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Dans son dernier billet, à savourer, José-Luis Restan revient sur l'interviewe de don Julian Carron, l'actuel dirigeant de Communion et Libération, dont j'avais parlé ici-même " Benoît XVI, un géant parmi nous ". Traduction de Carlota (25/1/2012) .

-> Original:
www.paginasdigital.es


Fils d’un géant

José Luis Restán
25/01/2012
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Le journaliste de l’ Avvenire (Giorgio Paolucci, texte en italien ici) vient de demander à Julián Carrón (*) ce qu’il pensait de la possibilité de maintenir une attitude d’espérance dans la tempête que représente la crise. Carrón répond qu’espérer, cela correspond à la nature de l’homme, mais qu’avec le temps qui passe cette attitude se corrompt si elle n’est pas soutenue, comme disait Péguy, par une grande grâce. Et il ajoute que la figure exemplaire de cette attitude, celui qui l’incarne aujourd’hui, c’est Benoît XVI. « C’est difficile de rencontrer une personne qui ait la même lucidité de jugement sur la situation actuelle et en même temps, qui ne se retire pas dans une spiritualité éloignée de la réalité, mais qui continue à nous défier tous en montrant comment la foi peut apporter une contribution décisive pour affronter les défis qui nous attendent. Nous avons la chance d’être devant un véritable géant.

Il ne s’agit pas d’une énième louange adressée au Pape, de ces louanges qu’on produit n’importe où, et qui sont parfois assez pauvres en substance. Il s’agit d’un jugement historique d’envergure et d’une secousse pour l’attitude de tire-au-flanc, et de paresse d’une bonne partie du monde catholique. Benoît XVI n’est pas une pièce de porcelaine, c’est un guide pour le peuple de Dieu en ce moment de bourrasques de neige et c’est une voix d’une grande profondeur à laquelle portent attention d’une manière croissance les acteurs les plus vifs de notre société. Dommage, si nous réduisons son témoignage et son magistère à ce qui est déjà connu, ou au fameux « supplément d’âme » qui s’ajoute à la logique du monde.

Le président de la fraternité Communion et Libération souligne que le Pape ne se retire pas dans une spiritualité éloignée de la réalité mais qu’il nous lance le défi de vérifier si le christianisme est une réponse humaine gagnante dans les circonstances. L’apport des catholiques ne sera significatif, a dit Benoît XVI quelques mois plus tôt, que dans la mesure où l’intelligence de la foi se transforme en intelligence de la réalité. Et lors de son salut à la Curie Romaine, il a demandé que « le message arrive à être évènement et que l’annonce se transforme en vie ».

Carrón a répondu ensuite à la question du supposé isolement de la figure du Pape et a souligné que « comme tous les grands hommes il a besoin de fils ». Et il signale le point d’éducation central : « la question est si nous nous laissons interpeller et éclairer par son témoignage, de manière à ce que nous puissions prendre part à son génie extraordinaire. Dans la mesure où le peuple chrétien suivra le sillon de son témoignage, nous verrons fleurir des personnes capables de collaborer à la construction du bien commun à partir de la certitude que le Christ sauve l’homme ».

Ces derniers jours m’est apparue évidente la façon dont peuvent coexister les applaudissements et l’adhésion de forme avec une imperméabilité de fond, et cela est dramatique. Nous le voyons déjà avec la dévaluation de la signification de l’encyclique Caritas in Veritate, ou avec le rejet sourd de son jugement sur Vatican II comme « rénovation dans la continuité de l’unique sujet-Église ». Nous le voyons aussi dans la façon de certains à expédier sa grande intuition de la Cour des gentils ou dans la réduction de sa convocation de l’Année de la Foi à une simple réaffirmation doctrinale. Au contraire comme l’explique le responsable de Communion et Libération, « le Pape signale l’urgence de proposer de nouveau le contenu essentiel de la foi, parce que, ont prévalu des conceptions qui la réduisent à un discours, une doctrine, une éthique ou un sentiment. Mais ces réductions ne servent pas pour faire front aux défis de la modernité, qui nous obligent à redécouvrir la nature du christianisme ».

La providence de Dieu a donné à l’Église un géant de la foi et de la raison pour traverser une époque dure et difficile. C’est si difficile que cela une ouverture simple et cordiale à son magistère ? Il suffit que de se laisser surprendre par la joie et la certitude que provoque sa façon de dire et de vivre le christianisme. Comme dit Carrón, on se sent acteur d’un nouveau début, même si l’on est baptisé depuis cinquante ans.

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Note de traduction
(*) Julián Carrón Pérez, est un prêtre espagnol né en 1950 à Navaconcejo – Cáceres, Estrémadure. Ordonné en 1975, théologien, linguiste (École biblique de Jérusalem), il a notamment écrit des ouvrages sur l’historicité des Évangiles et sur le témoignage de Saint Paul. Il est président du Mouvement Communion et Libération, depuis la mort de son fondateur survenu en 2005.

Quelques textes en français concernant le Père Julián Carrón:
-> article traduit en français sur le site de Communion et Libération France: www.clonline.org/...

-> Un autre texte qui date un peu mais en français: www.libertepolitique.com/