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Comme mes héritiers m'aiment!

Explications en bas de cette page

Les "vaticanistes" français s'inquiètent pour la santé du Pape. On ne leur en demande pas tant! Et surtout, nous ne savons "ni le jour, ni l'heure" (5/1/2012)
Mise à jour le 6 (*)

-> Sur ce sujet, voir aussi, entre autre : "La santé du Pape?"

Je viens juste d'achever la traduction de l'article de Massimo Introvigne sur les prophéties mayas (Fin du monde: un baudruche qui se dégonfle ).
Il se concluait sur ces parole de l'Evangile de Marc: "Vous ne connaissez ni le jour, ni l'heure".

Alors à quoi servent tous ces articles subrepticement malveillants (car bien sûr, on s'empresse d'ajouter qu'il n'y a pas le feu à la maison) et mal documentés qui font état du "déclin physique du Pape" (c'est l'exact contraire qui m'est apparu à la fin de l'AG d'hier, cf. La joie de la Nativité, et la joie du Saint-Père), de sa démission, voire pire, et donc d'un prochain conclave.

Ces conjectures me dégoûtent - je ne trouve pas d'autre mot - et donnent surtout une idée peu flatteuse du nid de serpents que doit être le milieu des "spécialistes" du Vatican.

Bien sûr, nous savons que, pas plus que nous, le Saint-Père n'est immortel. Mais aucun de nous ne peut affirmer avec certitude "il partira avant moi".

Et on ne peut s'empêcher de se poser des questions sur les motivations des auteurs et des vecteurs de ces rumeurs, quand on lit ou entend coup sur coup les mêmes conjectures hasardeuses de la part de trois "vaticanistes" français (il y avait eu avant le distillé de fiel de Nicole Winfield, de l'AP, et j'avoue que je n'ai pas lui John Allen depuis un moment, qui sait si, lui aussi..), que je ne mets pas forcément dans le même sac, mais le résultat est le même:

- Caroline Pigozzi. Tout a été dit ici sur ses derniers exploits sur Paris Match et Europe 1, je persiste à espérer très fermerment qu'elle fera samedi matin sur Europe 1 des excuses ou au moins un rectificatif.

- Frédéric Mounier. Sur son blog, l'envoyé spécial à Rome de La Croix a cru intelligent de lancer, en guise de carte de voeux, le 21 décembre, une discussion (!!!) sur la "santé du Pape".
Il écrivait surtout:

Même si aucune « abdication » n’est intervenue depuis des siècles, les spécialistes du droit canonique se posent depuis longtemps la question: quel serait le « statut » de ce « pape émérite » ou de « l’évêque émérite de Rome »? Jusqu’à présent, aucune réponse n’a été donnée.

J'en ai parlé ici: http://benoit-et-moi.fr/2011-III/
Il n'est pas inutile de répéter ce que j'avais "découvert" alors, en rapprochant avec un autre billet récent:

Que dire de la démarche - elle aussi totalement déplacée!! - de Frédéric Mounier, sur La Croix (ici), qui fait de la santé du Pape un sujet de débat, sur son blog ouvert aux commentaires Là, on n'est plus du tout dans l'information, mais dans le formatage d'opinion et dans l'uchronie autour du thème du "Pape émérite". L'article semble d'ailleurs faire écho à un autre du même blog, publié après la visite du Sainte-Père à la Chartreuse de Serra San Bruno, et intitulé "Benoît XVI sera-t-il un jour chartreux"?

Eh bien, Frédéric Mounier est arrivé à ses fins.
Voici les trois derniers commentaires du billet en question:

1. notre St Père tout successeur de PIERRE il n’en reste pas moins un être humain avec les consequence de l’âge .OUI je pense qu’on devrait mettre une limite d’âge . je parle en vieille infirmiere de métier . meme si le cerveau tourne a 100 à l’heure le physique ne suit pas tjs . et il serait chouette de penser que quelqu’un prie un PAPE émérite pour tous

2. Extrait du Droit Canon actuel (promulgué par Jean-Paul II le 25 janvier 1983):
Can. 332 – § 1. Le Pontife Romain…
§ 2. S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit.
Il n’y a pas de « limite d’âge », mais la perspective et possibilité de démission existe bel et bien

3. [Si le cerveau tourne à 100 à l’heure le physique ne suit pas toujours.]
Oui...
Et il arrive aussi l’inverse: le physique suit à peu près mais le cerveau ne tourne plus à 100 à l’heure.

La boucle est donc bouclée sur La Croix, si j'ose dire.

- Le dernier épisode est tout frais.
Jean-Marie Guénois, sur Religioblog, pour ne pas être en reste, ajoute son grain de sel (*).
Le titre de l'article est Benoît XVI a l'âge où Jean-Paul II disparu.

Evidemment, cela devait arriver, sauf l'hypohèse que je ne veux pas envisager, et qui ne s'est pas avérée.
L'illustration est une très belle photo du Saint-Père, de dos, lors d'une messe. Les fumées de l'encensoir créent une atmosphère floue, "esthétisante", mais on comprend parfaitement le message: Le Pape prend congé.

J'ai été très blessée par les propos tenus. Cela commence ainsi:

Pas d'élection à prévoir cette année dans le monde religieux (ndlr: quelle élection pourrait-il y avoir, sinon UNE? L'Eglise n'est pas une démocratie, que je sache!!). Sauf si Benoît XVI qui a maintenant l'âge où Jean-Paul II disparu (sic!), quittait cette terre. Il est toujours inconvenant de parler publiquement de la mort d'un Pape - et très convenable pourtant de l'évoquer discrètement dans certains couloirs romains - mais la santé de Benoît XVI, 85 ans le 16 avril prochain, sera inévitablement l'un des sujets de l'année.

Bien sûr, on objectera que Jean-Marie Guénois met l'accent sur la priorité donnée à la question de la foi, et dresse un tableau assez équilibré des activités à venir, les voyages, prévus ou supposés, la célébration du cinquantenaire de Vatican II ( dont les fastes seront curieusement contrariés, dans un sens comme dans l'autre, par le résultat de la négociation toujours en cours - et à l'issue incertaine en raison même du Concile Vatican II - entre les disciples de Mgr Lefebvre et le Saint-Siège), et, justement, l'année de la foi. Mais l'élément frappant, c'est indubitablement le titre.... et la photo!

Après nous avoir appris que "le Pape n'ira pas mieux" (mais nous non plus!), l'auteur du blog souhaite à ses lecteurs une bonne année. C'est sans doute de l'humour.

Pour conclure ces réflexions, je déplore infiniment que ces spécialistes connaissent aussi mal les faits qu'ils prétendent nous rapporter en observateurs attentifs, et surtout privilégiés: Madame Pigozzi confond l'angelus et la bénédiction Urbi et Orbi, et un pupitre en plexiglas avec une vitre blindée. Frédéric Mounier, la crèche de Greccio (celle de Saint- François), dont le Saint-Père a parlé lors de la messe du 24 décembre, et le sapin virtuel de Gubbio, qu'il avait illuminé grâce à un dispositif électronique sophistiqué. Et Jean-Marie Guénois dit que la messe du 24 décembre a eu lieu de minuit à deux heures, preuve qu'il ne l'a pas regardée depuis 2009, date à laquelle ladite messe avait été avancée à 22 heures, suscitant déjà des rumeurs alarmistes: http://benoit-et-moi.fr/2009/. Ou alors, il perd la mémoire, puisqu'il s'en était lui-même fait l'écho, sous le titre Le Pape va-t-il mal?. Un article qui ressemble furieusement à celui d'aujourd'hui.

Question aux journaux: est-il nécessaire d'appointer des envoyés spéciaux pour d'aussi piètres informations?
Franchement, les pages en français du Site du Saint-Siège (et les nombreuses photos et vidéos qui y sont désormais en ligne) suffiraient largement.

Et surtout, aux journalistes: Etes-vous si pressés de faire un scoop que vous anticipez les nouvelles?
Je sais qu'une grande partie des journalistes qui suivent le Pape le font dans l'espoir du scoop. Il suffit de relire ce qu'écrivait Luigi Accattoli en août 2008, alors qu'après les JMJ de Sidney, le Pape prenait quelques maigres jours de vacances à Bressanone (http://benoit-et-moi.fr/2008-II/):

Le pape est en vacances: collègues, laissons-le en paix!

Je suis un des 260 journalistes et techniciens en place à Bressanone, pour épier les vacances du Pape: cela en vaut-il la peine?
Peut-être pas. Nous savons que nous aurons peu à raconter, et qu'il est clair que ce n'est pas l'endroit pour l'interroger sur les femmes évêques et les Olympiades de Pékin.
Pourquoi, alors, sommes-nous là?
La réponse à cette question parle de l'importance de la figure papale aujourd'hui dans le monde: comment ne pas être présent là où il est?
S'il lui arrivait quelque chose, où s'il accomplissait un acte imprévu?

Oui, les journalistes "épient le Pape".
Ce n'est pas joli joli!!!

Conclusion, sur le ton de l'humour, grâce à Carlota.

C'était en décembre 2009 (http://benoit-et-moi.fr/2009/), justement après l'annonce que la "messe de minuit" serait avancée à 21 heures.
Elle avait ressorti l'affiche de la version espagnole d'un film mémorable de Pierre Tchernia, "Le Viager".

Avec ce commentaire "Comme mes héritiers m'aiment".
Mais le vieil homme, joué par un Michel Serrault génial, les avait tous enterrés!!!.

Note

(*) Je dois à l'honnêteté de reconnaître que JM Guénois a corrigé le tir dans les commentaires. Il écrit, justifiant le choix de la photo.... et le ton de son article:
En fait, j'ai trouvé cette photo très belle graphiquement et très significative de la personnalité de Benoît XVI : c'est un grand homme qui sait s'incliner.
Aucune ambition de "prophétie" dans ce blog, simplement attirer l'attention sur certains points. J'aimerais d'ailleurs savoir ce que vous en pensez et connaître vos pistes originales.

Dont acte.