Un faux: l'évangile de la "femme de Jésus"

Et voilà comment se fabrique le faux papyrus sur la «femme» de Jésus. Article dans Vatican Insider, qui rapporte la thèse d'un scientifique d'Oxford (12/11/2012)

>>> Cf. Le papyrus des faux prophètes.

C'était en septembre dernier; Carlota avait enquêté pour nous, et traduit un texte très documenté paru sur Religion en libertad (cf. ci-dessus).
Déjà, un professeur d’exégèse du Nouveau, Testament Francis Watson, de l’Université de Durham (Royaume Uni) y argumentait de façon convaincante la thèse du faux composé par copier-coller à partir l’«Évangile copte de Thomas » - trouvé en 1945 à Nag Hammadi, en Égypte, dans une bibliothèque ancienne pleine de textes gnostiques.
Un autre chercheur apporte aujourd'hui de l'eau au moulin de cette thèse.
On m'objectera qu'il ne s'agit que d'hypothèses, et de querelles entre scientifiques, mais elle ne sont certainement pas plus farfelues que les délires idéologiquement orientés (voire stipendiés) de la chercheuse, qui elle, a eu les honneurs des medias mondiaux, alors que la supercherie probable, même si elle est démasquée, fera à peine un entrefilet.

     

Un fragment de papyrus controversé
Selon le chercheur britannique Andrew Bernhard, la découverte du fragment du IVe siècle en langue copte serait une grossière contrefaçon
Giorgio Bernardelli
http://vaticaninsider.lastampa.it/
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Vous vous souvenez de l'«Evangile de l'épouse de Jésus»?
Il y a une paire de mois, la professeur Karen King de la Harvard Divinity School , a présenté avec un grand battage médiatique la découverte d'un petit fragment de papyrus du IVe siècle en langue copte dans lequel Jésus se voyait attribuer les mots «ma femme». Sa thèse - écrit dans un article qui sera publié en Janvier dans la revue théologique de la prestigieuse université américaine - était qu'il s'agissait d'une nouvel Évangile apocryphe qui témoignerait que le célibat de Jésus était un sujet discuté dans les communautés chrétiennes des premiers siècles.

Dès le début, certains avaient déjà mis en doute l'authenticité du fragment, en notant un certain nombre de bizarreries. Mais aujourd'hui, Andrew Bernhard, spécialiste des Evangiles anciens formés à Oxford, va beaucoup plus loin en expliquant comment selon lui «ce faux» aurait été fabriqué. Bernhard soutient en effet qu'il s'agit d'une combinaison très grossière de quelques phrases tirées de l'Évangile de Thomas, l'Evangile (apocryphe) copte retrouvé en 1945 parmi les papyrus de Nag Hammadi, en Égypte. Et il ajoute qu'il a même identifié un certain nombre de coïncidences typographiques suspectes avec la traduction interlinéaire copte/Anglais de ce texte, supervisée par Michael Grondin et accessible à tous ici.

Dans un document intitulé «Notes sur la contrefaçon de l'Evangile sur la femme de Jésus », Andrew Bernhard explique que les mots contenus dans le nouveau fragment sont tous présents dans l'Évangile de Thomas. À une exception près: l'expression copte qui veut dire justement «ma femme», attribuée à Jésus. Et pas seulement: dans le fragment découvert par Karen King, les mots se retrouvent souvent dans le même ordre [que dans l'Evangile de Thomas]. Et chaque ligne de texte de l'"Evangile de la femme de Jésus" est constitué de mots coptes qui se trouvent sur la même page dans la traduction copte/Anglais de l'Evangile de Thomas citée; «les combiner ensemble - soutient Bernhard - n'a même pas nécessité beaucoup d'effort. Dans la pratique, une fois insérée l'expression "ma femme" - il suffit de prendre quelques phrases de l'autre texte, changer quelques masculins en féminin et quelques négations en affirmations, et vous obtenez le nouvel évangile révolutionnaire. Et comme preuve de cette thèse, il cite le fait que le fragment contiendrait même une erreur typographique qui se trouve telle quelle dans le livre publié par Michael Grondin.

Enfin, quant à l'expression copte «ma femme», il s'agit d'un mot copte de six lettres très faciles à combiner. Qui - toujours selon Bernhard - par une singulière coïncidence, se trouve très proche du centre du fragment. Comme si l'on voulait être vraiment sûr qu'elle ne passerai pas inaperçue.