Les limites du dialogue avec le monde

Il a été plus facile de porter le Christ aux indiens du Brésil au XVIIe siècle qu'aujourd'hui sur les plateaux de télé. (2/10/2012)

Image ici.

Je suis tombée par pur, pur hasard, sur un extrait video d'une émission de Canal Plus du 16 juin dernier, présentée par Thierry Ardisson et intitulée "Salut les terriens" (http://frigidebarjot.com/2012/06/16/salut-les-terriens-canal-plus-samedi-16-juin-2012/ ).
L'invité était Frigide Barjot.
J'en suis restée... glacée (sans doute que je ne regarde pas assez la télé!).
Le titre est bien la seule chose susceptible de contenir une parcelle de vérité. Je ne sais pas si je fais partie des "terriens" ainsi interpelés, mais les gens présents sur le plateau viennent manifestement d'une autre planète que moi.
Il y avait donc l'hôte, Ardisson, Frédéric Lenoir, dans le rôle indispensable de l'"expert" (on verra plus loin pourquoi on l'avait fait venir), et Audrey Pulvar, pincée et méprisante, presque silencieuse, mais dont le visage transpirait l'hostilité et le refus. Et devant eux, sémillante et peut-être ingénue, Frigide Barjot.

J'aimerais ne pas mettre en doute sa sincérité. Marie-Christine qui a lu son livre de mémoires m'a dit qu'il contenait de belles pages. On peut penser d'elle qu'elle fait ce qu'elle peut pour défendre le Pape et faire passer le message de la foi dans le milieu du showbizz (et si c'est bien le cas, qu'elle a du mérite, et même que ce qu'elle fait est admirable).
Hélas, si cette option est la bonne, c'est en pure perte. Mission impossible. Pour le Pape, c'est même à l'évidence contre-productif, dans ce milieu-là, et chez ceux qui regardent ce genre d'émission.
De toutes façons, à débattre (de quoi? une fois de plus, débattre, c'est mettre sur le même plan le mensonge et la vérité) avec de tels gens, on sort forcément vaincu... et souillé.
Le détournement diffamatoire d'images du Saint-Père, et même de son frère, auquel elle a assisté sans broncher, laissant dérouler les habituels mensonges sur les finances du Vatican et les turpitudes de l'Eglise, reçus si j'ose dire, comme argent comptant, en cherchant certes des excuses, mais sans contester les faits (c'est à cela que servait la présence de Lenoir!), aurait dû ne lui laisser qu'une unique alternative: se lever, et partir.
Elle ne l'a pas fait, par peur, sans doute, de perdre définitivement son jeton de présence dans les talk-show auxquels elle participe, toujours dans le même rôle de la gentille illuminée de service.

Parmi tous les commentaires de son blog, il y en a un (c'est le seul) qui résume assez bien mon sentiment:

Chère Madame, Vous avez bien du courage pour aller porter le message du Christ Notre Seigneur dans ce milieu. Je crois de que Père Vieira chez les Indiens du Brésil a eu moins de mal à se faire comprendre que vous par ces gens-là.
On sent dans le regard des vos interlocuteurs une incompréhension absolue de ce que vous dites, de ce que vous êtes.
Mme Pulvar est effrayée de ce que 3 millions de personnes pensent la même chose. En dehors du fait que ces personnes ne pensent ni ne ressentent la même chose (“j’ai versé telles gouttes de sang pour toi” écrivait Pascal du Christ), Mme Pulvar travaille pour un media qui s’efforce de faire “penser” la même chose à 40 millions de Français.