouganda, par le pape Benoît XVI. Eh bien, je vais essayer.

Chère Stregatta,

Être catholique, comme vous vous déclarez, n'exempte pas de mieux s'informer quand on veut critiquer les déclarations réelles ou supposées ou actions de qui que ce soit, Benoît XVI compris, évidemment. Vos "posts" reprennent mot pour mot, sans aucun effort de vérification, une série d'insanités reproduites par les journaux habituels qui mènent depuis longtemps une grossière campagne contre l'Église catholique, une campagne qui, elle, est bien digne des périodes les plus sombres de notre histoire.

Permettez-moi une brève digression. Vous vous souvenez, quand certains journaux nous ont expliqué, avec beaucoup de sources anonymes, que le père Georg Gänswein, secrétaire particulier du pape Benoît XVI, avait été gravement compromis par le scandale des Vatileaks? Très bien. A présent, le père Georg est devenu préfet de la Maison pontificale et archevêque, face à sa compromission. Avez-vous trouvé quelques aveu de culpabilité dans les journaux? Bien sûr que non. Pas plus que le déluge de sottises sur le thème «Eglise et ICI» ou «Eglise et IMU", basées sur l'hypothèse erronée que «l'Église ne paie pas d'impôts».

Et vous n'en trouvez pas non plus sur les deux "fanfreluches" que vous avez prises au mot sur les gays et Madame Kagada. Entendons-nous: vous n'étiez pas la seule; hier, l'Internet était pleine de ces insanités. Parce que, chère Stregatta, dans le message de Benoît XVI pour la Journée mondiale de la Paix, il n'y a aucune trace de la déclaration que vous citez entre guillemets et qui vous a choquée (le mariage homosexuel comme un crime contre la paix): rien, rien, zéro, nada de nada. Si vous cliquez ici, vous pourrez vérifier par vous-même le texte du message, qui était dès hier très facile à trouver sur le site du Vatican, www.vatican.va.

Et de même, il n'est pas vrai que Benoît XVI ait «béni» Rebecca Kagada, présidente du Parlement de l'Ouganda. Le pape a rencontré Kagada, qui dirigait une délégation de parlementaires et de juges de l'Ouganda, venus à Rome pour participer à la septième Assemblée des parlementaires de la Cour pénale internationale et à la Conférence mondiale des parlementaires pour les droits de l'homme, au terme d'une rencontre religieuse à laquelle ont participé des milliers d'autres pèlerins. Un salut, aucune bénédiction, comme il arrive en pareil cas, aux délégations d'une certaine importance.

Seul un conglomérat d'informations fausses, pouvait mettre ensemble pour vendre un peu plus de copies, le mensonge de «mariage gay - blessure à la paix» avec la «bénédiction pour Kagada». Seul un public partial pouvait le prendre pour argent comptant. Et, pardonnez-moi, seuls des catholiques naïfs pouvaient le prendre pour argent comptant.

À la fin de cette note, je tiens à ajouter que:
1. la loi contre les homosexuels, en cours en Ouganda(où l'homosexualité est déjà un crime) ne prévoit PLUS la peine de mort, qui était en revanche prévue dans une version précédente, dans le cas de relations sexuelles entre homosexuels VIH-positifs, et de relations homosexuelles avec des mineurs ou handicapés. Ce qui n'enlève rien, bien sûr, au fait que que la loi en question est inacceptable.
2. Rebecca Kagada, bien qu'ayant dit qu'elle était en faveur de la loi, n'est PAS la promotrice de la mesure, qui a été proposée par le député ougandais David Bahati.

Bien à vous,
Fulvio Scaglione