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Quelles sont les vraies priorités du "gouvernement technique" de Mario Monti? Les projets inquiétants du ministre des Affaires Sociales Elsa Fornero. Editorial de Riccardo Cascioli pour la Bussola. Transposable chez nous, évidemment. (4/2/2012)

Les larmes du ministre italien des affaires sociales, annonçant le 5 décembre dernier les mesures drastiques de réforme des retraites exigées par la crise dans laquelle l'Italie se débat ont été, pour le gouvernement technique dirigé par Mario Monti, une véritable aubaine médiatique, même si elles étaient indéniablement sincères. Mais les mesures économiques ne sont-elles pas la fumée qui cache la préparation de mesures sociétales d'une toute autre gravité?

Article ici: La Bussola Quotidiana.
Ma traduction.

Nous sommes des attardés culturels
Riccardo Cascioli
02/02/2012
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Quand le président Napolitano accoucha du "gouvernement technique" nous avons dit immédiatement (ndt: sur La Bussola) que c'était une erreur . Même si un gouvernement a pour tâche principale de résoudre un problème - dans ce cas l'économie - il est évident qu'en deux ans de mandat, il doit également faire toutes les autres choses nécessaires pour gérer le pays, et pour lesquelles des choix politiques sont nécessaires. Il n'y a pas de choix neutre, pour dire la vérité, même en économie, et c'est pourquoi nous pensions qu'il était grave d'apporter son soutien à un dirigeant que les Italiens n'avaient pas choisi. La dernière sortie du ministre des Affaires Sociales Elsa Fornero nous confirme plus que jamais dans notre jugement.

Qu'a donc fait le ministre Fornero?
S'adressant à la Commission des Affaires Constitutionnelles et du Travail à la Chambre, exposant son programme pour l'égalité des chances, elle a exprimé avec force son engagement contre la discrimination des homosexuels et des transsexuels: «Un fait qui est sous les yeux de chacun, est le grave retard culturel, d'ouverture d'esprit, que notre pays représente sur le thème de l'égalité des chances ... La diversité est une valeur, elle doit être parmi les choses que les enfants apprennent dès qu'ils sont tout petits. Les graines sont semées parmi les enfants et en particulier dans les écoles», et à ce propos, elle a parlé de collaboration avec le ministre de l'Éducation Francesco Profumo: « Nous devons surmonter les retards culturels énorme, y compris géographiques», a-t-elle conclu.

Donc, ce gouvernement a décidé de mettre la question homosexuelle au centre de son action, non pas - contrairement à ce qui est dit - pour éliminer une présumée discrimination, mais pour imposer la «normalité» de l'union homosexuelle. En d'autres termes, il ne s'agit pas d'intervenir légitimement pour éviter d'éventuelles discriminations dans l'accès au travail: nulle part aujourd'hui en Italie, on a besoin de remplir des formulaires dans lesquels on doit déclarer son orientation sexuelle, en fonction de quoi sont ensuite faits des choix. Il s'agit plutôt de reconnaître les unions homosexuelles et de les placer à parité avec celles entre un homme et une femme, et toutes deux avec le mariage. Autrement dit, il s'agit de porter à son accomplissement la révolution anthropologique déjà commencée en Occident, qui, niant la Loi naturelle, veut dépasser la division objective en sexes (masculin et féminin) pour affirmer l'autodétermination de l'orientation sexuelle (je me sens homme, femme, trans , travesti, peu importe ce dont la nature m'a doté).

Comment chacun peut le comprendre, ces questions ne sont pas «techniques», mais culturelles et politiques. Pour être juste, l'ancien ministre de l'Egalité des chances, Mara Carfagna, était sur la même longueur d'onde, mais la majorité dans laquelle elle avait été élue (ndt: Gouvernement Berlusconi), et le devoir de rendre des comptes aux électeurs qui avaient voté pour tout autre chose, avait empêché que les intentions du ministre ne se traduisent dans la réalité. Ainsi, par exemple, fut rejeté le projet de loi sur l'homophobie, dont à présent nous pouvons imaginer qu'il sera à nouveau présenté, traitant évidemment de «retardés cultureels» ceux qui voudront continuer à s'y opposer (ndt: faisons confiance aux médias!).
Rappelons à cet égard que le projet de loi contre l'homophobie ne combat pas la discrimination, mais crée une catégorie de privilégiés, discriminant tous les autres. En particulier, en accusant d'homophobie tous ceux qui croient que la reconnaissance des unions homosexuelles est contraire à la loi naturelle, le Pape en tête.

Mais Fornero va beaucoup plus loin, et parle de l'éducation qui doit être donnée aux enfants des écoles, et elle travaille déjà avec le ministre de l'ééducation. C'est ici que la révolution anthropologique peut vraiment gagner: l'État prend possession des enfants - qui passent désormais plus de temps avec les enseignants et les assistants qu'avec leurs parents - et dès l'âge le plus tendre leur enseigne qu'être attirés par des personnes de sexe opposé ou de même sexe ne fait aucune différence, et même une seule personne peut être différentes choses dans sa vie, on endosse un sexe comme on porte un habit. Que voulez-vous, il est si beau de pouvoir choisir parmi tant d'options différentes, plutôt que d'être contraint, de la naissance à la mort, à un sexe unique, qu'on s'est vu imposer sans même avoir pu exprimer une opinion?

La réalité est que, tandis que nous sommes tous occupés du spread et des retraites, pendant ce temps-là, un autre programme se poursuit, d'autres réformes qui influeront bien davantage sur notre avenir, même par rapport aux choix économiques. Et même, entre autres choses, ils auront pour conséquence de miner à la racine toute tentative sérieuse pour relancer l'économie de ce pays. Parce que la promotion de l'unions homosexuelle, son assimilation au mariage, la réduction de l'amour à un sentiment, c'est la voie qui mène à l'éclatement définitif de la famille, comme l'expérience des pays scandinaves (cf. ici) nous l'enseigne. Si à la racine de la crise économique, il y a le taux de fécondité très faible, si le chemin de la reprise passe par le renforcement de la famille , il est évident que ce que Fornero veut réaliser va exactement la direction opposée.

Sans doute Fornero ne décidera-t-elle pas seule, bien qu'elle soit titulaire d'un ministère clé. Il est donc urgent que les autres ministres se prononcent sur ce point, parce que le silence, dans ces choses - on le sait - est comme un consentement, une façon de donner le feu vert, peut-être en détournant les yeux, en faisant semblant de ne pas voir. Il est particulièrement urgent que prennent position ceux qui devraient être les plus familiers avec le concept de Loi naturelle, vu que le Pape, sur ce point, intensifie ses efforts. A moins qu'ils ne soient trop occupés par les préparatifs pour créer le nouveau parti chrétien (ndt: allusion aux ministres catholiques du gouvernement Monti, sans doute en particulier Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté Sant'Egidio, et actuel ministre de la Coopération internationale et de l'Intégration; voir à son sujet Sandro Magister http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350132?fr=y ).