Pas de femmes évêques dans l'Eglise d'Angleterre

La réforme débattue depuis douze ans a été repoussée par l'assemblée des fidèles du Synode de l'Église d'Angleterre. Justin Welby, futur archevêque de Canterbery, assure que l'Eglise d'Angleterre finira par avoir des femmes évêques malgré le rejet de la mesure... mais tout le problème est de savoir ce qui restera de l'église d'Angleterre à ce moment. Carlota a traduit un très long article de Religion en Libertad, qui permet de nuancer les analyses orientées lues dans la presse française (24/11/2012).

L’évolution de l’église anglicane est toujours suivie avec intérêt en Espagne et notamment bien sûr parce que si Catherine d’Aragon avait donné des fils viables à Henri VIII et si Marie Tudor épouse de Philippe II avait eu un héritier …
Mais sans repenser à tous ces grains de sable de l’Histoire, voyons comme Pablo J.Ginés reprend sur Religion en Libertad (original ici www.religionenlibertad.com/), quelques éléments du dernier « Synode » anglican. Ce long article permet de découvrir des situations qui semblent vraiment effarantes et tristes pour les « pauvres » esprits catholiques (même si bien sûr il faut d’abord regarder chez soi avant de s’occuper des autres). Cela permet au moins de mieux appréhender ce que serait une Église catholique « protestanisée » comme semblent le souhaiter certains « catholiques » qui s’y emploient d’une manière plus ou moins furtive et subversive depuis des décennies.

(Carlota)

     

Les arguments anglicans pro « femmes-évêques »

Les anglicans d’Australie, de Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis ont des «femmes-évêques » depuis des années, mais les anglicans d’Angleterre n’en auront pas, ou tout au moins pas avant des années.
En effet, les laïcs du Synode anglican du mardi 20 novembre 2012 ont bloqué cette possibilité bien qu’elle fût soutenue par le Primat anglican « sortant » Willams, et l’arrivant Welby, la presque totalité des évêques (seulement 3 ont voté contre et 44 pour) et la majorité des clercs (148 pour et 45 contre).

Les laïcs ont voté pour à 132, et contre à 74… Il a manqué 6 votes à la majorité des deux tiers par rapport à la norme exigée pour l’approbation de la décision. De fait déjà en 1992, quand la décision de l’approbation des femmes-« prêtres » a été soumise au vote, les laïcs étaient tout juste tout juste arrivés au minimum requis: la décision avait été approuvée à 2 voix près.

Plus de 100 interventions très courtes
--
Dans le débat, très long et épuisant, plus de cent interventions ont été écoutées, beaucoup se sont limitées à une minute ou moins. Personne ne considère que cela puisse être un débat en profondeur. Cela vaut la peine de passer en revue les argumentations dont les intervenants ont usé, pour comprendre le processus.

Mais avant, pour comprendre les interventions, il est bon de citer un récent article d’Edward Norman, docteur en Histoire, ex-chanoine chancelier anglican de la cathédrale d’York, passé au catholicisme, il y a peu.
« La principale différence entre le christianisme catholique et l’anglicanisme est que le catholicisme a une doctrine et l’anglicanisme n’en a absolument aucune. […]. Les affaires morales se déterminent, si tant est qu’elles se déterminent, selon des éléments présentés par la presse ou selon les sondages d’opinion. Les questions doctrinales ne sont pas trop agitées, parce qu’il y a peu de terrain commun pour donner des formulations précises et pas non plus d’estomacs pour en débattre. Et de toute façon il n’y a pas d’autorité qui détermine la base de l’autorité. Excepté, peut-être, la législation parlementaire ».

Avec cela en tête, nous allons classifier les interventions au Synode anglican en 3 groupes :
1.- Quelle autorité à l’Église d’Angleterre pour décider l’ordination épiscopale des femmes ?
2.- Quelle rapport a l’ordination épiscopale des femmes avec la capacité évangélisatrice ?
3.- Quels droits a la minorité anglicane qui ne veut pas de femmes-évêques ? Comment protège-t-on cette minorité ?

1.- Par l’autorité de qui?

Le thème de l’autorité fait vaciller tout l’édifice de l’anglicanisme. Quand un anglican se demande fortement «par l’autorité de qui, tel ou tel thème est-il vérité ? » il peut en arriver à se faire luthérien ou évangélique (s’il croit en l’enseignement de Luther pour lequel « Seule l’Écriture enseigne »…qui est quelque chose que l’Écriture ne dit pas) ou à devenir catholique (s’il croit, comme le Nouveau Testament, que l’Église est « pilier et fondement de la vérité » et que Jésus a donné à Pierre « les clefs du Royaume des Cieux).

Dans le cas catholique, le débat sur le sujet s’est terminé en 1994 précisément du fait de l’autorité de Jean-Paul II exposé dans « Ordinatio Sacerdotalis » :
«Afin d’éloigner tout doute sur une question de grande importance, qui concerne la propre constitution divine de l’Église, en la vertu de mon ministère de confirmer dans la foi les frères (Luc 22,32), je déclare que l’Église n’a en aucune façon la faculté de conférer l’ordination sacerdotale aux femmes et que cet avis doit être considéré comme définitif pour tous les fidèles de l’Église ».

Faute d’une telle autorité, les anglicans poursuivent le débat… et cela épuise les ressources et les capacités, comme l’ont déploré Rowan Williams et beaucoup d’autres en voyant, après le vote, qu’il est reparti pour moins dix autres années. Williams voulait voir Welby « libéré » du sujet… Il n’en sera pas ainsi, il épuisera et affaiblira et fera dévier les ressources ecclésiales.

« Je ne crois pas que nous ayons une autorité »
-----------------
La chanoinesse Rebecca Swyer de Chichester a dit qu’elle ne croyait pas que l’Église d’Angleterre ait une autorité pour décider sur le sujet. Un tir au niveau de la ligne de flottaison de l’anglicanisme, peut-être sans s’en rendre compte. « Il ne s’agit pas de qui nous plaît ou en qui nous avons confiance, mais de la nature de l’église ».
Plus tard, Christian Rees de St Albans (ndt semble être une laïque très activiste dans le domaine de l’ordination des femmes et du « mariage » des homosexuels) , lui a répondu: « si tu ne crois pas, que nous avons de l’autorité pour décider d’affaires comme celle là, je te demande : pourquoi parles-tu au Synode ? ».

Indiana Jones et le saut de la foi
-----------------
Ensuite Mrs Rees a demandé un saut de la foi (dans le Synode et les femmes-évêques) et a donné l’exemple du film Indiana Jones dans lequel le héros doit sauter les yeux fermés dans un précipice. Mais plus tard un autre laïc du synode a répondu que « ce n’est pas un bon exemple, parce que dans ce film, à la fin, toutes les belles choses finissent détruites ».

L’une des rares interventions théologiques dans le débat de mardi a été celle de l’évêque [anglican] de Liverpool, James Jones (ndt : en 2008, il a du s’excuser pour son opposition au clergé homosexuel). Il a expliqué qu’avant, il croyait, à partir son interprétation de la lettre aux Corinthiens 1-11:3 (« Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l'homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ ») que les femmes ne devaient pas avoir des charges de « leadership dans l’église ». Pourquoi a-t-il changé d’avis ? Parce que « après tout la Reine est à la tête de l’Église d’Angleterre » a-t-il dit. Et plus théologiquement, il a ajouté : « si une femme peut alimenter le corps du Christ dans la chair » (en faisant référence à Marie), « elle peut sûrement aussi alimenter le corps du Christ dans l’esprit » (en faisant référence aux femmes-évêques qui peuvent nourrir l’église). Un catholique répondrait plutôt que cet exemple montre que celle qui doit nourrir comme une mère l’Église c’est la Vierge Marie…non pas une évêquesse, une figure qui n’apparaît pas dans la Bible !

L’évêque de Salisbury, Nick Holtan (ndt il semble s’être rendu célèbre pour ses positions libérales par rapport au clergé homosexuel et pour avoir été le premier évêque marié avec une divorcée), a demandé de voter « oui », aux femmes-évêques, « même si vous avez des doutes »,« parce que la majorité de l’église le veut ».

Montrer le chemin aux catholiques?
---------------
Martin Gorick, de Coventry a assuré: « nous [les anglicans] sommes l’aile radicale de l’Église Catholique capable de réformer et signaler le chemin », en demandant le vote pro-femmes-évêques.
Il est certain qu’en Angleterre, sur 51 millions d’habitants, à peine 800 000 vont dans les églises anglicanes avec régularité. Depuis 1994, quand des femmes ont commencé à être ordonnées, la population anglaise a augmenté de 5 millions d’habitants, mais la pratique qui était déjà très réduite, a baissé de 13%. Même si nous ajoutons tous les anglicans pratiquants d’Angleterre, Irlande, Etats-Unis, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande, cela englobe 2,6 millions d’anglicans vraiment pratiquants. C’est cela montrer le chemin ? À comparer avec les 8 à 9 millions d’Espagnols qui vont à la messe tous les dimanches.
Rosemary Mallett, de Southwark (ndt je pense qu’il s’agit de la pasteuresse Rosemary Mallet) a insisté en disant que « nous ne pouvons continuer ainsi encore et encore. Est-ce que nous sommes en train d’attendre que l’évêque de Rome décide pour nous ? ».
L’évêque d’Hereford, Anthony Priddis (d’après Wikpedia il se serait notamment rendu célèbre pour avoir ordonné en 2005 le premier pasteur transexuel), a admis que « la vérité ne peut se déterminer avec la majorité », mais ensuite dans un exercice de pensée fluctuant, il a posé que l’un et l’autre parti pouvaient « décider que Dieu travaille sur le fait qui a la faveur de la majorité du synode » et il a demandé que ceux qui s’y opposaient s’abstiennent « pour que la mesure passe dans la joie ». Les laïcs ne l’ont pas entendu, car aucun ne s’est abstenu et les 74 oppositions ont bloqué la réforme.

À qui importe la vérité?
------------------
L’archevêque sortant de Canterbury, Rowan Williams, a demandé : « pouvons nous savoir si nous faisons un pas dans le bon sens? ».
Comme réponse, au lieu de chercher la vérité ou la volonté de Dieu, un chiffre lui suffisait : « il y a une direction clairement discernable dans l’esprit de l’église » , a-t-il dit, faisant référence à la majorité synodale pro-femmes-évêques, et il a ajouté que sur le long terme « pouvons-vous nous défendre un système qui empêche que certaines [femmes] prêtres [anglicans] aient accès à l’épiscopat ? » Et il a ajouté : « c’est une bonne tradition anglicane d’agir sur une base de probabilités raisonnables ».
L’évêque de Dorchester, Colin Fletcher, a fait rire tout le monde en annonçant que « Rome est notre modèle » : il faisait référence à la Lettre aux Romains qui fait dire au Christ « il n’y a plus ni homme ni femme » (même si l’auteur de cette lettre et ses lecteurs n’ont jamais voulu dire que cela signifiait qu’il devait y avoir des femmes évêques ou prêtres).

C’est une chose d’être ministre du culte et une autre d’avoir une fonction de direction.
--------------------
Dans les rapports de fin de synode, l’évêque conservateur Angus Mac Leay , l’un des trois à s’opposer aux femmes-évêques , a résumé leur position: qu'il admet le ministère féminin dans sa paroisse parce qu’il le voit dans le Nouveau Testament ( ?) , mais qu’il ne peut accepter que soit effacé l’enseignement biblique sur « être la tête », qu’il y a un ordre divin et « une complémentarité, non une égalité et similitude ».

2 – Il faut ordonner des femmes-évêques pour mieux évangéliser. Seulement parce que « le monde » le dit ?

Comme nous l’avons vu, le parti pro-femmes-évêques n’utilise presque pas d’arguments doctrinaux.
Lors du synode, comme pendant les années de la campagne préalable, ils ont insisté surtout sur le fait qu’ordonner des femmes-évêques « c’est ce que le monde attend de nous », ou bien « c’est ce que les gens attendent de nous ». On a même entendu la variante « c’est ce que la Reine attend de nous ».
Sally Muggeridge (laïque pour le diocèse anglican) de Canterbury, pro-femmes-évêques, a demandé qui irait dire à la Reine, « une femme », « que nous avons échoué», si le non l’emportait (c’est ce qui s’est passé effectivement).
Un laïc, Edward Armistead, anti-femmes-évêques, a affirmé : « On dit que l’église sera ridicule et l’objet de moqueries », si elle rejette les femmes-évêques. «Et alors? Cela donnera à l’église l’opportunité d’expliquer qu’elle ne suit pas les valeurs du moment, mais ses propres enseignements théologiques ». Mais quasiment personne dans le clergé n’a appuyé sa position.

Jan McFarlane, de Norwich (il semble qu’elle soit femme-évêque), a demandé le vote pro-femmes-évêques, car « une église qui ne va pas du même pas que le monde devient insignifiante dans son entourage». (!!)
Malgré le fait que l’église anglicane ait des femmes-pasteurs depuis 20 ans et qu’elle continue à perdre des fidèles avec à peine 800 000 pratiquants, il semble que cette insignifiance ne soit pas suffisante. Pour elle, il ne s’agit pas de s’incliner face aux pressions séculières mais ce qu’elle appelle « faire de la théologie dans le contexte ».

La londonienne Susan Cooper (ndt: elle semble elle aussi faire partie du clergé anglican) a dit durant le Synode que Saint Paul a demandé que l’on supprime la circoncision parce que cela facilitait les conversions ( ??), laissant entendre qu’avoir des femmes-évêques faciliteraient les conversions. Mrs Cooper n’a pas semblé se rappeler les cas de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Canada ou des Etats-Unis, avec des femmes-évêques depuis des années, et sans conversions. Quant aux motifs de St Paul, ils incluaient aussi de rejeter les lois de « judaïsation » pour ceux venus du paganisme au christianisme : ce n’était pas un thème pratique mais théologique : la Nouvelle Alliance avec le Christ ne demande pas de passer par les commandements rituels de la Vieille Alliance.

Il y a eu des voix qui ont assuré que parmi les anglicans jeunes, il y en a qui sont en faveur des femmes-évêques, même si ni les chiffres ni les études n’ont été détaillés…Les « anglicans jeunes » ne sont pas abondants en Angleterre.

L’évêque de Bristol, Mike Hill, pro-femmes-évêques, s’est scandalisé quand le vote a été perdu: « dans une culture qui célèbre la démocratie, il semble incroyable qu’une minorité ait réussi à influencer le débat et ses représentants élus ».

3 – Que faire avec la minorité anglicane qui ne veut pas de femmes-évêques ? (*)

Au final, ce sont 6 votes de laïcs qui ont bloqué les femmes-évêques. Et aucun laïc n’a obéi aux conseils du « si cela ne te plait pas, tu t’abstiens ». Et l’explication est dans le fait que même ceux qui acceptent les évêques-femmes n’acceptent pas le manque de protection vis-à-vis des anti-femmes-évêques (c’est-à-dire les dérogations, sur le modèle de la clause de conscience en faveur des maires opposés au mariage gay, inventée par Hollande et disparue avant même d’exister)

Expliquons-nous. Si vous êtes un anglican conservateur et que vous n’acceptez pas une femme-prêtre, vous ne ne croyez pas qu’elle a le pouvoir de pardonner ou de consacrer, et vous allez voir un révérend homme. Mais si les femmes-évêques ordonnent des prêtres (anglicans), et que vous ne croyez pas en la validité de ces ordinations… comment savoir si cet homme est vraiment un clerc, car qui l’a ordonné ?

Aux conservateurs, on avait offert des paroisses sans femmes-évêques. Et la femme-évêque envoyait un évêque auxiliaire, ou voisin, pour les confirmations. Mais le secteur évangélique ne l’acceptait pas : les évangéliques refusaient de reconnaître le headship d’une femme, même si elle était pasteur depuis longtemps.

D’autres parts, les « provisions » (protections spéciales pour les groupes anti-femmes-évêques) n’avaient convaincu personne. Elles n’étaient écrites nulle part. « Ils nous demandent de signer un chèque en blanc » et cela peut me mener à la banqueroute », a dit un opposant. Le nouveau Primat, Welby, a dit que personnellement il s’assurerait que les « provisions » soient justes et qu’elles protègent la minorité anti-femmes-évêques. Mais ce que est certain c’est qu’aux Etats-Unis la persécution contre les paroisses anglicanes conservatrices (ndt les anglicans sont appelés presbytériens aux États-Unis) a été dure. Welby est nouveau et on ne lui concède pas grand pouvoir en réalité, et de toute manière un jour il pourra mourir ou démissionner.

La minorité conservatrice gagne du temps
----------------------
Comme résultat, le secteur anti-femmes-évêques se sachant minoritaire, a cherché et obtenu la minorité de blocage avec des phrases comme « cela n’engage à rien d’attendre 20 ans de plus » et le « cela-suffit-de toujours attendre » est anti-biblique, la Bible nous demande plutôt de prendre notre temps ». Et à de multiples reprises, des laïcs et des clercs en sont venus à dire « nous ne nous sentons pas protégés », et « y a-t-il de la place dans l’église d’Angleterre pour ceux d’entre nous qui nous conformons à la Bible ? ».

Après le vote, l’une des leaders anti-femmes-évêques, Zoe Ham, du groupe conservateur évangélique Church Society l’a dit bien clairement : les garanties qu’on lui a données « n’étaient pas claires ».

Susie Leafe, une autre femme anti-femmes-évêques qui a réuni 2200 signatures de femmes contre l’épiscopat féminin, bien que satisfaite d’avoir obtenu de bloquer la nouvelle doctrine pour quelques années, ne se montre pas très encourageante : « l’été dernier, les derniers évêques évangéliques conservateurs qui s’opposaient aux femmes-évêques ont pris leur retraite ». Et parmi les évêques de tendance anglo-catholiques (ndt les plus conservateurs des anglicans au moment du schisme et qui étaient restés le plus proche des dogmes et pratiques catholiques, de l’avant Concile Vatican II, évidemment), 7 sont devenus catholiques en Angleterre en moins de trois ans.

Les femmes-prêtres sont progressistes
------------------
Une étude présentée en 2002 appelée « Cost of Conscience » (par le Christian Research) a analysé les croyances du clergé anglican masculin et féminin à partir des affirmations qui sont proclamées dans le Credo (identique au catholique) lors des offices anglicans. Les résultats étaient très clairs (ndt je dirais même plus effarant et très révélateurs d’un glissement vers l’apostasie christique et le rapprochement vers…à vous de juger, même si je ne sais pas ce que valent ces enquêtes).

- Je crois en l’Esprit Saint : 77% pasteurs anglicans - 74% femmes-pasteurs anglicans
- Je crois en Dieu le Père: 83% pasteurs anglicans – 74% femmes-pasteurs anglicans
- Je crois en la Trinité: 78% pasteurs anglicans ; 70% femmes-pasteurs anglicans
- Je crois que Jésus est mort pour racheter le péché du monde: 76% pasteurs anglicans, 65% femmes-pasteurs anglicans
- Je crois que le corps de Jésus est ressuscité d’entre les morts : 68% pasteurs anglicans, 53% femmes-pasteurs anglicans
- Je crois que Jésus est le seul chemin pour être sauvé : 53% pasteurs anglicans, 39% femmes-pasteurs anglicans
- Je crois que Jésus est né d’une Mère Vierge : 58% pasteurs anglicans, 33% femmes-pasteurs anglicans

Le clergé anglican aujourd’hui
--------------------
Au total, le clergé de “l’Église d’Angleterre” (Church of England), compte 8.000 hommes et 3500 femmes [En comparaison: l’Église catholiques en Espagne compte quelques 25.000 prêtres] pour s’occuper de 16 000 temples. Parmi tous ces hommes et femmes clercs anglicans seulement 55% travaillent « à temps complet » dans l’Église, avec un salaire de clerc (stipemdium - donc à rapprocher de fonctionnaire de l’État). Les 45% restants ont un emploi civil, ils ne reçoivent pas d’argent de l’Église d’Angleterre et se consacrent seulement à temps partiel à la paroisse.
La majorité des femmes-clercs ont ce profil : elles ne touchent pas de salaire et se consacrent à temps partiel à leur église. La majorité de ces femmes, selon les dernières statistiques, entrent dans la vie cléricale à la quarantaine et de fait, 80% des femmes-clercs ont plus de 50 ans (72 % aussi des pasteurs anglicans hommes ont dépassé le demi-siècle).

--

(*) Notre esprit de catholique cartésien peut aussi s’étonner de la décision de 1992 ou au contraire de celle de 2012… Car où est la cohérence entre l’ « ordination anglicane » de femmes-prêtres (depuis 1992) mais pas d’évêques-femmes (refusé de nouveau en 2012)? N’était-ce pas déjà en 1992 un compromis qui ne tenait qu’avec des arguties et en attendant la suite? La réaction de certains anglo-catholiques revenus au bercail romain n’est-elle finalement pour les fidèles anglicans conservateurs encore attachés à la doctrine, la seule solution? Sinon pourquoi vouloir refuser à ces pauvres « prêtresses anglicanes » la possibilité d’accéder à des postes à responsabilité au sein de leurs institutions, comme cela se fait déjà dans bien d’autres églises de part le monde protestant?