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Rétrospective 2011

La Bussola lui consacre pas moins de trois articles. Voici déjà l'éditorial de Riccardo Cascioli. Il est intéressant de voir à quel point les réactions (des medias et de l'Eglise) sont des copies conformes de ce qui s'est passé chez nous (13/1/2011).

A suivre, l'analyse très intéressante de Massimo Introvigne.

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Articles sur les réactions en France ici: Blasphème au théâtre.

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Si ce n'est pas maintenant, quand?
http://www.labussolaquotidiana.it/

Riccardo Cascioli
13/01/2012
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Qui est Romeo Castellucci?
Un inconnu du grand public jusqu'à ce qu'il ait jugé bon de monter un spectacle théâtral dans lequel une image du visage de Jésus par Antonello de Messine, qui sert de toile de fond à la scène, est outragée de manière ignominieuse. Alors il est devenu le personnage du moment. Même en Italie, puisque la représentation de «Sur le concept du visage du Fils de Dieu» est prévue du 24 au 28 Janvier à Milan. Rien de nouveau direz-vous: depuis Hérode, cela fait deux mille ans que des gens entrent dans l'histoire ou ont du succès dans le monde grâce à leur haine pour Jésus.

Alors peut-être cela ne vaudrait-il pas même la peine de lui consacrer de l'espace et de la publicité; sauf que dans ce cas, on a vraiment dépassé toutes les limites de la décence et la tolérabilité. Et les justifications «pseudo-artistiques» du metteur en scène, avec l'excuse habituelle qu'«il n'a aucune intention d'être blasphématoire, au contraire» ne font qu'ajouter l'indignation à l'indignation.
Il est donc bien compréhensible qu'à peine arrivée le nouvelle à Milan, on ait assisté à un tam-tam sur Internet avec la création de groupes et de comités spontanés de protestation, qui se traduiront par des manifestations devant le théâtre milanais où le spectacle aura lieu. Il y a aussi des plaintes qui, code (civil?) en main, ont pour objectif d'empêcher la représentation, mais on peut parier que l'interprétation des autorités, dans ce cas, ne sera pas en faveur des indignés.

De toutes façons, la préparation des protestation n'a rien de violent ou de menaçant; prières, chapelet, tandis que dans plusieurs paroisses et villes sont prévues des messes de réparation. Quelque chose de très catholique, en somme: l'étalage ostentatoire du mal, devient une occasion de témoigner que le bien est possible.

Cependant, étant donné la gravité de l'offense aux sentiments les plus profonds d'une partie importante du pays, il s'agit d'une indignation et d'une protestation tout à fait partageable, et parfaitement légitime. C'est pourquoi on ne comprend pas l'attitude hostile de la majorité de la presse italienne qui s'est empressée d'étiqueter les promoteurs des manifestations comme des catholiques fanatiques, intégristes, lefebvristes, de sorte que leur action soit immédiatement disqualifiée.

Nous ne savons pas combien de personnes participeront effectivement aux manifestations et aux prières de réparation, mais il n'est pas correct de parler de fanatiques marginaux et de fondamentalistes: il suffit de regarder sur internet pour se rendre compte que l'indignation est partagée par beaucoup de catholiques, qui en ont assez d'être systématiquement violés dans ce qu'ils ont plus de cher, qui sont las d'être accusés de menace à la liberté d'expression et de créativité artistique juste parce qu'ils ont le courage de nommer «merde» une «merde». Las aussi d'être utilisés comme mur de rebond (ndt: un mur sur lequel on envoie des balles, il y a peut-être un terme adéquat) pour lancer des films et des pièces que sinon personne n'irait voir.

Et pourtant, pas même les dirigeants de l'Église ne semblent avoir une grande sympathie pour cette mobilisation , comme en témoigne l'attitude de la presse catholique «officielle»: cette sympathie et cette bienveillance qui , il y a peu dee temps ont été concédées généreusement aux «indignés» de la moitié du monde qui s'en prenaient aux banques, sont maintenant refusée à ceux qui demandent le respect pour le Visage de Jésus.

Et nous devons aussi noter le grand silence de l'épiscopat italien. Assurément, il n'est pas nécessaire que les évêques interviennent sur tout, il n'y a pas besoin de leur bénédiction continuelle pour promouvoir des actions dans la société; pourtant, on ne peut pas cacher le contraste entre le silence de ces jours-ci et l'offensive des dernières semaines quand était en jeu le litige sur le paiement de l'ICI (NDT voir ici: benoit-et-moi.fr/2011-III ). Indubitablement, cela fait un certain effet de voir la CEI mobiliser toute l'artillerie disponible pour défendre - avec un millier de raisons - l'exonération de taxe foncière, ou se mobiliser pour réunir les catholiques en politique; et ensuite se défiler, disparaître quand il y a un honteux outrage public à la Face de Jésus.

Il y a sans doute beaucoup de bonnes raisons, ils nous les expliqueront certainement, mais cela laisse vraiment un sentiment étrange, un sentiment de malaise.