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Lu dans La Repubblica: L'hypothèse de la conversion à l'occasion de la visite de Joseph Ratzinger à Cuba (1er/2/2012)

Le programme du voyage de Benoît XVI au Mexique et à Cuba, du 23 au 28 mars prochain, vient d'être publié par le Saint-Siège (http://www.vatican.va).
A la date du mercredi 27 mars, on peut lire:

17h30: Visite de courtoisie au Président du Conseil d'état et du Conseil des ministres de la République au Palais de la Revolución de La Habana

Il n'en faut pas plus aux journalistes pour immédiatement projeter une rencontre du Pape avec Fidel Castro (et même, plus hasardeux, une confession).

La Repubblica y consacre un article - qui n'apporte finalement pas beaucoup plus d'information que celui que j'avais traduit ici: Benoît XVI chez Fidel Castro?

Pour le "fun": une commère bien connue (et très peu appréciée) dans ces pages en avait fait récemment le sujet de sa chronique "religieuse" hebdomadaire du dimanche matin sur une station périphérique, sans doute après avoir fouillé les corbeilles d'un bureau de la Curie (écouter éventuellement ici: la fin, et l'allusion à Monika Lewinski, sont du vrai délire).

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L'hypothèse de la conversion à l'occasion de la visite de Joseph Ratzinger à Cuba
La Dernière Tentation de Castro
(source, ma traduction)
«Il va mal, il s'est rapproché de Dieu»
Marco Ansaldo, La Republicca
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La tentation est là. Pas même ses proches, surtout les enfants, comme Alina, la seule fille reconnue, qui a écrit un livre sur lui, ne peuvent la cacher. Et pas même l'Eglise, celle locale, et le cœur du christianisme, à Rome, ne réussit à la dissimuler.

Elle la connaît, et la garde comme un secret. Mais la conversion de Fidel Castro, après une vie de militant athée, son «oui» à la foi religieuse après son excommunication par le pape Jean XXIII le 3 Janvier 1962, pourraient être le don le plus grand de la prochaine visite de Benoît XVI à Cuba à la fin de Mars.

«Ces derniers temps - a dit Alina - Fidel Castro s'est rapproché de la religion, il a redécouvert Jésus au seuil de la mort. Cela ne me surprend pas, parce que papa a été élevé chez les jésuites»

« C'est seulement la peur de la mort?

«Je ne sais pas s'il faut vraiment l'appeler peur. Mais je suis persuadée qu'aujourd'hui il est plus préoccupé par le sort de son âme que par l'avenir de Cuba».

Au Vatican, à la Secrétairerie d'Etat, on travaille au voyage. Hier, le programme de la visite du 23 au 29 Mars qui touchera en premier le Mexique, et ensuite Cuba, a été annoncé.

Mardi 27, à 17h30, Benoît effectuera à La Havane au Palacio de la Revolución, ce qui est défini dans le protocole comme une "visite de courtoisie" au frère de Fidel, Raul Castro, l'actuel président du Conseil d'Etat.

Une rencontre entre Joseph Ratzinger et Fidel, comme cela s'est produit en 1998, entre Karol Wojtyla et le Commandant, n'est pas prévue. Mais la diplomatie vaticane n'en écarte pas la possibilité. A l'époque, le Lider se dépouilla de la légendaire tenue militaire, et se présenta en costume et cravate devant le Pape, le recevant avec les honneurs depuis son arrivée. Aujourd'hui, Fidel, à 85 ans et avec la mort prochaine, pourrait aller encore plus loin.

Ceux qui au Saint-Siège travaillent au dossier cubain dans la plus grande discrétion sont prêts pour n'importe quel scénario. «Fidel - déclarait dans une pièce silencieuse une Excellence de très haut niveau (!!), est à bout de force. Il est proche de la fin. Ses exhortations sur le journal du Parti communiste, Granma, sont de plus en plus rares. Nous savons que dans la dernière période, il s'est beaucoup rapproché de la religion et de Dieu. Il est vrai qu'en 1963, il a été excommunié par le pape, mais alors, la mesure était une mesure quasi-automatique pour ceux qui professaient le communisme. Une rencontre entre lui et le Saint-Père n'est pas prévue. Mais, bien sûr, lorsque seront présents les membres de la famille Castro, il se peut que l'ancien commandant en chef soit aussi présenté à Sa Sainteté».

Il ne sera pas facile de déplacer le commandant. Ces jours-ci, le gouvernement prépare la structure logistique sanitaire pour rendre la rencontre plus facile. Peut-être que ce sera le moment où Castro se tournera vers le pape, le représentant de Dieu sur terre, pour chercher le réconfort, et demander pardon. «Nous ne savons pas - répond-on au Vatican. Au moment extrême, la mort fait peur à tout le monde. Si Fidel veut dire quelque chose au Saint-Père, Sa Sainteté sera prête à l'écouter. Mais ce sont des choses qui peuvent être également confessées à un jeune prêtre qui vient le voir et qui est proche de lui».

À La Havane, il y a beaucoup d'attente pour l'arrivée de Benoît XVI. L'Eglise à Cuba est aimée et respecté. Elle l'est aussi du gouvernement, pour ses grandes interventions sociales. Et même, certains considèrent qu'aujourd'hui, l'institution catholique n'est pas seulement un interlocuteur privilégié du pouvoir, mais peut être aussi un élément essentiel de médiation.

Pourtant, le pas millénaire de l'Eglise réside aussi dans sa capacité d'attente. Fidel Castro vient de fêter ses 85 ans. Joseph Ratzinger les aura en avril. Les profils du révolutionnaire latino-américain et du pape bavarois, sont très éloignés. Mais peut-être que leurs échanges de mots et de regards peuvent valoir, pour Cuba et pour le Vatican, tout le voyage. Tentation comprise.