Une omniprésence suspecte

A lire sur le site ami Contre-débats: un billet de Louis Lamotte qui s'interroge sur l'omni-présence dans certains blogues - y compris sur Radio Vatican en français - d'un "homosexuel catholique" (5/12/2012)

>>> Cf. contre-debat.blogspot.fr/2012/12/les-impostures-dun-homosexualiste.html

     

L'opposition au mariage pour tous a malheureusement fait ressortir encore plus la fracture entre deux "courants" parmi les catholiques; elle a aussi mis les projecteurs sur des icônes (il paraît que c'est inévitable et même nécessaire): d'un côté, le responsable du "sulfureux" (et même borderline!!!) mouvement "Civitas", rassemblement improbable de militants d'extrême-droite et de catholiques intégristes et surtout homophobes (ce n'est pas moi qui parle); de l'autre, une personnalité exubérante et sympathique, qui se définit "fille à pédés", destinée à garantir la "respectabilité" médiatique du mouvement qu'elle a accompagné (idem).
Mais ceux qui comme moi suivent la blogosphère catholique, ne peuvent pas en avoir manqué une autre: Philippe Arino, très présent dans de nombreux blogues "cathos" qui ont comme par hasard pour point commun l'hostilité (par litote...) envers les "intégristes", et qui a été en quelque sorte (j'imagine à son insu) la caution morale "homophile" dans la lutte contre le "mariage pour tous". Sans doute est-ce simple prudence dans une société où "l'homophobie n'est pas une simple opinion, mais un délit".
Et certes, dans un tel combat, nulle voix n'est de trop. Ce n'est pas une raison pour en faire un oracle.

A la suite d'une sollicitation par mail, j'avais visité le site de Philippe Arino, destiné, explique-t-il, à servir de support à son essai "Homosexualité intime, Homosexualité sociale" et je m'étais sentie mal à l'aise, d'une part à cause du graphisme, et du narcissisme évident de l'auteur (dont témoignent les photos, par ailleurs très belles), et surtout de ses multiples interventions dans les medias (y compris religieux institutionnels, même Radio Vatican en français) et les lycées. Interventions qui posent des questions sur ses motivations, et sa légitimité... que je vais garder pour moi, me contentant d'observer qu'il me fait penser à ces "faux dissidents" qui contestent le système, mais "jouissent d'un espace médiatique dont un vrai dissident peut seulement rêver" (cf. benoit-et-moi.fr/2009-II).

Sans porter de jugement sur sa personne, et refusant de m'inscrire dans le débat homophile/homophobe, qui n'a pour moi aucun sens et qui est de toutes façons beaucoup moins simple qu'il n'y paraît (1), je renvoie mes lecteurs à un billet de Louis Lamotte (alias François H) sur le blogue ami "Contre-débats", qui constate: "il a acquis, dans certains milieux... une telle notoriété qu’il en exerce presque comme un magistère laïc : comme si, fort de sa double condition de catholique et d’homosexuel, il était seul habilité à expliquer la position de l’Eglise catholique en matière d’homosexualité"..
contre-debat.blogspot.fr/2012/12/les-impostures-dun-homosexualiste.html

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Sur le site de Philippe Arino, figure (entre autre) une sorte de profession de foi intitulée "Le Phil de l’Araignée: Église catho et personnes homos: l’absurde opposition; l’absurde confusion", dont Louis Lamotte se livre à une explication de texte.
Extrait:

Les guerres de religion, les commandos anti-IVG, l’Inquisition, la colonisation sauvage, la misogynie de certains clercs, la collaboration aux régimes fascistes, le massacre de la Saint Barthélemy, le silence sur les camps de concentration, la période d’appât du gain et du pouvoir de l’Église-institution, l’interdiction absurde de certains ecclésiastiques sur le préservatif, les violations de la dignité humaine au nom de l’annonce de l’Évangile, les scandales au sujet des prêtres pédophiles (dont on entend énormément parler en ce moment), l’insupportable et racoleuse « papemania » JMJiste, la condamnation religieuse « des homos », certaines missives assassines de Tony Anatrella, le christianisme stigmatisant les plaisirs corporels, ne sont que des détournements de l’Église, qui ne disent rien de l’Église elle-même.
(P. Arino)

Il ne manque rien à cette liste, digne de figurer dans les pires réquisitoires contre l'Eglise.
Avec de tels amis, l'Eglise (l'institution, bien sûr, à ne pas confondre avec l'épouse du Seigneur!!) n'a pas besoin d'ennemis. Sa mise en avant par des catholiques (de l'institution, justement) est d'autant plus surprenante.

     

Note

(1) A propos de la prétendue homophobie, je renvoie à cet article de Vittorio Messori, qui, à partir de son expérience dans les salles de presse, dans les années 70, se moquait (plutôt gentiment) de ces "champions actuels des causes gagnées [qui] n'osaient même pas parler d'homosexuels".
Et il écrivait cette très profonde réflexion:

Pour le croyant, il devrait y avoir ici un motif de profonde réflexion: si l'homosexualité en tout temps et en tous lieux, marque et marquera toujours un pourcentage (qui semble fixe) de l'humanité, pourrait-il s'agir d'une «erreur» du Créateur? Qui sont-ils ces frères en humanité? Sont-ils des «défauts de fabrication»? Puisque Dieu et la Providence ne sont pas offensés, nous devons reconnaître que cela aussi fait partie, de manière énigmatique, du plan voulu par Lui et par Lui mis en œuvre. La théologie ici, a encore un long chemin à parcourir.

(cf. Homophobie et champions des causes gagnées )