Une biographie de Jean de Avila

... sur le site du Vatican. De quoi tomber des nues!! (8/10/2012)

Illustration ci-contre: livret de la célébration (cliquez pour télécharger le PDF).

Les participants à la messe d'hier (cf. Habemus doctor! et Nouvelle évangélisation ) se sont vu distribuer un livret de la célébration liturgique, téléchargeable ici: http://www.vatican.va/news_services/liturgy/libretti/2012/20121007.pdf .
On y trouve en particulier une biographie (certes succincte) des deux nouveaux docteurs de l'Eglise.
Ce que l'on lit sur Juan de Avila (1) a peu de chose à voir avec la vérité médiatique désormais officielle, qui n'a d'autre fin que de discréditer l'Eglise: Jean d'Avila est "un juif converti persécuté par l'inquisition" [lu ici] (2).

Ma traduction.

SAN JUAN DE AVILA (1499 ou 1500-1569)
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JUAN DE AVILA est né lors de la fête de l'Epiphanie, le 6 Janvier à Almodovar del Campo (Ciudad Real, alors dans le diocèse de Tolède). Il était le seul enfant de parents chrétiens très dévots qui jouissaient d'une bonne situation sociale et financière.

Quand il eut 14 ans, ses parents l'envoyèrent à l'Université de Salamanque pour étudier le droit, mais il renonça à ses études dans sa quatrième année en raison d'une expérience de conversion profonde qui l'amena à revenir à la maison familiale afin de prier et de réfléchir.

Ayant l'intention de devenir prêtre et de partir pour les missions en Amérique, il commença à étudier les Arts et la Théologie dans la prestigieuse université d'Alcalà. Après son ordination sacerdotale en 1526, il célébra sa première messe dans la paroisse de son pays natal. Ses parents n'étant plus en vie, il invita à sa table pour fêter l'évènement 12 personnes dans le besoin, et résolut de donner aux nécessiteux toute la fortune provenant des mines d'argent appartenant à sa famille. Il partit ensuite pour Séville, pour y attendre le bateau qui devait l'emmener en Nueva Espana (Mexique).

Pendant ce temps, il se consacra beaucoup à la prédication, à Séville et dans les régions avoisinantes. Là, il rencontra son ami, un autre prêtre, Fernando de Contreras, plus âgé que lui, qui était alors un catéchiste de renom, et qu'il avait connu lors de ses études à Alcala - Ce dernier fut tellement impressionné par la prédication du jeune homme qu'il convainquit l'Archevêque de Séville de le dissuader d'aller en Amérique et de rester en Andalousie , où, après des siècles de domination musulmane, la nécessité de renforcer la foi était grande.

Juan resta à Séville, partageant avec Fernando de Contreras logement, pauvreté et vie de prière, et tandis qu'il se consacrait assidument à la prédication et à la direction spirituelle, il poursuivit ses études de théologie au Collège Saint Thomas, à Séville.

Ses succès, cependant, ne tardèrent pas à être obscurcis par une dénonciation à l'Inquisition qui l'accusait d'avoir soutenu certaines positions doctrinales douteuses. Alors que son procès se déroulait, en 1531-1533, il resta en prison. Là il se consacra assidument à la prière.
Durant cette situation difficile, Juan reçut la grâce de pénétrer avec une singulière profondeur dans les mystères de l'amour de Dieu, et dans le grand «bénéfice» fait à l'humanité par Jésus-Christ notre Rédempteur. Par la suite, cela allait déterminer sa vie spirituelle et devenir l'un des principaux thèmes de son œuvre d'évangélisation.

De sa cellule de prison, il écrivit la première version de ce qui deviendra son œuvre la plus connue, le traité de vie spirituelle Audi filia , dédié à Dona Sancha Carillo, une jeune fille de noble famille qu'il guidait spirituellement après sa spectaculaire conversion.

Ayant été absous par l'Inquisition en 1533, Juan poursuivit sa prédication avec un succès notoire, auprès du peuple et des autorités, mais il choisit de se transférer à Cordoue, où il fut incardiné, et où il connut son disciple, ami et premier biographe, le Frère dominicain Luis de Granada. Ensuite, en 1536, il s'installa à Grenade, pour y poursuivre ses études, et il commença à être connu comme «Maestro».

Vivant très pauvrement et se consacrant à la prière et à la prédication, il concentra peu à peu ses efforts à l'amélioration de la formation des hommes qui se destinaient à la prêtrise. À cette fin, il fonda des collèges mineurs et majeurs pour la formation de prêtre, qui, après le Concile de Trente, deviendraient des Séminaires. Pour le Maestro Avila, la réforme de l'Eglise, qu'il considérerait comme de plus en plus nécessaire, passait par une plus grande sainteté des religieux, religieuses et fidèles laïcs.

La vie du Maestro Avila est marquée par des conversions célèbres, comme celle du marquis de Llombal qui allait devenir Saint Francisco Borja, de Giovanni Cidad , qui deviendrait San Juan de Dios, mais surtout par son dévouement envers les gens simples, avec la fondation de plusieurs écoles pour l'éducation des enfants et des jeunes. Il fonda également l'Université de Baeza , qui pendant des siècles, fut un important centre pour la formation des prêtres.

Après avoir parcouru pour prêcher l'Andalousie et une partie de l'Estrémadure voisin, désormais malade, il se retirera définitivement en 1546 à Montilla près de Cordoue où il exerça son apostolat à travers une abondante correspondance, et donna forme à plusieurs de ses œuvres. En plus d'un catéchisme ou Doctrina christiana en vers, pour être chantés par les enfants, Juan de Avila écrivit également un Traité de l'amour de Dieu et un Traité du Sacerdoce, et d'autres écrits moins importants.

Affligé de fortes douleurs, tenant un crucifix entre les mains et entouré de ses disciples et amis, le Maestro Avila confia son âme au Seigneur dans son humble maison de Montilla, dans la matinée du 10 mai 1569. Entendant parler de sa mort, Thérèse de Jésus (Thérèse d'Avila) n'hésita pas à s'exclamer: «Je pleure parce que l'Église de Dieu perd une colonne importante».

Notes

(1) «De Avila» est le nom de famille du saint, et ne signifie pas «d'Avila». Il n'est pas né à Avila mais à Almodovar del Campo près de Tolède, et n'a jamais vécu à Avila. Le San Juan qui est né à Avila est mieux connu sous le nom de San Juan de la Cruz (Jean de la Croix), également docteur de l'Église (note de Teresa, sur son site, grâce à laquelle j'ai pu retrouver cette biographie)

(2) Selon Carlota, qui a enquêté sur le web hispanophone, il est question d'un père d'ascendance juive (donc, au mieux, ce sont les grands parents paternels qui se sont convertis), mais sa mère portait un nom asturien (Gijon).