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Rétrospective 2011

Pourquoi le Saint-Père n'a-t-il pas reçu les participants, comme il le fait d'habitude? Une explication de Jean-Marie Guénois, que je partage. (8/2/2012)




Les medias bruissent en ce moment du symposium qui se déroule du 6 au 9 février à l'Université Pontificale Grégorienne de Rome sur le thème des abus sexuels commis par des prêtres et intitulé "Vers la guérison et le renouveau".

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En voyant à quel point l'évènement est médiatisé (alors que la plupart des interventions du Saint-Père sont royalement ignorées par la presse), il me vient une fois de plus le soupçon que cet intérêt n'est pas uniquement dicté par la charité, et la pitié envers les "victimes", mais par de tout autres motifs; et que le fait de remuer toute cette fange fait plutôt le jeu de Satan que du Seigneur. Et j'avoue être particulièrement irritée par les propos de ceux qui essaient de réduire ce grand pontificat à "l'assainissement" du scandale pédophile. Un peu comme si on me disait que la chose la plus importante que je fais dans la semaine, c'est de sortir les poubelles le lundi soir. Tâche indispensable, certes, mais j'espère avoir fait mieux que cela dans ma vie!

Je sais donc gré à Jean-Marie Guénois de cette analyse, dans le Figaro d'aujourd'hui.

Pourquoi Benoît XVI garde-t-il ses distances?
Le Pape ne recevra pas les participants au colloque sur la crise des prêtres pédophiles organisé à Rome.
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En organisant une conférence internationale sur la crise des prêtres pédophiles cette semaine à Rome, la Grégorienne, la prestigieuse université jésuite, entend avant tout faire le point après une bonne dizaine d'années de troubles dans toute l'Église catholique.
Des jésuites d'ailleurs qui ne sont pas pour rien dans l'explosion médiatique de ces affaires en Europe en janvier 2010. Tout est parti en effet du scandale du collège Canisius à Berlin. Suivi par trois établissements à Hambourg, Bonn et St Blaise en Forêt-Noire.
Le 27 janvier dernier, les 200 victimes recensées du collège de Berlin ont refusé les 5.000 euros par victime proposés par l'ordre jésuite allemand pour les dédommager (ndlr: n'était-ce pas assez?). Soit un million d'euros au total. C'est bien loin, il est vrai, des 166 millions de dollars versés le 26 mars dernier par les jésuites américains aux 500 victimes recensées outre-Atlantique dans des institutions similaires…
En aucun cas donc cette université ne peut donner de leçons particulières sur un scandale qui va marquer durablement l'Église catholique, cet ordre religieux mais aussi beaucoup d'autres et combien d'Églises diocésaines. Ce n'est d'ailleurs aucunement l'état d'esprit de la rencontre dont l'ambition universitaire cherche au contraire, avec l'appui du Saint-Siège, à analyser ce qui s'est passé pour participer à la résolution du problème.
Mais il y a tout de même un indice étrange dans ce rendez-vous romain. Benoît XVI, qui a l'habitude de recevoir les membres de colloques internationaux bien moins importants, ne recevra pas - sauf décision de dernière minute - celui-ci.
Ni même ne rédigera-t-il un message direct comme il le fait volontiers. On a mis abusivement mardi dans la bouche du Pape des propos adressés à ce symposium qui étaient ceux d'un court message écrit, au nom de Benoît XVI, par son secrétaire d'État
(ndlr: ici).

Bon nombre de cardinaux haut placés participent à la rencontre mais cette discrétion du Pape est significative.
Lui, effectivement, n'a pas ménagé sa peine pour prendre cette crise à bras-le-corps et… prendre tous les coups.
Des demandes de pardon aux victimes, il en a fait - notamment le 11 juin 2010 devant 15.000 prêtres. Des réprimandes à l'Église aussi. Sans compter les renforcements juridiques internes pour contrer ces comportements.

Tout se passe comme si Benoît XVI estimait que l'on avait assez parlé de ce drame et qu'il fallait surtout désormais agir.
(ndlr: il n'est pas interdit de penser qu'il en a tout simplement assez!)